L’Europe n’a apparemment rien appris
par Majid Rafizadeh
Une fois de plus, l’Europe semble avoir glissé dans un fantasme dangereux: celui selon lequel s’engager dans des pourparlers diplomatiques polis avec des promesses de sucreries apaisera les ambitions rapaces de l’Iran.
La France, l’Allemagne et le Royaume-Uni (E3), agissant en tant que troïka européenne, ont déclaré leur intention de relancer les négociations nucléaires avec l’Iran, longtemps bloquées.
Au cœur du plan des E3 réside l’hypothèse profondément erronée selon laquelle l’Iran pourrait être amené à la modération par des « incitations » progressives. Celles-ci consistent généralement à alléger la pression financière, à lever les restrictions commerciales ou à reporter les sanctions multilatérales en échange d’engagement éphémères.
On retrouve le même scénario que par le passé : des gros titres audacieux, des engagements soigneusement formulés et le faible espoir que la séduction puisse remplacer la force. Malheureusement, ces gestes ont toujours un coût caché. Une fois la machine diplomatique enclenchée, on entend vite parler d’allègement des sanctions, d’assouplissement des mandats de l’ONU et de failles opportunes pour réintégrer le régime iranien sur les marchés mondiaux. Ce qui n’est au départ qu’une promesse se transforme trop souvent en récompense d’un comportement catastrophique et en prélude à d’autres.
Malheureusement, l’Europe semble suivre les pires leçons de l’apaisement : l’illusion dangereuse est de pouvoir tempérer un agresseur affamé par la conciliation, la faiblesse et la générosité. L’agresseur comprend immédiatement que la meilleure solution pour lui est d’exiger davantage. Le cycle s’auto-alimente.
En traitant le régime iranien comme un partenaire de négociation légitime – et en négligeant le fossé moral et stratégique qui le sépare des démocraties libérales – l’Europe finance l’industrie du terrorisme.
La position actuelle du président Donald J. Trump — redoubler d’efforts en matière de sanctions et refuser toute diplomatie immédiate jusqu’à ce que des moyens de pression soient obtenus — devrait sortir l’Europe de sa passivité.
La mascarade de la Troïka européenne doit cesser. Toute autre mesure ne ferait que prolonger la menace.
Le Dr Majid Rafizadeh est politologue, analyste diplômé de Harvard et membre du conseil d’administration de la Harvard International Review. Il est l’auteur de plusieurs ouvrages sur la politique étrangère des États-Unis.
Source: gatestoneinstitute.org
Sur la photo : Un missile balistique hypersonique Fattah est présenté lors du défilé militaire annuel à Téhéran, le 22 septembre 2023. (Photo : AFP via Getty Images)
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