C’est ce qu’affirme un ancien chef de division du Mossad
« La conquête ne signifie pas nécessairement la prise de contrôle d’un territoire ; la conquête est aussi la capacité de paralyser les processus de prise de décision de votre ennemi », a déclaré le Dr Udi Levy.
L’émir du Qatar, Cheikh Tamim bin Hamad Al Thani, à Doha, Qatar, le 16 septembre 2025. ( crédit photo : REUTERS/Nathan Howard/Pool )
Conquête et grippage des rouages de la chaîne de décision
Le Qatar a « conquis l’Occident » et construit des infrastructures pour restaurer l’empire islamique, a affirmé le Dr Udi Levy, ancien chef de la division de guerre économique du Mossad, lors de la conférence annuelle de l’Institut international de lutte contre le terrorisme (ICT) à l’Université Reichman mercredi.
Il a prononcé ces remarques dans le cadre d’un discours prononcé lors de la conférence internationale annuelle sur la lutte contre le terrorisme, organisée par l’ICT de l’Université Reichman. Levy a évoqué l’implication du Qatar dans des réseaux d’influence et des organisations de financement, appelant à une nouvelle stratégie occidentale.
« Le fait même que le Qatar ne soit pas au centre des préoccupations lors d’une conférence aussi prestigieuse est en réalité le plus grand signe de réussite des Qataris. C’est la preuve que leur politique des dernières décennies a remporté une victoire éclatante », a-t-il déclaré.
Les Qatargate se succèdent, y compris à Jérusalem
« Le Qatar a réussi – et pardonnez-moi d’utiliser un terme aussi pompeux – à conquérir l’Occident, y compris l’État d’Israël », a-t-il ajouté. « Conquérir ne signifie pas nécessairement s’emparer d’un territoire ; c’est aussi pouvoir paralyser les processus décisionnels de l’ennemi. Et c’est précisément ce que le Qatar réussit à faire. »
Dans le même temps, le Qatar a construit, construit et continuera de construire toutes les infrastructures possibles pour changer l’Occident culturellement, socialement et économiquement, afin de réaliser la doctrine des Frères musulmans de restauration de l’empire islamique.
« Avec une grande ingéniosité », a déclaré Levy, et avec « l’aide significative de divers acteurs juifs et israéliens de différentes sphères, y compris des militants, des lobbyistes, des conseillers en haute technologie, en sécurité et financiers, et ceux qui murmurent à l’oreille des décideurs », le Qatar a « réussi à s’emparer d’actifs stratégiques en Occident, en Israël, en Afrique et en Amérique du Sud ».
Le président américain Donald Trump est escorté par l’émir du Qatar Tamim bin Hamad Al Thani vers Air Force One, alors qu’il quitte la base aérienne d’Al Udeid, en route vers Abou Dhabi, aux Émirats arabes unis, à Doha, au Qatar, le 15 mai 2025. (Crédit : REUTERS/BRIAN SNYDER)
Une gamme de moyens de la mode au sport en passant par les Universités aux ordres de Doha
Il a précisé que ces actifs comprennent des pôles culturels et sportifs, de grandes entreprises, des banques, des chaînes de mode et d’autres entités susceptibles d’influencer l’opinion publique et les décideurs. « Ils ont infiltré les universités et les établissements d’enseignement, qui constituent les principales sources d’influence sur la prochaine génération, les futurs dirigeants et les faiseurs d’opinion. Ils gèrent un réseau mondial de propagande qui s’est infiltré dans tous les foyers du monde », a-t-il déclaré.
« Ils ont soudoyé tous les dirigeants et tous les acteurs qui pouvaient contribuer à faire avancer leurs intérêts, et surtout ont neutralisé toute action possible contre eux, se rendant ainsi intouchables », a poursuivi Levy.
Israël s’est laissé aveugler
Parallèlement, ils ont déployé tous les moyens possibles pour commettre des attentats terroristes, déstabiliser des régimes et propager l’islam radical, avec un seul objectif : nuire à l’Occident. Et nous, tels des aveugles, sommes tombés dans ce piège et sommes devenus des démocraties suicidaires – des démocraties qui marchent les yeux ouverts vers la perte de leur indépendance.
Levy a également critiqué la politique menée par Israël envers le Qatar au fil des ans. « Malheureusement, et à mon humble avis, l’État d’Israël a toujours eu tort dans sa politique envers le Qatar, à commencer par autoriser l’entrée de fonds à Gaza pour renforcer le Hamas et faire du Qatar un médiateur central. Des documents découverts à Gaza – que, malheureusement, pour une raison inconnue, l’État n’a pas rendus publics – montrent comment le Qatar a trompé tout le monde pendant des années. »
Le Qatar trompe également Trump
Il a également déclaré que le Qatar ne trompait pas seulement Israël, mais aussi les États-Unis.
Ils ont également trompé le président [Donald] Trump : alors qu’il s’efforçait d’étendre les accords d’Abraham, ils ont tout fait pour les contrecarrer. Le Qatar a infiltré le Saint des Saints de l’État d’Israël, y compris les responsables de la sécurité et les plus hauts dirigeants, et a considérablement influencé les décisions importantes prises en Israël. La seule consolation, si l’on peut dire, c’est qu’ils n’ont pas agi de la sorte uniquement en Israël, mais aussi en Occident et aux États-Unis », a-t-il déclaré.
Doha, l’un des tous 1ers responsables du 7 octobre
Abordant le rôle du Qatar dans les attentats du 7 octobre, Levy a déclaré que l’État du Golfe devait assumer ses responsabilités.
Comme mentionné précédemment, le Qatar était l’un des seuls responsables, avec les Iraniens, du massacre du 7 octobre. Si, le 8 octobre, l’État d’Israël avait annoncé au monde que le Qatar avait 48 heures pour obtenir le retour des otages, menaçant clairement la stabilité du royaume, de ses dirigeants et de la direction du Hamas, il est probable que l’opinion publique mondiale aurait réagi différemment.
« À cette époque, le monde donnait à Israël tout ce qu’il demandait, à cause des images horribles de destruction, de meurtres et de viols », a déclaré Levy. « Mais Israël a choisi de soutenir le Hamas, de poursuivre la politique qu’il menait depuis de nombreuses années, et ce faisant, il a peut-être scellé le sort de la campagne de Gaza, sans parler du sort des otages. »
Levy a conclu en appelant à une stratégie claire et renouvelée à l’égard du Qatar. « J’appelle, notamment au vu de s frappes israéliennes au Qatar, à formuler une nouvelle stratégie à l’égard des Qataris – une stratégie de choix. Choisissez entre la porte ouverte vers l’Occident et votre implication dans des efforts visant à saper toutes les valeurs occidentales. »
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