« Les Juifs sont bannis d’ici » – Une pancarte sur une vitrine suscite l’indignation a posté le média allemand sur son site foerde.news
Flensburg – Un panneau antisémite sur la vitrine d’un magasin de la Duburger Straße sème la consternation à Flensburg.
L’inscription, en grandes lettres, indique : « Entrée interdite aux Juifs. » L’avis manuscrit interdit l’entrée aux Juifs, commenté avec cynisme, ajoutant que cela n’a « rien de personnel » et « pas d’antisémitisme ».
La communauté juive de Flensbourg a réagi avec horreur. « Cela nous a rappelé l’époque où les magasins juifs affichaient la mention « Ne pas acheter chez les Juifs ». Sauf que cette fois, il ne s’agit pas d’un magasin juif, mais d’un magasin allemand – étrange », a déclaré Elena Sokolovsky, présidente du conseil d’administration de la communauté, à Förde.news .
« La limite a définitivement été dépassée »
Pour la communauté, c’est clair : le panneau a franchi une ligne rouge. Bien que la population juive soit peu nombreuse à Flensburg, son impact est dévastateur. « C’est un acte insensé ; rares sont les Juifs qui entrent dans ce magasin, et s’ils le font, ils ne dévoilent pas leur identité. »
De plus, nombreux sont ceux qui se demandent si l’incident n’a pas été provoqué délibérément. « Peut-être même était-ce une mesure de promotion des ventes. Cependant, compte tenu des multiples accusations criminelles portées, cela pourrait avoir eu l’effet inverse », a poursuivi le PDG.
La communauté juive décrit la situation actuelle comme stressante. « C’est une période fondamentalement difficile pour nous. Propagande, fausses nouvelles, haine, hostilité, inversion des rôles de victime et d’agresseur : tout cela pèse sur l’humeur. »
Lorsqu’on lui a demandé si une conversation avec le commerçant était envisagée, Sokolovsky a répondu sans détour : « Certaines personnes ne sont pas ouvertes à la discussion. Cela se reflète dans les publications hostiles sur les réseaux sociaux, et malheureusement aussi dans la presse. Une conversation avec le commerçant est inutile ; il a clairement fait savoir qu’il ne nous apprécie pas de toute façon. »
Sokolovsky souligne que la communauté se sent prise au sérieux par la police et la ville : « La police a immédiatement enquêté sur l’affaire et nous a tenus informés en permanence. Nous les en remercions sincèrement. »
Mais pour Elena Sokolovsky, c’est clair : cet incident n’est pas isolé dans un contexte social plus large. « L’antisémitisme ne commence pas par la violence. Il commence par des mots, et par des signes comme ceux-ci. »
Réactions du monde politique et de la société
La section de l’Alliance 90/Les Verts du district de Flensburg condamne l’incident avec la plus grande fermeté. « De telles déclarations bafouent l’histoire de la population juive, relativisent les crimes du régime nazi et mettent en péril les fondements de notre société ouverte », a déclaré la section.
Dans un pays qui porte la responsabilité de la Shoah, un tel incident constitue non seulement une atteinte à la culture de la mémoire, mais aussi à la coexistence pacifique.
La présidente du district, Annabell Pescher, appelle à une action rapide : « Nous attendons des autorités une enquête rigoureuse. De telles provocations antisémites sont intolérables. Flensburg est une ville multiculturelle ; nous sommes solidaires de la communauté juive. »
Son coprésident, Falk Bednarski, ajoute : « Ceux qui propagent l’antisémitisme s’opposent à nos valeurs démocratiques fondamentales. Notre responsabilité est claire : la haine ne doit plus jamais redevenir la norme. »
Jan Kürschner, porte-parole des Verts pour la politique intérieure au parlement du Land, s’est également inquiété : « Il s’agit d’un cas manifeste d’antisémitisme et d’une violation de la loi anti-discrimination. »
Kürschner entend porter l’affaire devant le Land et a contacté le ministère de l’Intérieur.
L’ancienne maire de Flensburg, Simone Lange, s’est également exprimée. Elle a déclaré dans une vidéo sur Facebook : « J’étais au premier commissariat aujourd’hui et j’ai signalé l’incident. »
Elle a exprimé sa solidarité avec la communauté juive de Flensburg et a appelé à la cohésion sociale.
Les Verts de Flensbourg appellent la population de la ville à prendre position ensemble.
« Ce qui commence par une simple pancarte peut dégénérer en haine et violence ouvertes. Il faut s’y opposer de manière décisive, visible et sans équivoque. »
Car une chose est claire pour tous :
« Plus jamais » est et reste un impératif permanent pour nous tous.
Lien pour l’article et les photos: foerde.news
(Photo capture d’écran)
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