Le Hamas rompt le cessez-le-feu mais Israël encore accusé

Cécité médiatique: quand le Hamas rompt le cessez-le-feu et que les gros titres accusent Israël

Rinat Harash

Le Hamas a rompu le cessez-le-feu à Gaza en tuant deux soldats israéliens, mais de nombreux médias ont présenté la réponse d’Israël comme la cause de l’escalade. Les principaux médias ont utilisé un langage sceptique ou ont complètement omis le Hamas, s’appuyant plutôt sur les « bureaux gouvernementaux » gérés par le Hamas comme sources.
En brouillant les responsabilités dans la violation du cessez-le-feu, les médias protègent le Hamas de toute responsabilité et induisent le public en erreur quant à l’identité réelle de l’agresseur.

Le cessez-le-feu à Gaza a failli être rompu cette semaine. Cela s’est produit parce que le Hamas a tué deux soldats israéliens dans une zone contrôlée par Tsahal, conformément à l’accord signé avec le groupe terroriste, soutenu par la communauté internationale.

En réponse, Israël a riposté par des frappes aériennes sur des cibles du Hamas dans l’enclave.

Pourtant, les médias ont réussi à brouiller le premier fait et à mettre l’accent sur le second, décrivant Israël comme un tyran régional rompant une trêve fragile.

Ils y sont parvenus en utilisant un langage sceptique, ou en omettant complètement le Hamas de l’histoire.

Scepticisme et doute

La première tactique remettait en question les actions réelles du Hamas. Des phrases qualifiant les actions du Hamas de simples « accusations » ont fait la une du New York Times :

La BBC s’est également montrée sceptique, mais elle est allée plus loin. La chaîne britannique a subtilement remis en question la présence des troupes israéliennes à l’intérieur du périmètre convenu, connu sous le nom de « Ligne jaune », insinuant de fait que l’attaque aurait pu être justifiée.

Sky News a même douté que les membres du Hamas qui ont tué les deux soldats en tirant un RPG directement sur eux soient des terroristes. La chaîne s’est appuyée sur le Hamas – sous couvert d’anonymat – pour imputer à Israël d’autres violations.

Le Times de Londres n’a pas pris la peine d’attribuer les accusations. Son titre s’est contenté de mentionner la frappe israélienne et de qualifier l’attaque du Hamas de « présumée ».

Omettre le Hamas

Pendant ce temps, Reuters a complètement évité les faits en ne mentionnant pas le Hamas dans son titre, qui se concentrait uniquement sur Israël.

Et le premier paragraphe de l’article de l’agence décrit « une attaque » sans auteurs.

L’armée israélienne a annoncé dimanche la reprise du cessez-le-feu à Gaza après qu’une attaque a tué deux de ses soldats et déclenché une vague de frappes aériennes qui, selon les Palestiniens, ont tué 26 personnes, dans le test le plus sérieux à ce jour de la trêve de ce mois.

L’Associated Press a suivi le mouvement, sans mentionner le Hamas.

France24 est allée encore plus loin, non seulement en omettant complètement le Hamas et en blâmant Israël, mais en y ajoutant également sa propre version des faits : l’État juif aurait agi « malgré l’accord de cessez-le-feu ».

Cette tendance n’est pas accidentelle, elle est systémique. En omettant le Hamas ou en qualifiant ses actions de « présumées », une grande partie des médias soustrait le groupe terroriste à toute responsabilité, tout en faisant d’Israël le méchant perpétuel.

Lorsque le Hamas tue des Israéliens pendant un cessez-le-feu, il rompt la trêve. Lorsqu’Israël riposte, il se défend. Mais dans les gros titres, cette vérité est brouillée, et les lecteurs sont induits en erreur. Le rôle du journalisme est de clarifier, et non de dissimuler. Lorsque les grands médias occultent l’identité de l’auteur du premier coup de feu, ils se rendent complices d’une réécriture de l’histoire de l’agression et de la victimisation.

Photo de Rinat Harash Rinat Harash, Ph.D, est une professionnelle chevronnée des médias d’information, avec 15 ans d’expérience en tant que journaliste, monteuse vidéo et productrice de Reuters couvrant Israël et les territoires palestiniens.