L’Irlande ne participera pas à l’Eurovision 2026 si Israël y prend part

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La chaîne irlandaise RTÉ annonce ce jeudi dans un communiqué qu’elle ne prendra pas part à l’Eurovision 2026, qui se tiendra à Vienne (Autriche) en mai, au cas où la participation d’Israël venait à être confirmée. « La décision finale concernant la participation de l’Irlande sera prise une fois que la décision de l’UER [Union européenne de radiotélévision] sera connue », avance le diffuseur. L’UER est l’organisme fédérant les différents médias publics de la zone Eurovision – qui ne se limite pas à l’Europe – et dont l’une des missions est de chapeauter l’organisation du concours de chansons.

« RTÉ estime que la participation de l’Irlande serait insensée étant donné les pertes humaines effroyables et continues à Gaza. RTÉ est également profondément préoccupée par les assassinats ciblés de journalistes à Gaza, le refus d’accès des journalistes internationaux au territoire et le sort des otages », précise le message adressé aux médias.

Cette annonce survient alors que les chefs et cheffes de délégation des différents pays concourant à l’Eurovision doivent se réunir en Croatie le 15 septembre. Le sujet devrait forcément être évoqué.

Le ministre de la culture espagnol favorable au retrait de l’Espagne

Selon la RTÉ, plusieurs diffuseurs membres ont fait part en juillet, lors d’une assemblée générale de l’UER, de leurs questionnements sur la participation d’Israël. Le sujet pèse sur le concours depuis l’édition 2024 organisée à Malmö (Suède) et qui avait été le théâtre de tensions en coulisses entre la délégation israélienne et d’autres délégations, dont celle de l’Irlande. Bambie Thug, qui représentait ce dernier pays cette année-là, avait ainsi été ciblée, notamment après qu’elle a pris position en faveur de la Palestine.

Le fait qu’Israël soit arrivé premier des votes du public lors de l’Eurovision 2025 alors que les jurys professionnels l’avaient classé 15e a aussi généré suspicions et circonspection. D’autant plus que cet engouement massif – il était possible jusqu’à vingt fois par carte SIM – autour de la chanson New Day Will Rise de Yuval Raphael ne s’est pas traduit par un succès comparable dans les charts contrairement à Espresso Macchiato de l’Estonien Tommy Cash, deuxième du télévote et dont le succès a été international.

La chaîne publique slovène RTVSLO, a été la première à annoncer, début septembre, son intention de se retirer de l’Eurovision 2026 en cas de participation israélienne. Mercredi, la chaîne islandaise RÚV a fait une déclaration similaire. Ce jeudi, le ministre de la Culture espagnol, Ernest Uratsun, a fait part de son souhait que l’Espagne ne participe pas non plus à l’édition 2026 si l’Etat hébreu est en lice : « Je ne pense pas qu’il faille normaliser la participation d’Israël dans des événements internationaux comme s’il ne se passait rien », a-t-il déclaré sur TVE. Un retrait de l’Espagne serait un coup de tonnerre car ce pays, qui n’a manqué aucune édition depuis sa première participation en 1961, est l’un des cinq principaux contributeurs financiers de l’événement musical.

« Nous comprenons les inquiétudes »

Martin Green, le directeur du concours Eurovision de la chanson, a réagi mercredi auprès du média danois DR : « Nous comprenons les inquiétudes et les opinions qu’inspire le conflit en cours au Moyen-Orient. Nous continuons de consulter les membres de l’UER afin de recueillir leurs avis sur la gestion des candidatures et des tensions géopolitiques autour de l’Eurovision. Les diffuseurs ont jusqu’à mi-décembre pour confirmer leur participation à l’édition de l’année prochaine à Vienne. Il appartient à chaque membre de décider s’il souhaite participer ou non au concours et nous respecterons toute décision. »

A noter qu’un diffuseur peut se retirer du concours une fois le délai de mi-décembre dépassé mais, dans ce cas, il s’expose à des pénalités financières.

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L’UER, qui a mis en place pour l’édition 2025 un code de conduite demandant aux artistes de ne pas exprimer leurs opinions politiques dans le cadre du concours et leur interdisant de brandir un drapeau autre que celui du pays représenté, semble pour le moment temporiser. Là où il y a changement de paradigme, c’est que les diffuseurs, jusqu’ici plutôt discrets et prompts à arrondir les angles quant à leurs questionnements sur la participation d’Israël, sont désormais décidés à faire entendre leurs points de vue.

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