Al-Sissi désigne Israël comme un ennemi

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Al-Sissi désigne Israël comme un ennemi

Lors du sommet arabo-islamique tenu à Doha, le président égyptien Abdel Fattah al-Sisi a employé un terme particulièrement fort pour qualifier Israël : il l’a désigné comme « ennemi ». C’est la première fois qu’un dirigeant égyptien de son rang utilise ce mot depuis la visite historique du président Anouar el-Sadate à Jérusalem en 1977. Cette déclaration marque une rupture dans la rhétorique diplomatique traditionnelle d’un pays lié à Israël par un traité de paix depuis 1979.

Al-Sisi a affirmé que les actions menées par Israël mettent en péril la sécurité nationale de l’Égypte. Il a notamment évoqué les risques de déplacements massifs de réfugiés palestiniens de Gaza tentant de franchir la frontière vers le Sinaï, ce qui constituerait une « ligne rouge » pour Le Caire. Il a également insisté sur le fait que des actes de nature à mettre en danger les accords de paix existants ou futurs constituent une menace réelle pour la stabilité dans la région.

Le responsable égyptien en charge de l’information, Diaa Rashwan, a précisé que l’utilisation du mot « ennemi » par le président al-Sisi a des implications considérables. Rashwan rappelle que la dernière fois qu’un tel vocabulaire avait été utilisé à ce niveau était juste avant que Sadate ne se rendre à la Knesset en 1977, événement fondateur du tournant diplomatique entre l’Égypte et Israël. Selon lui, qualifier de menace un autre État correspond à la définition même d’ennemi dans les logiques de sécurité nationale : « un ami ne menace pas votre sécurité ».

Au sommet de Doha, al-Sisi a appelé les pays arabes et islamiques à modifier la manière dont l’« ennemi » perçoit les nations arabes, en insistant sur la solidarité s’étendant « d’un océan au Golfe » et la nécessité qu’ils se sentent protégés par une sorte de parapluie de sécurité commun. Il a également souligné que les actions actuelles d’Israël « entravent l’avenir de la paix, menacent votre sécurité et celle des peuples de la région, et ajoutent des obstacles aux chances de nouveaux accords de paix ». Les traités déjà en place, selon lui, sont aussi fragilisés.

Par ailleurs, Le Caire envisagerait de relancer la formation d’une force militaire arabe conjointe calquée sur le modèle de l’OTAN. Plusieurs médias arabes affirment que l’Égypte a proposé l’idée d’une force de réaction rapide, dotée d’un commandement élevé – un officier égyptien quatre étoiles pourrait en prendre la direction – avec la participation possible d’autres pays comme l’Arabie saoudite. Ces discussions sont en cours, autour des capacités militaires et démographiques des États arabes concernés.

Un autre élément déclencheur du sommet : une frappe israélienne sur le sol de Doha le 9 septembre 2025, ciblant des membres du Hamas. L’Égypte, le Qatar et d’autres nations ont condamné cette opération comme une violation de la souveraineté et un obstacle majeur à la normalisation des relations dans la région. Ce geste israélien a alimenté un sentiment croissant d’insécurité chez nombre d’États arabes, et renforcé l’idée qu’Israël pourrait, selon eux, représenter non seulement une menace ponctuelle mais une menace stratégique.

Enfin, certains États du Golfe, réunis au sein du Conseil de coopération du Golfe (CCG), ont également dénoncé les frappes israéliennes contre le Qatar, estimant que cela viole les principes d’un pacte de défense mutuelle. Le CCG a appelé à activer ses mécanismes de défense communs, et à prendre les mesures exécutives nécessaires pour dissuader ce qu’il perçoit comme une agression visant un de ses membres.

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