Hamas s’y oppose et exige la libération de quatre “as”
Une prudente lueur d’optimisme en Israël après la deuxième journée de pourparlers : « la direction est positive ».
Trump, encore plus confiant, déclare : « Il existe une réelle opportunité ».
Mais un haut responsable du Hamas affirme que la libération du dernier otage doit coïncider avec le retrait complet des forces israéliennes.
Dans la liste des prisonniers exigés par le Hamas figurent Marwan Barghouti, le planificateur du meurtre du ministre Re’havam Ze’evi, un terroriste condamné à 46 peines de prison à vie, ainsi que le cerveau de l’attentat du Park Hotel.
Ynet – Einav Halabi et Lior Ben Ari
Les pourparlers reprennent à Charm el-Cheikh
Les discussions sur le plan de paix du président américain Donald Trump pour mettre fin à la guerre de Gaza ont repris mardi à Charm el-Cheikh, deux ans jour pour jour après le massacre du 7 octobre.
Israël indique vouloir limiter ces négociations à quelques jours, mais la durée exacte du cycle actuel reste floue, sur fond de menaces de reprise des combats si aucun accord n’est trouvé.
Selon les estimations, les pourparlers devraient se poursuivre plusieurs jours encore.
L’un des points clés du plan Trump stipule que le Hamas doit libérer les 48 otages – vivants ou morts – dans un délai de 72 heures, tandis que Tsahal se retirera jusqu’à la “ligne jaune”.
Mais le Hamas refuse à présent de libérer tous les otages avant un retrait total des forces israéliennes.
D’après les médias arabes, le mouvement islamiste exige la libération de plusieurs prisonniers qu’il qualifie de « cartes maîtresses » (“as”) :
Trump confiant : “Une réelle chance d’accord”
Depuis la Maison-Blanche, Trump a déclaré aux côtés du Premier ministre canadien Mark Carney : “Il existe une réelle opportunité d’accord. Nous sommes très proches d’un accord au Moyen-Orient.
Une fois qu’il sera conclu, nous ferons tout pour que toutes les parties s’y tiennent.”
Il a précisé qu’une nouvelle équipe américaine partait rejoindre les négociations.
Délégations et atmosphère prudente
En Israël, un responsable diplomatique a confirmé qu’une certaine prudence optimiste prévaut : “Les discussions progressent, mais Hamas peut à tout moment compliquer la situation.”
Les négociateurs Steve Witkoff et Jared Kushner doivent rejoindre Charm el-Cheikh, tout comme le ministre Ron Dermer.
Selon la chaîne égyptienne Al-Rad, la deuxième journée s’est terminée après cinq heures de pourparlers.
Hamas aurait insisté pour un cessez-le-feu total avant toute libération d’otages, et le débat sur les points en litige a été reporté à demain.
Égypte, Qatar et Turquie s’activent
Des sources citées par la chaîne qatarie Al-Arabi affirment que des délégations du Qatar et de Turquie arriveront sous peu pour participer aux négociations.
Hamas réclame un calendrier précis pour le retrait israélien complet de Gaza et des garanties internationales quant à l’application de l’accord.
Le second jour des discussions s’est concentré sur les cartes de retrait israéliennes à l’intérieur de Gaza.
Selon Sky News Arabic, le chef du renseignement turc, Ibrahim Kalin, se rendra également en Égypte pour “rejoindre les efforts de médiation”.
Le quotidien saoudien Asharq al-Awsat cite une source égyptienne selon laquelle un accord initial pourrait être annoncé jeudi ou vendredi, éventuellement par Trump lui-même, sauf obstacles majeurs pouvant reporter la décision à dimanche.
Les obstacles et les enjeux
Selon les médiateurs, le principal blocage concerne la poursuite des opérations militaires israéliennes.
Hamas cherche à lier la libération des otages à chaque étape du retrait israélien, exigeant un cessez-le-feu total garanti par la communauté internationale.
Les Américains, pour leur part, préparent une pression accrue sur les questions de désarmement du Hamas, jugées critiques pour les phases ultérieures.
Les “as” que le Hamas exige de libérer
Aujourd’hui, Israël détient 117 prisonniers palestiniens âgés de plus de 60 ans, dont 13 condamnés à perpétuité.
Parmi les plus connus :
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Marwan Barghouti, chef du Tanzim (branche militaire du Fatah), en prison depuis plus de 23 ans, reconnu responsable de plusieurs attaques ayant causé la mort de cinq Israéliens.
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Ahmad Sa’adat, secrétaire général du Front populaire de libération de la Palestine, planificateur du meurtre du ministre Re’havam Ze’evi en 2001. Condamné à 30 ans de prison en 2008.
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Abbas al-Sayed, cerveau de l’attentat du Park Hotel à Netanya en 2002, condamné à 35 peines de prison à vie.
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Hassan Salameh, commandant militaire du Hamas, formé par le Hezbollah et les Gardiens de la Révolution en 1996, condamné à 46 peines de prison à vie pour des attentats meurtriers en Israël.
Optimisme américain et vigilance israélienne
Trump a réaffirmé : “Le peuple d’Israël veut que cela se réalise. Même l’Iran nous a envoyé un signal clair : il veut que la guerre prenne fin.”
Selon lui, “c’est plus qu’un accord sur Gaza – c’est une paix pour le Moyen-Orient tout entier”.
Il a cité favorablement Erdogan, le Qatar, les Émirats arabes unis et l’Arabie saoudite comme acteurs soutenant l’initiative.
De son côté, Netanyahou a ordonné à la délégation israélienne de ne pas rouvrir la discussion sur les paramètres du plan Trump, y compris la carte de retrait, et de rejeter toute tentative du Hamas d’ajouter de nouveaux sujets.
Si aucun progrès décisif n’est réalisé, Israël reprendra les opérations militaires.
Les États-Unis envisagent déjà de présenter une ultime proposition de compromis si les négociations stagnent.
Conclusion
Les négociations de Charm el-Cheikh révèlent une tension extrême entre optimisme diplomatique et scepticisme stratégique.
Israël et les États-Unis parlent d’“opportunité historique”, mais Hamas fait monter les enchères avec ses exigences de retrait total et de libération de figures emblématiques.
La balle reste suspendue entre l’espérance d’un accord global et la menace imminente d’un retour à la guerre.
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