Taxes : « C’est sûr qu’on va être impacté »… La filière porcine française grogne contre une décision chinoise

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Il n’y a pas que les États-Unis qui sèment le chaud et le froid sur la planète avec les droits de douane. Dans cette guerre commerciale, la Chine peut aussi se montrer redoutable. A partir de mercredi, Pékin va imposer provisoirement des taxes supplémentaires sur le porc européen. Premier pays consommateur de cochons dans le monde, la Chine a en effet peu apprécié la décision de l’Union européenne de surtaxer ses voitures électriques. En représailles, Pékin a donc décidé d’en faire de même sur certains produits comme le cognac, les produits laitiers ou la viande de porc en lançant des enquêtes antidumping.

« L’autorité responsable de l’enquête a déterminé, de manière préliminaire, que les importations de porcs et de sous-produits porcins en provenance de l’Union européenne font l’objet de dumping », a indiqué vendredi le ministère chinois du Commerce, ajoutant que l’industrie chinoise avait « subi un préjudice important ». En attendant les conclusions de l’enquête qui doivent être rendues en fin d’année, des droits de douane compris entre 15,6 % et 62,4 % vont donc s’appliquer dans les prochaines semaines sur la viande porcine européenne.

Des Chinois très friands des oreilles et des pieds

Cette décision inquiète naturellement la filière française, qui a exporté l’an dernier 115.000 tonnes de porc en Chine. « C’est sûr qu’on va être impacté pour au moins les six mois qui viennent », indique Michel Bloc’h, président de l’Union des groupements de producteurs de viande de Bretagne (UGPVB). Car si la Chine est le premier producteur mondial de viande de porc, elle en importe aussi beaucoup d’Europe. « Ils consomment les oreilles, les pieds ou les queues, des morceaux que personne ne mange chez nous », souligne Michel Bloc’h, par ailleurs président de l’AOP Porc Grand Ouest.

Sans autre débouché pour ces pièces moins nobles, les producteurs vont donc continuer de les exporter vers la Chine plutôt que de les détruire. « Mais avec ces taxes en plus, on ne gagnera rien et on perdra même peut-être de l’argent, assure-t-il. Les grands opérateurs vont donc être impactés et ils vont forcément répertorier cela en amont en achetant les bêtes moins chères. »

Après trois belles années, la filière porcine française s’apprête donc à connaître des temps plus difficiles. « La tendance est déjà à la baisse depuis quelque temps et on sait traditionnellement que la consommation de viande porcine recule en hiver, souligne Michel Bloc’h. On savait donc que la conjoncture serait très moyenne à l’automne mais avec ça en plus, j’ai peur qu’elle soit mauvaise. »

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