Les Etats-Unis ne sont pas prêts. Baigné par la culture européenne du supportérisme ultra, Victor Wembanyama aimerait que le mouvement fasse tache d’huile dans une NBA aux ambiances pas toujours démentielles. Une envie visiblement partagée par son club dans San Antonio Spurs, puisque celui-ci a répondu favorablement à son idée de créer un groupe de supporters pour enflammer encore plus le Frost Bank Center les soirs de match.
« Ça fait longtemps que j’ai cette idée en tête, et je me dis que ça ne sert à rien d’attendre. Depuis que je suis ici, vous avez toujours été les fans les plus bruyants et les plus fidèles. Mais on ne vous a pas donné l’opportunité de vous exprimer autant que possible, a-t-il annoncé il y a quelques jours, alors que les Spurs s’apprêtent à retrouver la NBA d’ici quinze jours. On cherche les fans les plus fous, les plus passionnés. Ceux qui veulent joindre le groupe et surtout ceux qui en seront les chefs, les capos. On va devoir trouver un nom, un logo, on aura des écharpes. »
Fan du PSG depuis tout gosse et habitué du Parc des Princes quand il revient au pays, Victor Wembanyama a embrassé ce projet avec enthousiasme et espère convaincre les fans outre-Atlantique. « Ayant grandi en Europe et étant un grand fan de foot, j’ai vu à quel point les ultras mettaient de l’animation dans un stade et dans leur communauté, a-t-il comparé dans une vidéo annonçant la création de ce nouveau kop. Je sais que ce n’est pas trop le cas dans la culture US, mais je pense que c’est le moment. Et s’il y a bien un endroit où ça peut fonctionner en NBA, c’est ici à San Antonio. »
Il semblerait que son appel a été entendu. Dans une vidéo publiée sur le compte X de la franchise texane, on y voit le géant français distiller des petits cours à cette bleusaille inexpérimentée mais studieuse, qui s’apprête à découvrir les joies de mener un groupe de supporters en tribunes. Dans l’idée, ils devraient entre 150 et 300, massés derrière un des paniers de la salle des Spurs.
Une grosse ambiance pour aller chercher les play-offs
L’un des supporters appelés à devenir une sorte de « capo », toutes proportions gardées, a livré ses premières impressions : « Il nous a vraiment bien accueillis et il nous a montré que c’est d’abord une volonté de mettre les supporters au centre du projet. C’est vraiment la famille des Argent et Noir. » Et leur ambition est claire, « avoir tout le monde à l’unisson pour aider les Spurs à gagner, pour aider les Spurs à se qualifier pour les play-offs et obtenir potentiellement une course pour un sixième titre NBA », poursuit ce fan.
S’il ne faut pas s’attendre à voir un jour des ambiances de feu comme on peut en trouver en Grèce ou en Turquie, où ça craque du fumis par dizaines en toute décontraction, cette initiative a tout de même le mérite d’exister. Les Américains sont attachés à leur manière ancestrale de voir les matchs de sport, dans une sorte de grand show sons et lumières où l’on danse, mange et boit beaucoup mais où l’on ne chante que si peu pour son équipe. Avec un Wembanyama devenu dès son arrivée le centre du projet des Spurs, l’heure est peut-être venue de s’européaniser un peu en tribunes également.
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