Une scène violente survenue vendredi soir. Une fusillade a fait deux morts et plusieurs blessés dans le quartier sensible des Moulins, à Nice, dans les Alpes-Maritimes. 20 Minutes fait le point sur ce que l’on sait.
Deux morts, cinq blessés
La fusillade a éclaté en début de soirée à proximité de la place des Amaryllis, selon les premiers témoignages. Des tirs à « l’arme de guerre » sont entendus, selon les témoins interrogés par Nice Matin. « Quatre mecs dans une voiture sont venus et ont tiré sur tout le monde », explique également un habitant au micro de BFM Côte d’Azur.
Deux personnes, dont l’identité est en cours de vérification, sont mortes, indique la préfecture des Alpes-Maritimes sur son compte X (ex-Twitter). Cinq personnes ont également été blessées par les tirs. Parmi eux, deux graves selon la préfecture et une personne « très grièvement blessée », selon le parquet de Nice.
Le périmètre a été sécurisé et une cellule médico-psychologique a été mise en place pour les riverains.
Qui sont les auteurs ?
Une enquête pour « homicides volontaires en bande organisée » et « tentatives d’homicide volontaire en bande organisée » a été ouverte et confiée à la police judiciaire des Alpes-Maritimes. Des renforts ont été annoncés pour sécuriser le quartier à partir de samedi.
Les auteurs sont encore recherchés, a précisé le préfet, Laurent Hottiaux, qui s’est rendu sur place. Mais déjà la piste d’une fusillade liée au narcotrafic est jugée « très » vraisemblable par le procureur de la République, Damien Martinelli.
Pourquoi la piste du narcotrafic est envisagée ?
Le quartier des Moulins, proche de l’autoroute mais enclavé, situé dans l’ouest de Nice, est régulièrement marqué par des violences pour le contrôle de points de deal. Mercredi, un jeune homme avait été blessé à une jambe par des tirs. En 2024, une famille de sept personnes avait péri dans un incendie criminel visant un autre étage sur fond de trafic de drogue.
Le préfet, Laurent Hottiaux, a indiqué que trois points de deal avaient été démantelés ces derniers jours dans le quartier, où résident 8.000 habitants, et que près de 300 personnes avaient été incarcérées depuis six mois en lien avec les trafics de stupéfiants aux Moulins mais aussi à l’Ariane, un autre quartier sensible du nord-est de Nice.
Les politiques réagissent
Pourtant les élus locaux déplorent un manque de moyens. Le maire de Nice Christian Estrosi (Horizons), présent sur place, a fustigé un « désintérêt de l’Etat pour cette cité des Moulins ». « C’est une fois de trop, nous avons le sentiment quelques fois d’être totalement abandonnés », a-t-il ajouté, évoquant les efforts et les investissements de Nice en matière de police municipale et de vidéosurveillance. « Ça n’est pas une raison pour nous envoyer moins d’effectifs » de police nationale ou de magistrats, a-t-il insisté.
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Son rival pour la mairie de Nice, Éric Ciotti (UDR), a déploré « une spirale infernale ». « Stop, ça suffit, Nice ne doit pas devenir Marseille », a-t-il écrit, déplorant des renforts qui ne « resteront quelques jours ». Et de marteler : « Ceux qui ont permis cette situation à Nice et à Paris doivent partir »
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