Une question simple doit être posée: quand ont eu lieu les dernières élections démocratiques dans l’Autorité palestinienne ?
La réponse est édifiante: en 2006. Les Palestiniens avaient alors porté le Hamas au pouvoir. La rivalité avec le Fatah a rapidement dégénéré en affrontements sanglants, conduisant à la prise de Gaza par le Hamas en 2007. Depuis, aucune élection nationale n’a été organisée. Autrement dit, les dirigeants palestiniens ne disposent plus de véritable légitimité démocratique depuis près de vingt ans.
Face à cette réalité, quel rôle la France a-t-elle joué ? Pays qui aime se présenter comme le berceau des droits de l’homme, la France s’est souvent retrouvée en première ligne au Moyen-Orient — mais rarement avec des résultats à la hauteur de ses ambitions.
Au Liban, elle s’est voulue garante de la stabilité, sans jamais pouvoir empêcher l’implantation durable du Hezbollah.
Elle a accueilli en exil l’ayatollah Khomeini avant 1979, sans mesurer les conséquences géopolitiques de son retour à Téhéran.
Elle a soigné Yasser Arafat en 2004, tout en fermant les yeux sur l’ampleur de la corruption de l’Autorité palestinienne.
En 2000, Ehud Barak, alors Premier ministre israélien, avait proposé la création d’un État palestinien sur l’essentiel de la Judée-Samarie (environ 92 %), une partie de Jérusalem-Est et la totalité de Gaza. Cette offre, sans précédent, a été rejetée par Yasser Arafat, qui a choisi la confrontation armée, ouvrant la voie à la seconde Intifada.
Aujourd’hui, certains gouvernements occidentaux envisagent de reconnaître unilatéralement l’État palestinien. Mais une telle décision, avant la libération des otages détenus à Gaza et avant que le Hamas ne reconnaisse sa défaite, serait non seulement prématurée, mais dangereuse. Elle risquerait de compliquer les négociations, d’affaiblir la pression sur les acteurs violents et de donner une légitimité politique sans réformes. D’autant que l’Autorité palestinienne reste fragilisée par des accusations de corruption et par un système de paiements aux prisonniers et aux familles de terroristes, souvent dénoncé comme un encouragement implicite à la violence.
Il faut également rappeler une dimension juridique ignorée du débat : l’article 80 de la Charte des Nations Unies. Celui-ci stipule que les droits reconnus à un peuple par la Société des Nations ne peuvent être annulés par la création de l’ONU. Or, le Mandat britannique sur la Palestine (1922) avait confirmé le droit du peuple juif à établir un foyer national sur l’ensemble du territoire du mandat, incluant la Judée-Samarie et Jérusalem.
Autrement dit, ces droits historiques et juridiques n’ont jamais été abrogés. Reconnaître un État palestinien sans négociation reviendrait donc à ignorer la Charte de l’ONU elle-même.
Un autre effet pervers mérite d’être pris en compte : la montée de l’antisémitisme. La reconnaissance unilatérale, surtout dans le contexte actuel où le Hamas détient encore des otages, pourrait être interprétée comme une caution à la haine anti-juive. Dans la rue, la distinction entre critique de la politique israélienne et haine du peuple juif est rarement respectée. Les extrémistes pourraient instrumenter ce geste pour légitimer les attaques contre les Juifs en Europe et en France. Cela risquerait de fragiliser le vivre-ensemble, d’accroître la peur dans la communauté juive française et de renforcer les mouvements radicaux qui instrumentalisent le conflit.
Reconnaître cette réalité n’efface en rien la souffrance des Palestiniens, qui vivent depuis des décennies dans l’instabilité, la pauvreté et la guerre. Mais la paix ne peut se bâtir ni sur la corruption, ni sur la violence, ni sur une reconnaissance précipitée qui contourne à la fois le droit international et les conditions politiques minimales.
Le constat est donc clair: les Palestiniens sont privés de démocratie depuis vingt ans, et la France, malgré ses ambitions, n’a pas su peser pour une solution durable. Une reconnaissance prématurée d’un État palestinien, loin d’apporter la paix, risquerait de prolonger l’impasse, d’aggraver les tensions et même d’alimenter l’antisémitisme. Il est temps que la France, et plus largement l’Occident, adoptent une diplomatie cohérente : exiger la libération des otages, la fin du terrorisme, des réformes de gouvernance et le respect du droit international — avant de poser des gestes symboliques qui pourraient se transformer en désastre stratégique.
À mon avis ils ont de plus en plus l’embarras du choix…
Au Qatar, à la Turquie et à l’Iran, s’ajoutent la France, la Belgique, l’Espagne,le Royaume-Unis, etc…etc…
Quand aux chefs, je ne sais plus vraiment qui sont les plus dangereux… Il y en a tellement…
Source: Meta (S.B)
JForum.fr
Similaire
La rédaction de JForum, retirera d’office tout commentaire antisémite, raciste, diffamatoire ou injurieux, ou qui contrevient à la morale juive.
La source de cet article se trouve sur ce site

