L’Égypte au Hamas : C’est votre dernière chance

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Army soldiers patrol on the Cairo-Alexandria desert road before the funeral of victims of the Palm Sunday bombings of Egyptian Coptic churches, in Cairo, Egypt April 10, 2017. REUTERS/Amr Abdallah Dalsh

L’Égypte au Hamas : C’est votre dernière chance

La pression monte. Alors que le président Donald Trump a donné au Hamas trois à quatre jours pour réagir, l’atmosphère était tendue lors de la réunion des médiateurs avec les dirigeants de l’organisation terroriste, et le chef des renseignements égyptiens a lancé un ultimatum.

par Danny Zaken

Une forte pression arabe et turque est exercée sur le Hamas pour qu’il accepte le plan de Trump visant à mettre fin à la guerre à Gaza, avec l’assurance que les détails pourraient être discutés et que des changements mineurs pourraient être apportés sans en altérer l’essence.

Selon deux sources diplomatiques arabes, lors de la réunion de mardi où le Premier ministre qatari Mohammed al-Thani et le chef des renseignements égyptiens Hassan Rashad ont présenté le plan à de hauts responsables du Hamas, l’atmosphère était tendue.

Les dirigeants du Hamas ont objecté que le Qatar avait rejoint le soutien à ce qu’ils qualifiaient de « plan sioniste », laissant peu de place aux négociations. En réponse, al-Thani leur a rappelé qu’ils risquaient une occupation israélienne totale de la bande de Gaza, affirmant qu’il s’agissait du meilleur accord possible.

Largage d’aide humanitaire au-dessus de Gaza. Photo : AFP

Il a promis de transmettre les objections du Hamas à Washington et a déclaré qu’il était possible de discuter de la mise en œuvre et des détails de certaines clauses, sans toutefois en modifier les principes fondamentaux. Le chef des renseignements égyptiens s’est montré beaucoup moins poli, lançant sans détour aux responsables du Hamas en arabe : « al-fursa al-akhira » – « Voici votre dernière chance. »

Al-Thani et Rashad ont souligné les avantages de l’accord : la libération des prisonniers, le retrait des forces de défense israéliennes, l’annulation des projets de saisie de terres pour la colonisation et la possibilité pour le Hamas de se réhabiliter et de participer à la future politique palestinienne, hors de portée d’Israël.

Demandes de clarifications

Le Hamas a déjà soumis une liste de clarifications au Qatar. Selon un diplomate du Golfe, l’une des exigences est la garantie de la sécurité de ses dirigeants contre de futurs assassinats israéliens. L’accord stipule que ceux qui souhaitent coexister avec Israël bénéficieront d’une amnistie, tandis que les autres pourront partir en toute sécurité vers les pays d’accueil, mais sans engagement israélien de ne pas les cibler ultérieurement.

Une deuxième exigence concerne le rythme du retrait israélien. Le Hamas avait auparavant insisté pour que la libération des otages soit concomitante au retrait de Tsahal du périmètre. L’accord prévoit un retrait en trois étapes, conditionné à l’avancement des négociations.

Le Hamas a également demandé des éclaircissements sur les garanties américaines et internationales de respect du cessez-le-feu après la libération des otages. Il s’est opposé à la libération de tous les captifs dans les 72 heures, comme l’exigeait Trump, arguant qu’il faudrait des jours, voire des semaines, pour organiser le retour des otages, vivants ou décédés.

Le Hamas a également demandé quand et sous quelles conditions le retrait israélien total aurait lieu. Selon le diplomate arabe, le Hamas a exprimé son opposition de principe à la remise de ses « armes défensives », mais n’a pas encore donné de réponse définitive. Des divisions internes au sein du groupe pourraient retarder sa réponse, les principaux obstacles à une réponse positive étant Zaher Jabarin et Nizar Awadallah, figures pro-iraniennes.

La source a souligné que l’hésitation du Hamas s’explique par le soutien unanime des pays arabes à l’accord, dont le Qatar, et par le soutien de la Turquie, son deuxième principal soutien après le Qatar. La Turquie devrait jouer un rôle plus important pour faire pression sur le groupe. Seul l’Iran reste fermement aux côtés du Hamas, mais il est préoccupé par l’activation du mécanisme de « snapback » des sanctions à son encontre.

« Le soutien nous a surpris »

Dans les capitales arabes, à Washington et à Jérusalem, on estime que le Hamas finira par accepter, mais qu’il recherchera des négociations sur des ajustements. Al-Thani a déjà déclaré lundi que la question du retrait israélien « nécessite des éclaircissements » et « doit être débattue ».

Il a ajouté que « le plan en est encore à ses débuts et nécessite d’être développé, et nous nous efforçons de tracer une voie qui préserve les droits des Palestiniens ». Ses propos sonnaient comme une tentative du Qatar de s’excuser pour son soutien au plan. Trump, cependant, a clairement indiqué que le Hamas dispose de trois à quatre jours pour répondre à sa proposition de paix. Dans le cas contraire, Israël serait libre de poursuivre sa guerre contre l’organisation.

Le Premier ministre qatari, Mohammed Al Thani. Photo : AP

Un responsable américain a déclaré que l’engagement du Qatar à obtenir l’accord du Hamas était explicite et que le Qatar avait reçu une compensation importante en échange de cet engagement. « Le large soutien international au plan nous a même surpris », a-t-il déclaré. « Cet élan doit être exploité pour mettre fin rapidement à la guerre et entamer la reconstruction de Gaza, ouvrant ainsi la voie à des changements régionaux. »

De longues discussions

Pendant ce temps, l’Autorité palestinienne a exigé que le Qatar honore son engagement à pousser le Hamas à accepter le plan de Trump, y compris et surtout le désarmement, et à ne pas le laisser tergiverser avec des demandes d’amendements.

Deux diplomates arabes ont déclaré que Hussein al-Sheikh, adjoint du président de l’Autorité palestinienne Mahmoud Abbas, a eu de longs entretiens au cours des dernières 24 heures avec Doha et Le Caire, soulignant que pour l’Autorité palestinienne, la priorité absolue est de mettre fin immédiatement aux combats et de commencer la reconstruction de Gaza.

Source: ILH
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