C’est un pilier de l’Etat-providence à la française qui s’apprête à souffler ses 80 ans bougies. Par les ordonnances du 4 et 19 octobre, la Sécurité sociale a en effet été créée en 1945.
Mise en place, au sortir de la guerre, par le Gouvernement provisoire du général de Gaulle, elle permet à la France de financer par le travail son système de protection sociale obligatoire. Alors que la Sécurité sociale se trouve aujourd’hui fragilisée par l’épineuse question de son financement, retour sur ses principaux chiffres.
Des dépenses équivalentes à un quart du PIB
Les cinq branches de la Sécurité sociale représentent en 2025, 666,4 milliards d’euros de dépenses, soit environ un quart du PIB.
Le déficit de la Sécurité sociale en 2025 est prévu à 21,9 milliards d’euros, soit 0,7 % du PIB. La majeure partie du déficit vient de la branche maladie (-16 milliards), devant la branche retraite (-7,5 milliards).
Une protection pour tous
Quelque 68 millions de résidents en France bénéficient de la protection universelle maladie. Par ailleurs, 20 millions de personnes sont assurées contre les accidents du travail, 17 millions de retraités sont affiliés aux différentes caisses de retraite, 13 millions de personnes reçoivent une prestation des Caisses d’allocations familiales.
Une espérance de vie de plus de 80 ans
Avec une espérance de vie de 83,1 ans en 2023 selon les chiffres de l’Ined (Institut national d’études démographiques), la France est au sixième rang européen, derrière l’Espagne (84 ans), l’Italie ou la Suède, mais devant la Belgique, les Pays-Bas, le Danemark, ou l’Allemagne (81,2 ans). La France se situe sensiblement au même rang européen pour l’espérance de vie sans incapacité à 65 ans (10,5 ans pour les hommes, 12 ans pour les femmes en 2023).
Mais un indicateur de santé publique préoccupe depuis quelque temps : le taux de mortalité infantile, qui se dégrade. Depuis 2015, il est devenu supérieur à la moyenne de l’UE, à 4 pour 1.000.
Un reste à charge modéré
En moyenne, les assurés sociaux français doivent régler de leur propre poche 7,5 % de leurs dépenses de santé, après intervention de l’Assurance maladie et de l’assurance complémentaire, soit 274 euros par an. C’est le reste à charge le plus faible d’Europe, à l’exception du Luxembourg et de la Croatie. Le reste à charge varie toutefois fortement selon les individus : pour les patients en ALD (affection longue durée), il s’élève à 840 euros.
Les déserts médicaux inquiètent
Longtemps fierté nationale, le système de santé est aujourd’hui en proie au doute, du fait de la désertification médicale et des difficultés croissantes d’accès aux soins.
Selon le ministère de la Santé, 87 % du territoire est aujourd’hui classé comme un désert médical. L’hôpital est en tension, avec notamment 34,5 % des postes de praticiens hospitaliers vacants et des engorgements réguliers de services d’urgences. Pendant l’été 2025, 12 % des hôpitaux publics ont dû fermer au moins une fois leur service d’urgences.
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