Hollywood s’élève contre le boycott d’Israël

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L’industrie du cinéma s’élève contre le boycott d’Israël

Plus de 1 200 professionnelles du cinéma — acteurs, réalisateurs, producteurs — ont signé une lettre ouverte dans laquelle ils rejettent les appels au boycott généralisé des institutions cinématographiques israéliennes. Parmi eux figurent des noms comme Liev Schreiber, Regina Spektor ou Sharon Osbourne, qui dénoncent une forme de censure « collective » ciblant des artistes et des structures culturelles, au nom d’une solidarité politique.

Une pétition contre-attaque
La lettre, publiée sous l’égide de la Communauté Créative pour la Paix et de la Brigade (un réseau de professionnels et de responsables juifs d’Hollywood), s’adresse aux signataires du mouvement « Film Workers for Palestine », qui appellent à boycotter des institutions culturelles israéliennes considérées comme « complices du génocide » à Gaza. Ils invitent ces signataires à reconsidérer leur position.

« Censurer les voix qui tentent de trouver un terrain d’entente et d’exprimer leur humanité est une erreur, inefficace et constitue une punition collective », affirment les pétitionnaires qui soulignent le rôle du cinéma dans la narration, l’ouverture et la construction de dialogue. Ils argumentent que le boycott généralisé instrumentalise le conflit, écrase la pluralité des voix et met en danger la liberté artistique.

Ils rappellent aussi que parmi les créateurs israéliens se trouvent des figures critiques vis-à-vis de leur gouvernement, lesquelles subissent des pressions. Citée en exemple : la décision du ministre israélien de la Culture, Miki Zohar, de couper les financements de la cérémonie des Ophir Awards après la victoire du film The Sea, centré sur le parcours risqué d’un jeune Palestinien, est perçue comme un signe de censure intérieure.

Le boycott ciblé, pas total
Les signataires précisent que leur position n’est pas destinée à diaboliser tous les artistes israéliens ni la population dans son ensemble. Le mouvement « Film Workers for Palestine » affirme que son boycott concerne des institutions — festivals, sociétés de production, salles de cinéma — jugées « complices » dans des mécanismes de légitimation ou de soutien aux crimes reprochés. En d’autres termes, l’initiative vise à rompre les liens avec des structures plutôt qu’avec des individus. Cette nuance est essentielle pour éviter l’accusation de discrimination de masse.

Face à cela, certains acteurs du monde culturel israélien dénoncent un mauvais ciblage : ils estiment que l’industrie du cinéma israélienne compte de nombreux artistes engagés qui cherchent le dialogue et la critique, et que le boycott risque de les affaiblir davantage.

Réactions du monde du cinéma global
L’élan de la pétition a provoqué une riposte notable. Le studio Paramount, par exemple, s’est publiquement opposé au boycott, jugeant que priver des créateurs de leur liberté de collaboration nuit à l’expression artistique. Selon eux, « réduire au silence des artistes en raison de leur nationalité ne favorise ni une meilleure compréhension ni la paix ».

Du côté du mouvement pro-boycott, on rétorque que l’initiative ne cible pas la nationalité, mais bien la complicité institutionnelle dans des violations présumées des droits humains. Le débat public se cristallise autour de la frontière entre soutien moral et ingérence culturelle : jusqu’où l’art doit-il servir à faire pression sur les États ?

Cette dynamique intervient alors que la pétition a gagné en ampleur : plusieurs milliers de professionnels du cinéma ont rejoint l’appel, parmi lesquels des figures internationalement reconnues. Le mouvement a pris exemple sur les boycotts culturels de l’apartheid en Afrique du Sud, cherchant à mobiliser la conscience artistique globale.

Enjeux et risques pour la création
L’une des craintes soulevées : effacer la diversité au sein des sociétés culturelles israéliennes et palestiniennes. Dans un contexte de guerre, les artistes critiques sont souvent les premières voix à être réduites au silence. Un boycott mal calibré pourrait renforcer la polarisation, pousser davantage au repli identitaire, et affaiblir les ponts nécessaires à la compréhension mutuelle.

De plus, le débat remet en lumière la responsabilité morale des industries culturelles mondiales. Peut-on accepter que des institutions culturelles soient perçues comme accompagnant des politiques contestées ? Et à quel moment l’artiste doit-il choisir entre engagement politique et liberté créative ?

L’art, au sens noble, aspire à créer du lien — même dans les tensions les plus violentes. Lorsque le cinéma se trouve pris dans l’arène politique, chaque geste, collaboration ou refus acquiert une portée symbolique. Le mouvement en cours interroge le rôle de la culture en temps de crise : arme de pression ou catalyseur de dialogue ? L’équilibre est fragile.

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