Le Hamas planifie secrètement son futur rôle à Gaza

Depuis l’annonce officielle d’un cessez-le-feu entre Bande de Gaza et Israël, en présence des médiateurs américains et arabes, les inquiétudes concernant l’avenir politique et sécuritaire de l’enclave palestinienne n’ont pas disparu. Selon les révélations de la chaîne publique israélienne KAN, le Hamas aurait en fait préparé en amont sa place dans la future gouvernance de Gaza.

En détail, il apparaît que le Hamas aurait déjà sélectionné des sympathisants et partisans de son idéologie afin d’occuper la moitié des postes d’un « gouvernement technocratique » appelé à gérer la bande de Gaza. L’autre moitié des postes serait attribuée à des personnes choisies par l’Autorité palestinienne. Cette manœuvre permettrait au Hamas de conserver une influence directe sur la gouvernance locale, en dépit des engagements pris dans le cadre de la trêve.

Par ailleurs, les médiateurs, notamment égyptiens, auraient reçu du Hamas une liste de noms pressentis pour diriger cette future administration de Gaza, ce qui confirme la volonté du groupe armé de ne pas être évincé.

Cette stratégie apparaît comme un défi direct aux conditions posées par Israël, qui exige notamment que le Hamas se désarme et cesse toute activité militaire avant qu’un début de reconstruction significatif soit lancé. Israël a d’ailleurs demandé aux États-Unis de différer les efforts de reconstruction de Gaza tant que la question du désarmement du Hamas ne serait pas clarifiée.

Dans cette perspective, il convient de rappeler que l’accord de trêve actuel — élaboré sous l’égide des États-Unis — prévoit trois phases : un arrêt immédiat des hostilités, un désarmement et un retrait progressif des forces, puis la mise en place d’une administration de transition et la reconstruction. Mais déjà, la phase « gouvernance » suscite des tensions majeures.

Les négociateurs américains sont intervenus pour stabiliser la situation, à la suite d’un regain de violence qui a mis à mal la fragile trêve. Un responsable du Hamas a récemment déclaré à l’agence Reuters qu’il refusait de s’engager à un désarmement et souhaitait conserver le contrôle sécuritaire de Gaza.

Ce constat pose la question centrale : comment garantir que la reconstruction de Gaza ne serve pas uniquement à renforcer un régime autoritaire tenté de rester à flot ? Israël entend imposer des conditions strictes, notamment l’élimination des tunnels et des infrastructures terroristes du Hamas avant de permettre un retour massif de l’aide et des investissements.

Dans ce contexte, plusieurs scénarios sont envisageables :

Le Hamas réussit à s’intégrer officiellement dans l’appareil administratif, tout en conservant ses capacités militaires et politiques ;
L’Autorité palestinienne, épaulée par une force internationale de stabilisation, parvient à remplacer progressivement le Hamas à la tête de Gaza ;
L’échec des discussions débouche sur une reprise partielle des hostilités, avec la trêve remise en question.
Ce dernier scénario est particulièrement redouté, car il risquerait de raviver un cycle de violence et de compliquer davantage une sortie durable du conflit.

Pour Israël, assurer la sécurité de ses citoyens demeure la priorité absolue. Toute reconstruction de Gaza qui ne serait pas assortie de garanties suffisamment fortes sur le démantèlement des capacités terroristes du Hamas serait perçue comme un échec stratégique.

Tant que le Hamas continuera d’exercer une influence significative dans la gouvernance de Gaza sans désarmement réel, Israël reste en droit de maintenir une ligne de fermeté. Pour un avenir stable, il est impératif que la composante sécuritaire — préalable à toute assistance globale — soit verrouillée. Israël, en tant qu’État souverain confronté à la menace terroriste, agit donc avec exigence pour que la paix ne soit pas confondue avec l’impunité.

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