Comment les malfaiteurs du braquage de Lyon ont-ils procédé ? Comment ont-ils été aussi rapidement interceptés ? Combien ont-ils réussi à dérober ? Quel est leur profil ? Lundi, lors d’une conférence de presse, Thierry Dran, procureur de la République de Lyon, et Nelson Bouard, directeur interdépartemental de la police nationale, ont livré les derniers éléments concernant cette affaire de vol à main armée en bande organisée du laboratoire Pourquery.
Un butin à 28 millions d’euros
Jeudi dernier, vers 13h30, le laboratoire Pourquery, spécialisé dans le traitement des métaux précieux, a été victime d’un braquage à l’explosif. Cinq individus, armés de fusils d’assaut et d’armes de poing, se sont introduits dans l’établissement, situé dans le 7e arrondissement de Lyon, certains munis de faux brassards de police. Ils ont « dérobé dans des instants extrêmement brefs, un peu plus de 306 kg de métaux précieux, essentiellement, à 90 % de l’or », a précisé Thierry Dran, ajoutant que cela représentait « une valeur estimée à 28 millions d’euros ».
« Quelques minutes plus tard, les policiers des BRI (Brigade de recherche et d’intervention) de Lyon, Paris et Dijon, ont interpellé dans un appartement de repli, à Vénissieux, les cinq hommes ayant participé au vol, ainsi qu’une femme, présente sur les lieux », a poursuivi le procureur.
Pendant les gardes à vue, plusieurs perquisitions ont été réalisées et ont permis la découverte « d’un vrai arsenal » : un fusil d’assaut, un fusil à pompes, trois fusils du type kalachnikovs, quatre pistolets automatiques chargés, des explosifs, des cartouches. Les enquêteurs ont également trouvé des sommes d’argent (68.000 euros), des faux papiers d’identité, des stupéfiants. « L’ensemble du butin dérobé » a été récupéré dans ce logement.
Des malfaiteurs « chevronnés »
Les cinq hommes et la femme interpellés sont âgés entre 30 et 40 ans. « La femme et l’un des hommes contestent leur implication dans les faits, a poursuivi le procureur. Les quatre autres gardés à vue ont refusé de s’exprimer faisant usage de leur droit au silence. » Le parquet de Lyon a requis leur mise en examen notamment pour association de malfaiteurs en bande organisée et vol avec violence, ainsi que leur placement en détention.
D’après les premières investigations, certains des mis en cause ont été identifiés comme ayant déjà participé à d’autres vols à main armée, avec violence. « Trois d’entre eux ont déjà fait l’objet d’une condamnation par une cour d’assises, ils sont donc en récidive », a souligné Thierry Dran, qui a qualifié les individus de « malfaiteurs chevronnés ». Ces éléments permettent, entre autres, d’expliquer le mode opératoire et la rapidité à laquelle les faits ont eu lieu.
Des braqueurs « en préparation », identifiés et surveillés
Comment les policiers ont-ils pu si rapidement interpeller les malfaiteurs ? Une enquête préliminaire avait été ouverte depuis le 2 septembre 2025, sur des faits d’associations de malfaiteurs en bande organisée à la suite de diverses investigations effectuées.
« L’enquête est partie d’éléments qui ont suscité la curiosité des enquêteurs, a développé Nelson Bouard. Ils se sont rendu compte qu’une équipe était en train de se constituer et de se préparer pour effectuer un braquage. » Ces individus avaient été identifiés, « un à un », durant les semaines précédentes, composant la même équipe. Des mesures de surveillance avaient alors été mises en œuvre.
Le directeur interdépartemental de la police nationale a précisé que la cible et le lieu du braquage n’étaient pas connus mais que le travail d’enquête des « 70 à 80 policiers » avait permis de savoir « avec certitude » qui pouvait constituer cette équipe et « de penser qu’ils allaient rejoindre certains lieux de repli », identifiés au préalable.
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Pour conclure, le procureur de la République de Lyon a tenu « à saluer l’engagement, le professionnalisme, l’efficacité des services des BRI » : « Ils ont permis l’interpellation de malfaiteurs puissamment armés, sans effusion de sang, sans violence physique, ce qui permet aujourd’hui d’avoir ces individus dans notre tribunal sans que des personnes aient risqué d’être blessées. »
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