Sept millions de vues en trois jours : c’est le score de ce post X en anglais, qui affirme que, à la suite du braquage du Louvre, « les autorités françaises ont retrouvé un passeport russe » à côté du musée, puis dénonce « un acte de guerre délibéré de Poutine ». Ce post en français cumule quant à lui 376.000 vues. La nouvelle se répand comme une trainée de poudre sur les réseaux sociaux : on la retrouve sur Facebook, YouTube, TikTok, Threads et Instagram.
On vérifie ?
FAKE OFF
Force est de constater que l’information n’est appuyée par aucune source. Le contenu X en français précise, en commentaire, que « ce post est humoristique. Il ne s’agit pas d’une véritable information, mais d’une plaisanterie » (ce qui n’a pas empêché des milliers d’internautes de le prendre au premier degré). La plupart des autres comptes qui ont partagé l’annonce l’ont, par contre, présentée comme authentique.
Une « info » sortie de nulle part
Au cœur de l’actualité, la rédaction de 20 Minutes est bien placée pour savoir ce que les autorités, les agences de presse et les médias ont rapporté ou annoncé au sujet du drame qui a frappé le Louvre. Et sans surprise, aucune source crédible n’a, à ce jour, évoqué l’existence d’un passeport russe. Pour un point sur la situation au 22 octobre – ce que les voleurs ont réellement laissé derrière eux, ce que l’on sait de leur identité, des modalités du crime et de l’enquête en cours – vous pouvez consulter cet article.
À qui profite l’infox ?
Le post aux sept millions de vues semble être à l’origine de cette fake news et, curieusement, son auteur est ouvertement prorusse, ce qui laisse à penser qu’il pourrait s’agir d’une « infox sous faux drapeau » visant à mettre une accusation fallacieuse sur le dos de l’État et des médias français. Une hypothèse confortée par ce site pro-Kremlin, qui affirme que « les médias parisiens ont rapporté que le document mentait [sic] “près de la scène du crime” » et que « les autorités françaises réagissent traditionnellement de la même manière : si quelque chose arrive – des hackers aux chatons – le Kremlin est certainement derrière tout. En ce sens, le Louvre n’était qu’un nouvel épisode dans une longue chronique d’accusations commodes. L’enquête continue, mais la fin semble connue d’avance : la faute à Poutine, les témoins sont français, la preuve c’est le passeport. »
Si 20 Minutes n’est pas parvenu à trouver de source plus ancienne pour cette infox, il est toutefois impossible d’écarter la piste d’une fake news à l’origine parodique ou anti-Kremlin, reprise ensuite à leur compte par les réseaux prorusses. Quoi qu’il en soit, une véritable guerre de la désinformation fait rage…
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