L’histoire oubliée des Juifs exilés des pays arabes (2)
L’histoire que le monde raconte du Moyen-Orient comporte un chapitre manquant – un chapitre arraché, brûlé et enterré. C’est l’histoire de 850 000 Juifs chassés de chez eux par ces mêmes régimes qui, aujourd’hui, ne cessent de sermonner sur les souffrances des Palestiniens.
Les régimes arabes qui ont expulsé les Juifs ont également gelé les Palestiniens dans des camps pour les utiliser comme otages politiques.
Le Liban leur a interdit l’accès à des dizaines de professions. La Syrie leur a refusé la citoyenneté.
L’Égypte les a confinés dans des conditions sordides. Contrairement à tous les autres réfugiés de l’histoire, leur statut a été délibérément héréditaire.
Pendant ce temps, les Juifs de Bagdad et de Sanaa étaient absorbés par Israël. Pas d’UNRWA pour figer leur statut de victime. Pas de résolutions larmoyantes. Pas de théâtre de camps sans fin. Ils sont devenus citoyens, soldats, enseignants, bâtisseurs. Ils ont évolué. Cette dignité les a disqualifiés du complexe industriel de la pitié.
Les diplomates arabes et les progressistes occidentaux parlent avec une solennité pieuse du « droit au retour » des Palestiniens. Ils ne mentionnent jamais le droit des Juifs à retourner au Caire, à Damas ou à Fès.
L’hypocrisie était inscrite dans le droit international lui-même. En 1967, la résolution 242 de l’ONU appelait à « un règlement juste du problème des réfugiés ». Notez le singulier : « problème », et non « réfugiés palestiniens ». À l’époque, les diplomates comprenaient qu’il désignait à la fois les réfugiés arabes et juifs.
L’ambassadeur britannique Lord Caradon, rédacteur de la résolution, a précisé : « Elle faisait référence à la fois aux réfugiés arabes et aux réfugiés juifs. » Cette interprétation a depuis été oubliée. Aujourd’hui, le « problème des réfugiés » est repensé comme une affaire exclusivement palestinienne.
L’effacement des Juifs des terres arabes n’est pas seulement un crime historique ; c’est une tromperie actuelle. Il entretient la fiction selon laquelle Israël est une colonie implantée par des colons européens. C’est une fantasmagorie mensongère.
La moitié de la population juive d’Israël descend de communautés du Moyen-Orient et d’Afrique du Nord. Ce ne sont pas des intrus ; ce sont les enfants de Bagdad, Sanaa, Tripoli, Alep et Hébron.
Lorsque Nasser a expulsé les Juifs égyptiens en 1956, lorsque l’Irak a dénaturalisé ses Juifs en 1950, lorsque Kadhafi a saisi leurs biens en 1970, ces Juifs n’ont pas disparu. Ils sont devenus Israéliens.
Leur retour à la souveraineté n’est pas du colonialisme ; c’est une revendication. Les ignorer, c’est participer à une amnésie historique.
Chaque fois qu’un diplomate occidental marmonne des platitudes sur les « frontières de 1967 » ou qualifie le sionisme de « colonialisme de peuplement », il efface les Juifs du Moyen-Orient.
Cette amnésie a un coût politique. Elle alimente la fraude intellectuelle qui dépeint les Juifs comme étrangers à la région qu’ils ont autrefois définie. Elle alimente la violence.
La mémoire de ces Juifs doit être restaurée, non seulement pour la justice, mais aussi pour plus de clarté. Sans leur histoire, le récit du Moyen-Orient se réduit à une caricature: les Israéliens sont des usurpateurs coloniaux, les Palestiniens sont d’éternelles victimes, les Arabes sont d’innocents spectateurs.
Une fois leur histoire restaurée, le tableau se précise: les Arabes sont à la fois persécuteurs et victimes, les Juifs sont à la fois réfugiés et rapatriés, Israël est à la fois sanctuaire et lieu de revendication. C’est pourquoi le sujet est tabou.
Reconnaître l’expulsion des Juifs des terres arabes, c’est démanteler le mythe qui sous-tend des décennies d’échec diplomatique. C’est admettre que le problème des réfugiés était à double tranchant : la justice ne peut se résumer à céder aux fantasmes palestiniens de « retour » tout en effaçant l’exode juif.
Les Juifs oubliés du Moyen-Orient ne l’ont pas été par accident. Ils ont été enterrés pour laisser place à un mythe. Un mythe empoisonne les institutions internationales, le monde universitaire occidental et la culture politique arabe depuis des décennies.
Il est temps d’exhumer la vérité.
La mémoire n’est pas passive. C’est une résistance. Se souvenir des Juifs de Bagdad, du Caire et de Sanaa, c’est résister au déni et à la falsification de l’histoire. Exiger la restitution de leurs biens volés, c’est briser la moralité des régimes arabes. Raconter leur histoire aux côtés de celle des Palestiniens, c’est forcer la justice: il s’agissait d’un déplacement à double sens, et la survie d’Israël n’est pas une anomalie, mais une réponse.
Israël n’est pas l’intrus au Moyen-Orient. C’est sa mémoire, rendue incarnée. Se souvenir des Juifs du monde arabe, c’est se souvenir de ce qu’était autrefois la région – et de ce qu’elle a choisi de détruire.
Cette vérité survivra à tout mensonge.
Source: Meta
JForum.fr
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