High-tech israélienne : un aimant fiscal pour vaincre l’exode
Imaginez un pays où les geeks en tongs et les investisseurs en costard se disputent les mêmes tables de ping-pong : c’est Israël, la « Start-Up Nation » qui refuse de s’essouffler. Deux ans après le choc du 7 octobre 2023, alors que les cicatrices de la guerre contre le Hamas fument encore, Tel-Aviv dégaine une arme secrète : une réforme fiscale taillée sur mesure pour recoller les cerveaux en fuite et attirer les billets verts comme des aimants. Annoncée ce dimanche par le ministère des Finances, en tandem avec l’Autorité fiscale et celle de l’Innovation, cette offensive vise à transformer les start-ups en aimants à talents, avec des allégements qui font saliver et une paperasse réduite à peau de chagrin.
Le décor est planté : le secteur high-tech, ce géant qui pèse 17 % du PIB et plus de la moitié des exportations – soit 150 milliards de dollars en 2024 –, patine depuis 2023. La production stagne, les créations de boîtes neuves chutent de 30 %, et les levées de fonds chez les venture capitalists locaux ont plongé de 40 %. Pire, 8 300 pros de la tech – 2,1 % de la main-d’œuvre du secteur – ont plié bagage pour des cieux plus cléments, de Tel-Aviv à Tel-Aviv-sur-Seine ou Silicon Valley. Résultat ? Un exode qui vide les bureaux de check-points virtuels et laisse les campus high-tech un peu trop calmes. Mais attention, la bête n’est pas morte : en 2025, les start-ups israéliennes ont déjà raflé 11,9 milliards de dollars en trois trimestres, un bond de 54 % par rapport à fin 2024, avec un pic en cybersécurité et logiciels d’entreprise. San Francisco peut trembler ; Israël squatte toujours la cinquième place mondiale pour les financements, derrière les mastodontes US et londoniens.
Au cœur de cette contre-attaque, Bezalel Smotrich, le ministre des Finances au verbe cash, brandit un programme en trois actes. D’abord, la stabilité : fini les sauts d’humeur réglementaires qui effraient les multinationales comme Intel ou Google, déjà implantées avec 300 centres R&D en Israël. Ensuite, les carottes fiscales : les fonds de venture capital et private equity, locaux ou étrangers, voient leur taux sur les « intérêts reportés » – ces bonus des gérants sur les plus-values – fondre de 50 % à 27 %. Et pour les spéculateurs, une exonération totale de TVA sur ces mêmes intérêts, que vous soyez un fonds qatari ou un family office de Manhattan. Cerise sur le gâteau : les investisseurs étrangers zappent l’impôt sur les plus-values pour leurs mises directes en tech, sans le piège de l’ »établissement stable » – ce détail qui bloquait tout si un local gérait vos billes.
« Israël, c’est déjà le paradis des geeks avec son capital humain en or et ses taxes light », fanfaronne Smotrich. « Maintenant, on ajoute la cerise : des procédures simples comme un swipe sur Tinder et une prévisibilité qui fait envie. » Pour les rapatriés, le deal est juteux : exonération d’impôts sur les revenus étrangers accumulés, et un crédit d’impôt pour les taxes payées out there. Quant aux options sur actions – ce Graal des start-upeurs –, des règles claires pour les taxer sans surprise. Dror Bin, boss de l’Autorité de l’Innovation, en rajoute une couche : « On n’est pas que des génies du code ; on veut être l’endroit où c’est fun, fluide et rentable de scaler une idée folle. » Avi Noiman, fiscaliste chez PwC, applaudit : « Ça déverrouille les freins pour les family offices et les boîtes globales, qui fuyaient l’incertitude comme la peste. »
Cette réforme n’est pas un pansement ; c’est une greffe pour un secteur vital, où les salaires tech – moyenne de 25 000 shekels mensuels – gonflent un tiers des rentrées fiscales. Sans elle, l’innovation se recentre sur la défense (cybersécurité up 60 % des investissements), au risque d’un appauvrissement créatif. Mais avec 9,3 milliards levés au semestre 1 de 2025, malgré les sirènes et les blackouts, Israël montre les dents : 600 nouvelles start-ups naissent encore chaque année, et des fusions comme celle de Mobileye avec Intel (15 milliards de dollars) rappellent que la résilience est codée dans les gènes.
Pour les entrepreneurs en exil, l’appel du retour sonne clair : « Venez, on a besoin de vous pour coder la paix économique », lance Smotrich. Des incitations pour les M&A – fusions-acquisitions – facilitent les rachats de boîtes locales par des géants étrangers, avec des clauses fiscales anti-délocalisation. Résultat escompté ? Un boom des jobs : 400 000 postes high-tech aujourd’hui, visés à 500 000 d’ici 2027.
En filigrane, cette stratégie dessine un Israël post-guerre qui refuse la victimisation. Au lieu de geindre sur les 50 milliards de shekels engloutis dans le conflit, on parie sur l’avenir : un écosystème où l’innovation n’est pas un luxe, mais un bouclier. Et ça marche déjà : les investissements étrangers ont rebondi de 20 % au T3 2025, malgré les tensions.
Au final, cette réforme fiscale n’est pas qu’un tweak administratif ; c’est un cri de ralliement pour l’âme innovante d’Israël. En attirant talents et capitaux comme un aimant, Tel-Aviv réaffirme sa place de phare mondial : un pays qui transforme les épreuves en carburant pour l’excellence. Soutenir Israël, c’est miser sur cette étincelle – un moteur high-tech qui illumine non seulement son économie, mais un espoir de prospérité partagée au Moyen-Orient.
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