Le chef militaire du Hamas à Gaza rejette le plan Trump
Lorsque la Maison Blanche a dévoilé un plan en 20 points visant à mettre fin au conflit à Gaza — avec libération immédiate des otages et désarmement du Hamas — l’horloge diplomatique s’est mise en marche. Selon le président Donald Trump, le groupe terroriste devait répondre rapidement, sous peine de franchir une « ligne rouge ». Israël a d’ores et déjà accepté le texte, tandis que Jérusalem, Washington, Le Caire et Doha attendent la position officielle du Hamas.
Mais la haute direction militaire du Hamas à Gaza, incarnée par Izz al-Din al-Haddad, s’est dite opposée à l’initiative. Il aurait clairement informé les médiateurs que ce plan représenterait une menace existentielle à son organisation : accepter signifierait sa fin. L’exigence de désarmement, la mise sous supervision internationale et l’obligation de restituer immédiatement tous les otages en 72 heures sont autant de clauses auxquelles il s’oppose fermement.
De leur côté, certains dirigeants du Hamas basés au Qatar ont évoqué la possibilité d’amender le projet avant approbation. Cependant, leur influence reste limitée sur les forces de combat et les otages détenus à Gaza même. Plusieurs responsables affirment que la décision finale appartient à l’aile militaire locale, non aux émigrés politiques.
Le calendrier imposé est serré. La Maison Blanche a (re)affirmé que si le Hamas ne répond pas dans le délai fixé, la négociation prendra fin — Israël serait libre d’agir comme bon lui semble. Le communiqué insiste sur le fait que « c’est un plan acceptable » que le Hamas doit adopter pour avancer vers une paix réelle et durable.
L’un des obstacles majeurs réside dans la question du désarmement. Le texte prévoit que le Hamas ne contrôle plus ses armes, ni ses tunnels, ni ses structures militaires. Mais pour le groupe, cela reviendrait à renoncer à sa légitimité, à sa capacité d’influence, et à son emprise sur Gaza. En d’autres termes, accepter ferait tomber le pilier même de son pouvoir.
La création d’une force internationale temporaire à Gaza est une autre pomme de discorde : le Hamas perçoit cela comme une forme d’occupation déguisée. Le plan américain prévoit qu’une autorité extérieure supervise la transition, ce qui empêche le Hamas de gérer lui-même la démobilisation ou même de jouer un rôle dans la gouvernance.
La clause qui impose la livraison de tous les otages en 72 heures est considérée comme inacceptable : elle retire au Hamas son principal outil de négociation. Beaucoup pensent que l’organisation refusera catégoriquement cette contrainte, craignant de perdre toute marge de manœuvre.
Les analystes observent aussi des divisions internes au sein du Hamas, tiraillé entre pragmatisme issu du Qatar ou de Turquie, et radicalisme présent sur le terrain à Gaza. Certains leaders exilés seraient enclins à accepter des ajustements, tandis que l’aile militaire locale rejette toute concession. Dans ce contexte, le dilemme est brutal : accepter le texte dans sa forme prévue ou subir la puissance militaire d’Israël.
Israël, de son côté, affirme que ce plan est l’ultime chance de paix — sans renoncer à ses exigences de sécurité. Le Premier ministre Benjamin Netanyahu souscrit pleinement à l’initiative, mais impose des conditions : il accepte un retrait progressif selon la libération des otages, mais refuse qu’un Hamas ressuscité gouverne ensuite.
Israël apparaît donc comme la partie prête à négocier sur des bases réelles, tout en préservant sa sécurité nationale. Les États arabes médiateurs, notamment l’Égypte et le Qatar, intensifient leurs efforts de pression sur le Hamas pour qu’il fasse un choix.
Dans cette nouvelle phase, le Hamas doit comprendre que la négociation ne vaut que si elle est acceptée. Accepter ce plan — avec les garde-fous imposés — signifierait un tournant vers la reconstruction, vers une sortie de l’effondrement humanitaire, et vers une paix sous supervision internationale dont Israël jouerait un rôle pivot.
Israël ne recherche pas l’anéantissement de la population palestinienne, mais la destruction des structures terroristes qui menacent sa sécurité. Le plan proposé est une offre stratégique — solide, viable, conditionnée — à laquelle seul un Hamas déterminé à survivre refusait de se plier. Si le Hamas persistait dans le rejet, il force Israël à agir pour assurer ses intérêts légitimes. La stabilité régionale et la sécurité d’Israël exigent que son approche soit ferme, raisonnable, et porteur d’avenir.
Jforum.fr
Similaire
La rédaction de JForum, retirera d’office tout commentaire antisémite, raciste, diffamatoire ou injurieux, ou qui contrevient à la morale juive.
La source de cet article se trouve sur ce site