C’est une ogive noire, massive, sur laquelle on peut lire en lettres blanches « TOLOKA ». Présenté à la mi-septembre à l’occasion du salon Defense Tech Valley 2025, organisé à Lviv en Ukraine, ce drone sous-marin a fait forte impression au milieu de la pelouse du stade où il était exposé.
Alors que Kiev fait face à l’offensive de la Russie depuis trois ans, le pays veut mettre en avant son investissement dans les nouvelles technologies et engins de combat. A l’instar de ce programme d’armement, présenté pour la première fois par Volodymyr Zelensky lors du sommet « Soutien à l’Ukraine », organisé en février dernier. Le président ukrainien avait alors loué cette nouvelle capacité à « frapper des navires, des ports et des cibles stratégiques russes », rappelle le Kiyv Independant.
5.000 kilogrammes d’explosifs
Le système « Toloka », un terme ukrainien qui désigne une tradition communautaire d’entraide selon Le Monde, se décline en plusieurs versions. D’abord une version furtive, le TLK-150, de taille compacte et équipé d’une propulsion électrique qui le rend discret. Il existe également le TLK-400, de 4 à 6 mètres de long, qui peut frapper jusqu’à 1.200 km et transporter une charge de 500 kg d’explosifs.
Enfin, il y a le TLK-1000, de 4 à 12 mètres de longueur. Sa portée de tir est de 2.000 kilomètres, avec une capacité de charge utile allant jusqu’à 5.000 kg d’explosifs, détaille le média ukrainien United 24. « C’est une charge capable de couler un bateau en une seule frappe », souligne le général Dominique Trinquand, ancien chef de la mission française auprès de l’ONU.
Dominer… Et vendre
Un avantage stratégique certain pour Kiev, alors que l’armée russe est à l’offensive. « Le but essentiel est de dominer la Mer noire, point stratégique vital, rappelle le général Dominique Trinquand. Et pour cela l’Ukraine, qui n’a plus de marine, se sert de drones ».
L’autre atout du programme Toloka, c’est qu’il permet d’économiser du personnel. « C’est une priorité pour l’Ukraine, mais aussi pour toutes les armées occidentales, explique le militaire. Il y a de moins en moins de soldats et on les économise de plus en plus. On est capable, par la robotique, de remplacer beaucoup de fonctions ».
Dans une boucle Telegram évoquant les enjeux du salon de Lviv, l’Etat-major ukrainien abondait en ce sens, rappelant que « les forces de systèmes sans pilote » jouaient « un rôle majeur dans la destruction de haute précision de l’ennemi » et qu’elles permettaient à aux forces armées d’obtenir des « résultats significatifs ».
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La présentation de l’ogive à l’occasion de ce salon de l’armement n’est pas anodine. « Il faut avoir cet avantage et aussi le montrer pour être dissuasif », souligne Dominique Trinquand. Mais les retombées sont aussi économiques, permettant de doper une économie de guerre. Le programme Toloka pourrait en effet être vendu à d’autres puissances militaires. « Le champ de bataille est un laboratoire, tout comme l’Ukraine », conclut le général.
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