Inquiétant : le triangle des Bermudes israélien
Une nouvelle alerte a retenti dans le Nord d’Israël : David Ayache, 65 ans, souffrant de troubles psychiques, a été vu pour la dernière fois le 23 octobre près de la tombe de Rabbi Shimon bar Yohaï à Meron, avant de s’évanouir dans le relief. Selon sa famille, l’homme, bouleversé par la blessure de son fils survenue quelques jours plus tôt à Rafah, aurait quitté son foyer de Kfar Saba pour prier sur les tombes de justes. Depuis, forces de police, unités cynophiles et dizaines de bénévoles ratissent la zone, appuyés par des moyens spécialisés (hélicoptères, drones, traqueurs). Description transmise au public : chemise blanche, pantalon gris, sandales blanches et large kippa blanche. Tout témoin est appelé à joindre la police au 100 ou au 052-311-5076.
Cette disparition survient dans une région que l’on surnomme désormais — non sans polémique — le « triangle des Bermudes israélien », un arc Tsfat–Meron jalonné de vallons boisés, de pierriers, de buissons denses et de sentiers qui se perdent. Ici, la ferveur religieuse, les pèlerinages et l’isolement de certaines clairières se mêlent à une topographie exigeante : le mont Meron, point culminant d’Israël dans les frontières de 1967 (environ 1 204 m), domine une réserve naturelle traversée de wadis, de falaises calcaires et de réseaux de pistes où la couverture cellulaire peut se révéler capricieuse. Dans ces conditions, quelques minutes d’errance suffisent pour perdre l’azimut, surtout à la tombée de la nuit.
Le dossier Ayache ravive une liste déjà lourde : le jeune Moishy (Avraham Moshe) Kleinerman, 16 ans au moment des faits, disparu en mars 2022 après un passage à Meron ; Haymanut (Heimnot) Kasau, 9 ans, dont la trace s’est perdue à Tsfat le 25 février 2024 ; Raphaël Haim Haddad, 60 ans, vu pour la dernière fois en novembre 2022 ; David Israël Fedida, 28 ans, disparu en octobre 2024 dans le secteur ; Moshe Eliezer Ilovitz, 37 ans, volatilisé en mai 2019 à proximité de Meron. Des campagnes de recherche récurrentes — police, unités cynophiles, bénévoles, associations spécialisées — ont déjà mobilisé des centaines de personnes, fouillant grottes, taillis, ravins et barres rocheuses, parfois au prix d’opérations de plusieurs jours.
Au-delà de l’émotion, le cas met en lumière trois besoins concrets. D’abord, prévenir : balisage révisé des sentiers les plus fréquentés, cartographie unifiée des zones à risque, meilleure signalétique multilingue autour des sites de prière et diffusion de consignes avant les pics d’affluence. Ensuite, détecter vite : généraliser les drones à caméra thermique, installer des balises de localisation sur certains itinéraires, améliorer la prise d’empreintes GSM (triangulation) en temps réel, et faciliter l’accès aux images des caméras routières proches. Enfin, coordonner : maintenir des protocoles inter-agences entre police, pompiers, protection de la nature, unités cynophiles et réseaux de volontaires, avec un poste de commandement unique en cas d’alerte.
Il faut aussi considérer la dimension humaine. Les disparitions autour de Meron ne relèvent pas d’un récit mystique : elles conjuguent fragilités individuelles, paysage difficile et facteurs circonstanciels (nuit, météo, fatigue, isolement). Les familles, elles, naviguent entre l’espoir et l’incertitude. Les appels à témoins, l’entraide sur le terrain, l’accompagnement psychologique des proches et la culture de vigilance pendant les pèlerinages sont autant de leviers concrets pour réduire le risque et accélérer les secours.
À l’heure où la région se reconstruit moralement après des années éprouvantes, chaque disparition est un test de résilience. La réponse observée — mobilisation rapide, maillage de volontaires, moyens aériens, relais communautaires — montre un pays qui refuse l’indifférence. L’enjeu est désormais de passer d’un héroïsme ponctuel à une ingénierie routinière du sauvetage, capable de gagner des minutes décisives.
Après une semaine de recherches mobilisant police, unités cynophiles et bénévoles, David Ayache, 65 ans, porté disparu depuis le 23 octobre, a été retrouvé vivant près du tombeau de Rabbi Shimon Bar Yo’haï à Méron. Il avait quitté précipitamment son domicile de Kfar Saba après avoir appris la blessure de son fils Rahamim à Rafah, où deux soldats – le commandant Yaniv Kola et le sergent-chef Itay Yaabetz – avaient été tués. Sa fille Tamar a confirmé qu’il est conscient et pris en charge médicalement.
Protéger la vie sur cette frontière intérieure, c’est aussi défendre Israël : par des recherches plus rapides, des technologies mieux déployées et une solidarité qui ne faiblit pas. Chaque personne retrouvée, chaque famille rassurée, est une petite victoire nationale. Ici, la sécurité ne se limite pas aux menaces extérieures : elle inclut la capacité d’un pays à ramener les siens à la maison, vivants.
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