Pourquoi l’itinéraire aérien de Netanyahou est modifié
Benjamin Netanyahou prévoit de se rendre aux États-Unis prochainement à bord de l’avion officiel « Wing of Zion », mais avec un entourage réduit et un itinéraire sensiblement modifié. Ces changements sont liés à des craintes politiques sérieuses, en particulier à la Cour pénale internationale (CPI). Le Premier ministre israélien et ses équipes anticipent des rejets d’autorisations de survol dans certains pays européens, ce qui les oblige à prendre une route plus longue que celle initialement prévue.
Une délégation réduite
Contrairement aux voyages précédents, le vol du « Wing of Zion » emportera moins de passagers. Les journalistes et plusieurs membres de l’entourage de Netanyahou ne monteront pas à bord. Ces restrictions visent à alléger le poids de l’avion — tant en termes de matériel qu’en termes humains — afin de compenser la distance supplémentaire que ce trajet alternatif imposera, notamment en carburant et en logistique.
Un itinéraire allongé pour plus de sécurité
Le survol de l’espace aérien européen se présente comme un risque potentiel. Dans plusieurs États signataires du traité de Rome — qui reconnaissent la juridiction de la CPI — il y a une possibilité que l’avion soit empêché de traverser, voire que Netanyahou fasse l’objet d’une action judiciaire. Pour limiter ce risque, les autorités israéliennes ont identifié une route qui évite certains pays perçus comme hostiles à ses déplacements sous ce mandat. Le prolongement du trajet implique non seulement davantage de carburant, mais aussi un ajustement strict des charges à bord.
Contexte antérieur
Ce n’est pas la première fois que de telles mesures sont prises. Lors de ses précédents voyages vers Washington, Netanyahou avait déjà dû s’écarter de trajectoires plus directes. En réponse au mandat d’arrêt lancé à son encontre par la CPI, certains vols ont été prolongés pour éviter de survoler des pays susceptibles d’appliquer ce mandat. Des gouvernements européens — France, Italie, Grèce, parmi d’autres — sont régulièrement cités comme des États pouvant refuser le survol ou imposer un atterrissage, ce qui exposerait Netanyahou à un risque juridique.
Impact diplomatique et légal
L’affaire s’inscrit dans une dynamique internationale complexe : le mandat de la CPI pour Netanyahou et un ancien ministre de la Défense fait l’objet d’âpres discussions. Les États signataires du traité de Rome sont censés coopérer avec la Cour, ce qui implique potentiellement de refuser le passage aérien à un dirigeant sous ce mandat. Cependant, plusieurs gouvernements affirment qu’il existe des immunités diplomatiques ou des accords bilatéraux qui protègent les chefs d’État en exercice. Le débat juridique se double d’un enjeu politique : chaque autorisation ou refus de survol est interprété comme un positionnement, parfois critique, de la part de l’Europe à l’égard de la situation israélo-palestinienne.
Réactions et enjeux
Des experts en droit international et des rapporteurs onusiens ont vivement questionné les États qui laissent l’avion de Netanyahou survoler leur territoire, affirmant qu’ils pourraient ainsi violer des obligations internationales liées à la CPI. De leur côté, les autorités israéliennes évoquent avant tout des précautions techniques et logistiques : sécurité, urgence possible, poids de l’avion.
Un autre aspect souvent mentionné est la santé : lors d’un précédent voyage, Netanyahou venait de subir une intervention médicale, ce qui avait déjà motivé un itinéraire plus long pour garantir que, en cas d’urgence, le vol puisse atterrir dans des territoires sûrs, liés aux bases américaines ou autres zones où le risque d’arrestation était jugé faible.
Il apparaît que la trajectoire aérienne du Premier ministre reflète non seulement des impératifs de sécurité personnelle, mais également des conséquences concrètes du droit international sur la diplomatie. Le survol, les immunités, les mandats de la CPI, tout cela influe désormais de manière visible sur les déplacements officiels.
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