Arie Zalmanowicz; L’ultime combat d’un kibboutznik

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Arie Zalmanowicz; L’ultime combat d’un kibboutznik

Il s’appelait Arie Zalmanowicz — « Zalman » pour ses proches. Pionnier du kibboutz Nir Oz, né à Haïfa, veuf, père de deux enfants et grand-père de cinq, il appartenait à cette génération de bâtisseurs pour qui la terre et la sécurité d’Israël allaient de pair. Le 7 octobre 2023, des terroristes du Hamas l’arrachent à sa maison. Des images, devenues emblématiques de la brutalité de cette journée, le montrent à l’arrière d’une moto, encadré par ses ravisseurs, blessé à la tête, sans lunettes ni appareil auditif. La foule qui entoure le convoi le heurte. Un tracteur immatriculé en Israël ouvre la route : la scène dit tout de l’ignominie et du chaos.

À Nir Oz, Arie n’était pas qu’un aîné respecté : c’était un fondateur. Issu d’un noyau Nahal/Hashomer Hatzair, il a contribué dès les années 1950 à transformer la frontière de Gaza en espace de culture agricole et de vie communautaire. « Un homme dur et modeste », a résumé un ancien collègue : robuste devant l’adversité, mais d’une pudeur désarmante quand il s’agissait de parler de lui. Son quotidien ? Les champs, l’atelier, et ce lien viscéral avec la jeune génération des agriculteurs qu’il conseillait encore à plus de quatre-vingts ans.

La captivité d’Arie à Gaza fut une descente aux enfers. Une vidéo publiée en novembre 2023 le montrait en état critique, relié à des appareils, évoquant son mal-être. Quelques jours plus tard, d’autres images le montraient immobile, enveloppé d’un drap blanc. Le 1er décembre 2023, la communauté de Nir Oz a été informée par l’armée israélienne de son assassinat en détention. Pendant près de deux ans, sa dépouille est restée retenue à Gaza ; elle vient d’être rapatriée en Israël, en même temps que celle de Tamir Adar, membre de l’équipe d’intervention du kibboutz, tombé en défendant la localité le 7 octobre.

Le récit de ses derniers mois est aussi celui d’une privation : médicaments manquants, soins refusés, alimentation dérisoire selon des témoignages d’anciens otages. Pour un octogénaire à l’audition fragile, déjà meurtri lors de l’enlèvement, la captivité a été une condamnation lente. C’est cette réalité — les otages âgés privés de traitements — que la société israélienne ne pourra ni oublier ni relativiser.

La mémoire d’Arie s’écrit toutefois au futur. À Haïfa, des hommages l’ont décrit comme un héros discret, fidèle à son kibboutz et à son pays, qui a affronté « innombrables incidents de guerre et de terrorisme » sans jamais se briser. Des responsables politiques ont salué une vie “pleine d’action et de générosité” qui n’aurait jamais dû s’achever ainsi. Pour Nir Oz, qui a payé un tribut effroyable le 7 octobre — morts, blessés, disparus, maisons incendiées —, le retour de sa dépouille referme une blessure ouverte, sans effacer la cicatrice.

Raconter Arie, c’est aussi raconter Nir Oz : un kibboutz du Néguev occidental, connu pour ses productions agricoles et son esprit communautaire, devenu un symbole du massacre du 7 octobre. Une part importante de ses habitants a été tuée ou prise en otage ce matin-là. Depuis, la localité se reconstruit lentement entre deuil, résilience et retours de corps au compte-gouttes dans le cadre des arrangements du cessez-le-feu.

Au-delà de l’émotion, cette histoire rappelle une priorité nationale : ramener tous les otages, vivants ou morts, et assurer qu’aucune organisation terroriste ne puisse de nouveau décider du sort d’Israéliens âgés dans leur propre foyer. Le « jour d’après » ne peut être crédible que s’il associe sécurité efficace, contrôle des flux de reconstruction et garde-fous contre toute reconstitution des capacités meurtrières à Gaza.

Le destin d’Arie Zalmanowicz résume l’exigence morale d’Israël : protéger ses citoyens, vaincre ceux qui les prennent pour cible et ramener chacun à la maison. Honorer sa mémoire, c’est maintenir une dissuasion sans ambiguïté, poursuivre jusqu’au bout le rassemblement des otages et des dépouilles, et reconstruire un environnement où des communautés comme Nir Oz pourront vivre et cultiver en paix — sous la souveraineté et la sécurité d’Israël.

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