DISCOURS DE MACRON A L’ONU. LES REACTIONS. Le New York Times souligne qu’en reconnaissant l’État de Palestine, «la France et d’autres alliés des États-Unis viennent d’officialiser une rupture avec Washington qui se profilait depuis des années». Le quotidien new-yorkais met l’accent sur l’isolement croissant d’Israël et des États-Unis sur cette question, quatre des cinq membres permanents du Conseil de sécurité reconnaissant désormais la Palestine.
Même son de cloche du côté du Washington Post qui révèle l’ampleur des efforts américains pour faire échouer l’initiative française. À commencer par «le secrétaire d’État Marco Rubio qui a voulu tuer dans l’œuf l’initiative en envoyant en juin et ce mois-ci des télégrammes aux ambassades et consulats américains à travers le monde pour les dissuader de participer aux réunions organisées par la France et en dénonçant publiquement cette initiative comme un “cadeau fait au Hamas”». Malgré ces pressions, le Washington Post reconnaît qu’Emmanuel Macron a réussi son pari : réunir «un large rassemblement de dirigeants mondiaux et de hauts diplomates», incluant «les présidents du Brésil, de Turquie, d’Afrique du Sud et d’Indonésie» ainsi que «les premiers ministres d’Australie, du Canada, d’Espagne, de Belgique et d’Irlande ; les rois de Jordanie et de Monaco ; le secrétaire général de l’ONU ; et de nombreux autres dignitaires». Le journal cite également le sénateur démocrate Chris Van Hollen qui s’agace de la position américaine : «Les États-Unis sont complètement isolés, ce qui sape véritablement notre influence dans le monde.»
Opposition à droite
En Espagne, El País observe que «l’opposition s’est fait sentir à droite et à l’extrême droite, mais aussi dans certains pans de la gauche socialiste proches de la communauté juive» en France. Le journal madrilène relève le paradoxe du Rassemblement national, «fondé par d’anciens membres de la SS», qui se pose aujourd’hui en défenseur d’Israël. «L’extrême droite a cru trouver dans le massacre de Gaza un récit commun avec celui d’Israël, même si, dans son cas, son soutien à l’État hébreu s’explique davantage par des questions liées au rejet des immigrants musulmans par la France que par une quelconque proximité avec Netanyahou.»
De son côté, El Mundo fait le parallèle entre le discours d’Emmanuel Macron et la charge contre l’administration Bush tenue en 2003 par Dominique de Villepin, alors ministre français des Affaires étrangères, au sujet de la guerre en Irak. Cette fois-ci, «la France a passé des mois à préparer le terrain et des jours pour habituer l’opinion publique américaine à un langage différent».
En Italie, pays qui ne reconnaît pas l’État palestinien, le Corriere della Sera met en lumière la réaction du président américain Donald Trump qui «estime que reconnaître l’État de Palestine revient à offrir une récompense au Hamas».
L’Allemagne face à un dilemme
Outre Rhin, la presse parle des tensions au sein de l’Europe. Le Frankfurter Allgemeine note notamment que «l’Allemagne assume de plus en plus en Europe le rôle que jouent les États-Unis au Conseil de sécurité : être les derniers défenseurs d’Israël». Le journal de Francfort précise cependant que Berlin ne souhaite pas que sa position soit interprétée comme «une carte blanche pour Netanyahou mais plutôt comme une leçon de sa propre histoire.»
Le Süddeutsche Zeitung de Munich décrit, lui, avec ironie la scène à l’ONU : «Baise-mains et sièges manifestement vides» pour désigner là où siègent habituellement les délégations américaine et israélienne. Le quotidien bavarois souligne encore le «dilemme de l’Allemagne», coincée entre sa «responsabilité particulière envers l’État d’Israël» et la pression internationale croissante.
La presse internationale s’accorde en tout cas sur un point : avec plus de 150 pays reconnaissant désormais la Palestine, l’isolement d’Israël et des États-Unis sur cette question n’a jamais été aussi fort.issance de la Palestine par Macron vue par la presse internationale
La source de cet article se trouve sur ce site
