Les voûtes du monastère franciscain de Saint-Sauveur, au cœur de la Vieille Ville de Jérusalem, résonnent depuis peu d’un son oublié depuis près d’un millénaire, celui-ci provenant d’un orgue médiéval, découvert en 1906 à proximité de la basilique de la Nativité à Bethléem, et identifié comme l’un des plus anciens instruments liturgiques connus composé de 222 tuyaux de cuivre et un carillon.
Ces pièces, soigneusement enterrées, avaient été protégées des siècles durant et grâce aux travaux d’ une équipe internationale, l’instrument a pu être reconstitué dans son intégrité.
Pour le musicologue espagnol Alvaro Torrente, qui a participé au projet, la découverte s’apparente à « retrouver un être vivant que l’on croyait disparu. Ce n’est pas un fossile, mais un instrument réel avec son timbre propre ».
L’instrument, construit en France au XIe siècle puis transporté en Terre Sainte par les Croisés au XIIe siècle, constitue une pièce exceptionnelle pour les historiens de la musique sacrée ,« C’est une fenêtre ouverte sur le passé. Pour la première fois dans l’histoire moderne, nous écoutons un son médiéval authentique », souligne David Catalunya, chercheur espagnol et maître d’œuvre de la restauration.
Les Croisés avaient apporté à Bethléem ce qui représentait alors le sommet de la musique liturgique en Occident et l’orgue, instrument de prestige et de prière, devait accompagner les offices dans le lieu même de la naissance du Christ.
Les Franciscains, responsables des principaux sanctuaires de Terre Sainte, voient dans cette résurrection musicale un signe fort. « Le fait que cet orgue soit revenu à la vie, après avoir été confié à la terre par les Croisés, est pour nous une grâce », explique le père Eugenio Alliata, archéologue franciscain.
L’orgue sera prochainement exposé dans le musée de la Custodie de Terre Sainte, offrant aux pèlerins et aux chercheurs une occasion unique d’approcher la richesse liturgique des premiers siècles médiévaux.
Au-delà de la dimension spirituelle, l’orgue fascine par sa complexité : 18 tuyaux pour produire une seule note, un état de conservation jugé « incroyable » par les spécialistes, et une facture musicale qui dépasse de plusieurs siècles les plus anciens orgues connus.
« C’est comme retrouver un manuscrit perdu de la liturgie médiévale », résume Koos van de Linde, expert en orgues anciens.
Pour lui, les Croisés qui avaient confié cet instrument à la terre n’ont pas eu tort d’espérer qu’un jour, il résonnerait à nouveau.
Source :Tribune chrétienne (résumé Israël Valley)
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