L’armée divisée sur la conduite à suivre à Gaza

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L’armée israélienne divisée sur la légalité de l’invasion de Gaza-ville

Des tensions internes importantes agitent actuellement les rangs de l’armée israélienne (Tsahal), autour du projet d’entrée en force dans la ville de Gaza. Le désaccord porte non seulement sur le comment, mais sur le si l’opération respecte les normes juridiques, spécialement au regard des conséquences humanitaires pour près d’un million de civils.

Des réunions à hauts risques
Plusieurs rencontres récentes entre officiers supérieurs témoignent du débat en cours. Le chef d’état-major, le lieutenant-général Eyal Zamir, le commandant du Sud, le major-général Yaron Finkelman, ainsi que le directeur du COGAT (organisme chargé des territoires), le major-général Rasan Elian, se sont réunis pour décider s’il fallait lancer l’assaut. L’avocat général militaire (MAG), le major-général Yifat Tomer-Yerushalmi, avait préalablement insisté : avant qu’il y ait invasion, il faut des données tangibles assurant que les évacuations sont possibles, et que les secours et infrastructures humanitaires permettront de protéger les civils déplacés.


À la première réunion, Tomer-Yerushalmi était absente, ce qui a provoqué des critiques sur la façon dont la légalité est prise en compte. Certains accusent Zamir d’ignorer les avertissements du MAG concernant les exigences minimales humanitaires. Cependant, après cette réunion, une autre session plus formelle a été tenue incluant le MAG, dans laquelle les données requises lui ont été présentées. Cela suggère qu’au moins formellement, les obligations juridiques sont examinées.

Contestations et affirmation de conformité
Un porte-parole de Tsahal a vigoureusement rejeté les allégations selon lesquelles la décision d’invasion serait prise sans respecter le droit militaire ou international. Il assure que tous les ordres donnés tiennent compte des conseils du MAG, et qu’aucune directive d’évacuation massive ne sera mise en œuvre tant que les critères légaux ne sont pas remplis.

Par ailleurs, il est mentionné que Zamir lui-même a eu des réserves lors de débats ministériels : non seulement sur les risques humanitaires, mais aussi sur la sécurité des otages israéliens. La prise de décision sur ce front est poussée à la fois par des impératifs militaires, politiques, et juridiques.


Contexte aggravé par les conditions sur le terrain

Pendant ce temps, depuis plusieurs semaines, l’armée israélienne a intensifié ses opérations à Gaza-ville. Elle contrôle maintenant une part importante de la ville, notamment dans les quartiers externes tels que Zeitoun et Sheikh Radwan, en préparation d’une avancée terrestre plus large. Cette progression s’accompagne d’ordres d’évacuation massifs, affectant des centaines de milliers de civils, mais beaucoup restent sur place, en raison de ressources insuffisantes, d’infrastructures humaines limitées dans les zones désignées pour l’évacuation, ou du manque de confiance dans la sécurité promise.

Les organisations humanitaires tirent la sonnette d’alarme : l’ordre d’évacuer toute une ville peuplée, sous bombardements, sans garanties solides, pourrait entraîner une catastrophe. Il y a aussi des signaux selon lesquels le gouvernement a approuvé un plan massif d’occupation de Gaza-ville, ce qui accentue les préoccupations concernant le droit de la guerre, la proportionnalité des frappes et la protection des non-combattants.

Scissions internes et portée politique
Ces divergences montrent que l’armée n’est pas monolithique. L’opposition au sein du commandement, et même les doutes exprimés publiquement par Zamir dans certains moments, illustrent une tension entre stratégie militaire, responsabilité légale et considérations diplomatiques. D’autres officiers ont mis en garde que des erreurs de ciblage ou des dommages collatéraux excessifs pourraient avoir des conséquences judiciaires ou affecter la légitimité d’Israël sur la scène internationale.

Enfin, ces débats interviennent à un moment où des critiques internationales, des pressions diplomatiques, et l’opinion publique, à l’intérieur comme à l’extérieur d’Israël, sont particulièrement sensibles aux coûts humains du conflit. L’absence d’un consensus total ne rendra pas seulement l’opération plus risquée, mais soulève la question de l’après : comment assurer la gestion, la sécurité, et la vie quotidienne pour les civils après une invasion urbaine majeure ?

Jforum.fr

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