
Le meurtre d’Ilan Halimi, en février 2006, a profondément choqué la communauté juive en France, réveillant d’importantes anxiétés quant à l’antisémitisme dans le pays. Plus aucun juif ne se sent à l’abri en France. L’alyah vers Israël explose.
Avec le massacre islamiste de l’école juive Ozar Hatorah en 2012, les chiffres de l’émigration vers Israël s’envolent deux ans plus tard. Le temps de se préparer. 15 000 personnes en 2 ans. Loin d’être anodine de la part de l’assassin de militaires français musulmans puis d’enfants juifs, le choix de la date de ces tueries était célébré comme une « revanche coloniale » : il s’agissait du 50ème anniversaire des accords d’Évian qui avaient signifié le départ des Français d’Algérie, dont environ 150 000 juifs. L’auteur du massacre déclare au RAID vouloir « venger la mort d’enfants palestiniens ».
En 2015, Manuel Valls, alors Premier ministre, avait déclaré :
« Si 100 000 Français d’origine espagnole venaient à partir, je ne dirais jamais que la France n’est plus la France. Mais si 100 000 juifs partaient, la France ne serait désormais plus la France. Ce serait un échec de la République ». Manuel Valls
80 à 100 000 juifs ont quitté la France depuis 25 ans. Il en reste 440 000. Tous les sondages sur les campus aux US et en Europe, France en tête, montre un fort antisémitisme chez les jeunes. On est donc au début de la vague antisémite.
« La France sans les Juifs ne serait plus la France ? ». Ce n’est visiblement pas ce que croit Emmanuel Macron.
Reconnaitre la Palestine c’est clairement choisir l’Alyah des Français juifs au moment où l’Etat dit les protéger.
La Belgique, avenir de la France ?
En septembre 2024, à Bruxelles, le match Belgique-Israël ne s’est pas tenu afin de ne pas froisser les musulmans et « de ne pas provoquer de manifestations et contre manifestations » au stade Roi Baudouin, selon les autorités de cette ville. Le match a été délocalisé à Budapest.
22% des Belges pensent que « les Juifs forment une race qui ne peut pas s’assimiler en Europe« .
Tout comme la France, le Royaume-Uni, l’Australie ou le Canada, la Belgique reconnaîtra l’État de Palestine lors de la prochaine session de l’Assemblée générale des Nations Unies. Un exemple pour la France ?
La Belgique comme la France ont :
- Une importante communauté musulmane (en France la première d’Europe)
- Une forte concentration urbaine de populations musulmanes : Seine-Saint-Denis, Marseille, Lyon, etc. en Belgique Bruxelles en tête.
- Une influence idéologique forte de courants islamistes (dont les Frères musulmans).
- Des débats permanents sur le voile, l’école, la neutralité de l’État.
- Une classe politique qui hésite entre intégration, fermeté et accommodements.
La Belgique est moins centralisée que la France, avec une tradition de laïcité plus faible… elle montre cependant jusqu’où peut aller l’influence des Frères musulmans quand l’État est faible ou divisé.
Voilà ce qu’en dit Fadilia Maaroufi experte de terrain de ce pays, qui observe la progression des islamistes et la catastrophe sociale que découvrent les belges. Avec 42% de musulmans à Bruxelles pour 18 000 Juifs, la situation des 35 000 Juifs belges n’est pas bonne.
Est-ce bien cela qu’on veut en France ?
La reconnaissance de la Palestine ne serait pas sans répercussions pour les Juifs en France. Dans un pays marqué par la montée de tensions communautaires, une telle décision boostera les divisions, alimentera un climat de manifestations violentes, encouragera les actes antisémites.
La politique étrangère de la France doit viser à protéger la cohésion nationale, non à l’exposer à des fractures supplémentaires en plaçant un cible sur le dos de ses citoyens de confession juive le jour de Roch Hachana.
Notes
“If 100,000 French people of Spanish origin were to leave, I would never say that France is not France anymore. But if 100,000 Jews leave, France will no longer be France. The French Republic will be judged a failure.”
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