L’espoir d’une trêve durable à Gaza s’effrite. Moins de trois semaines après l’entrée en vigueur d’un cessez-le-feu parrainé par les Etats-Unis, plus de cent Palestiniens, dont quarante-six enfants, ont été tués dans une nouvelle vague de bombardements israéliens. Ces raids, déclenchés mardi soir après la mort d’un soldat israélien, marquent le plus grave épisode de violence depuis octobre.
L’armée israélienne affirme avoir visé « des dizaines de cibles » et éliminé « trente chefs de mouvements armés palestiniens » dans la bande de Gaza, dont elle contrôle désormais la moitié du territoire. Selon elle, ces opérations visent à « éliminer toute menace immédiate contre l’Etat d’Israël ». Une frappe a encore été menée mercredi à Beit Lahia, au nord de Gaza, contre un dépôt d’armes soupçonné de préparer une « attaque terroriste ».
Une « violation flagrante » selon Israël
Face aux critiques, le ministre israélien de la Défense, Israël Katz, a prévenu qu’il n’y aurait « aucune immunité pour quiconque dans la direction de l’organisation terroriste Hamas – ni pour ceux en costume ni pour ceux cachés dans les tunnels ». Il a justifié cette riposte par « la violation flagrante de l’accord prévoyant la restitution » des dépouilles d’otages et par « l’attaque contre des soldats » dans le sud de la bande de Gaza.
Le Hamas, qui gouverne le territoire depuis 2007, a démenti toute responsabilité dans l’incident ayant coûté la vie au soldat israélien. D’après la Défense civile locale, les frappes ont fait au moins 104 morts, un bilan qualifié d’« épouvantable » par l’ONU. Son secrétaire général, Antonio Guterres, a condamné « fermement » ces attaques ainsi que « toutes les actions qui sapent le cessez-le-feu et mettent des civils en danger ».
La trêve reste toujours en vigueur
Malgré la reprise des hostilités, Washington et Doha continuent d’affirmer que la trêve reste en vigueur. Le président américain Donald Trump a déclaré que « rien » ne compromettrait l’accord qu’il a parrainé : « Ils ont tué un soldat israélien. Donc les Israéliens ripostent. Et ils devraient riposter. » Son homologue qatari, Mohammed ben Abdelrahmane Al-Thani, assure de son côté que « les États-Unis sont également attachés à l’accord, donc le cessez-le-feu tient toujours pour l’instant ».
Mercredi soir, l’hôpital al-Chifa a confirmé deux nouvelles victimes après la dernière frappe à Beit Lahia. Tandis que les médiateurs insistent sur la poursuite du cessez-le-feu, les habitants de Gaza redoutent déjà un retour à la guerre, amorcée en octobre 2023 par l’attaque du Hamas contre Israël.
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