Netanyahu a rejeté l’idée qu’il prolongeait la guerre à des fins politiques. « Une accusation de malveillante et mensongère ».

Vues:

Date:

Dans un extrait d’environ deux minutes et demie, la journaliste Moriah Asraf demande à Netanyahu si la courte durée de la guerre lancée à l’encontre de la République islamique d’Iran signifie qu’il aurait pu mettre un terme à la guerre à Gaza plus tôt, s’il l’avait voulu. Les sondages indiquent que la majorité des Israéliens estiment que les décisions prises par le Premier ministre dans le cadre de la guerre sont motivées par des considérations personnelles ou politiques.

« Cette question et son postulat sont malveillants et mensongers », rétorque alors Netanyahu.

Le Premier ministre compare ensuite la guerre à Gaza aux combats menés à Falloujah, en Irak, affirmant que les opérations militaires de l’armée israélienne à Gaza sont effectuées de manière beaucoup plus efficace.

« Pendant neuf mois, le monde entier a affronté 3 000 terroristes dans un endroit bien moins complexe que Gaza. Donc, premièrement, je pense que nous agissons plus rapidement que toutes ces armées réunies et dans des conditions qui sont bien plus difficiles. »

Il est difficile de savoir exactement à quoi Netanyahu fait référence à ce moment de l’interview. La guerre menée par les États-Unis en Irak en 2004 avait donné lieu à deux batailles distinctes à Falloujah, qui s’étaient déroulées à plusieurs mois d’intervalle, et qui avaient chacune duré plusieurs semaines. En 2016, les forces irakiennes, avec le soutien des États-Unis et d’autres pays, ont repris la ville au groupe terroriste sunnite État islamique (EI) après un siège d’environ quatre mois, dans le cadre d’une guerre plus large visant ce groupe terroriste.

Au cours de l’entretien, il déclare également que la présence d’otages israéliens et le « soutien incohérent », dit-il, qui avait été apporté à l’État juif par l’ancienne administration Biden, aux États-Unis, ont compliqué les combats.

« Deuxièmement, nous menons cette guerre avec des défis que personne d’autre n’a eu à relever », continue-t-il.

« Il s’agit avant tout d’une guerre avec des otages. Quand il y a des otages, vous faites preuve de prudence, vous concluez des cessez-le-feu. »

« Troisièmement, il y a eu une administration américaine qui, après quelques semaines de soutien sans réserve, a commencé non seulement à émettre des réserves, mais aussi à nous bloquer », poursuit-il, faisant référence à l’approche de l’ancien président américain Joe Biden à l’égard de la guerre, une approche que Netanyahu avait critiquée à maintes reprises. Il reconnaît devant la journaliste que l’actuel président, Donald Trump, a soutenu la guerre de manière plus ouverte.

Cet entretien est d’autant plus remarquable que la Treizième chaîne critique fréquemment Netanyahu. Le Premier ministre s’est souvent exprimé dans les médias internationaux, délaissant les journalistes israéliens. Même si lors d’une autre récente séance de questions-réponses avec une chaîne israélienne, par exemple, le journaliste qui l’interviewait, sur i24, lui avait offert un cadeau.

Le chef d’état-major de l’armée israélienne, le lieutenant-général Eyal Zamir (à gauche).

Netanyahu a accordé cet entretien à la veille d’une offensive israélienne imminente visant à prendre le contrôle de Gaza-City – le dernier bastion du Hamas, affirme-t-il. Cependant, dimanche, la chaîne d’information N12 a révélé que Zamir avait confié à des responsables israéliens de haut rang que le groupe terroriste de Gaza survivrait à l’offensive, à laquelle il s’était opposé lors de discussions préalables.

« Nous sommes tenus de respecter les objectifs de la guerre fixés par le cabinet, mais l’armée et le gouvernement du Hamas ne seront pas vaincus après l’opération visant à capturer Gaza-City », a dit le chef d’état-major dont les propos ont été repris par N12, qui n’a pas cité ses sources.

Zamir a également indiqué aux députés siégeant à la sous-commission de la Knesset chargée du Renseignement et des services secrets que Netanyahu avait laissé Tsahal dans l’ignorance en ce qui concerne les étapes de la guerre qui suivront l’offensive sur Gaza-City, selon le site d’information Ynet.

« Le Premier ministre ne nous dit pas ce qui va se passer ensuite, nous ne savons pas à quoi nous préparer », aurait déclaré Zamir aux membres de la sous-commission lors d’une réunion à huis clos qui a eu lieu dans la journée de vendredi, reprenant des paroles qu’il aurait également prononcées lors des réunions du cabinet.

 (Crédit : Elad Malka/ministère de la Défense)

« S’ils veulent un gouvernement militaire, alors ils doivent le dire clairement. »

Selon les sondages, la majorité des Israéliens sont favorables à un accord qui ouvrirait la porte à la libération des 48 otages encore détenus par le Hamas et qui mettrait un terme à la guerre. Les familles des otages – une vingtaine seulement seraient encore en vie – se sont montrées particulièrement opposées à la prise de contrôle de Gaza-City.

Dimanche, la mère de l’un des captifs, Guy Gilboa-Dalal, a raconté qu’elle avait été informée que son fils était détenu dans un souterrain de Gaza-City, après que le groupe terroriste a diffusé, la semaine dernière, une vidéo où il apparaissait assis à l’arrière d’une voiture.

S’exprimant au micro de la radio de l’armée, Meirav Gilboa-Dalal a dit avoir reçu la confirmation qu’il était conservé seul en détention et qu’il était utilisé comme « bouclier humain » par ses geôliers du Hamas avant l’offensive imminente de Tsahal. Elle n’a pas précisé qui lui avait fourni cette information.

« J’ai touché le fond », a-t-elle expliqué, se rappelant qu’après avoir vu, au mois de février, une vidéo de son fils et de son compagnon d’infortune Evyatar David contraints de regarder un groupe d’otages en train de recouvrer la liberté, elle avait pensé que les choses ne pourraient jamais être pires.

« Et aujourd’hui, je sais que mon fils est un bouclier humain. Et découvrir que votre fils est un bouclier humain, c’est toucher le fond. »

Au cours de son interview avec la Treizième chaîne, Netanyahu présente la guerre à Gaza comme l’un des éléments d’un combat plus large contre la République islamique d’Iran et ses proxies.

« Dès le début de cette guerre, j’ai déclaré dès le deuxième jour que nous allions changer le visage du Moyen-Orient », affirme-t-il.

« Nous ne combattons pas seulement le Hamas, nous combattons tout l’axe iranien dont le Hamas n’est qu’une partie », ajoute-t-il.

« Et nous avons éliminé les composantes de cet axe, l’une après l’autre. Tout d’abord, nous nous sommes occupés du Hamas, nous avons dû entrer à Rafah et nous avons pris le contrôle du couloir Philadelphi, puis nous nous sommes déplacés vers le nord [d’Israël] pour mener l’opération des bipeurs, pour éliminer le [groupe terroriste chiite libanais du] Hezbollah et pour continuer d’avancer, ce qui a entraîné la chute [du dictateur syrien Bashar el-] Assad. Toutes ces étapes ont démantelé l’axe iranien, qui se préparait à éliminer Israël. »

Il déclare ensuite que la guerre à Gaza est en train de toucher à sa fin – ce qu’il n’a cessé de dire tout au long des combats.

« Ce qui s’est passé, c’est que nous ne devions pas seulement vaincre le Hamas, nous devions aussi vaincre tout l’axe iranien, y compris en menant une guerre contre l’Iran lui-même », continue-t-il.

« Je pense donc que nous sommes maintenant entrés dans une phase décisive. Ce qui a commencé à Gaza se terminera à Gaza. »

La source de cet article se trouve sur ce site

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

PARTAGER:

spot_imgspot_img
spot_imgspot_img