lublin : une Communauté ashkenaze marqante

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À Lublin, on est plongé au cœur de l’une des plus vieilles et des plus importantes communautés ashkénazes d’avant-guerre, qui a marqué son époque de son empreinte, façonnant encore aujourd’hui la tradition, l’étude et l’imaginaire collectif.
85 ans après la Shoah et la destruction de la communauté juive de Lublin, il est bon de se replonger dans ce que cette communauté a apporté au monde ashkénaze, et plus particulièrement au monde juif en général. 

Lublin, ville polonaise située à proximité de la frontière ukrainienne, n’est qu’à trois kilomètres de la ville de Lviv, de l’autre côté de la frontière.

Le calme qui y règne est si profond qu’il est difficile d’imaginer qu’à moins de sept heures de route, une guerre fait toujours rage, préoccupant les grandes puissances mondiales. Et pourtant, malgré cette tranquillité apparente, la peur du « Grand Ours russe » reste palpable. Depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie en février 2022, quelques réfugiés ukrainiens ont trouvé refuge à Lublin.

Aujourd’hui, c’est un autre type de visiteurs qui vient à Lublin : non pas des touristes classiques, mais des personnes en quête de mémoire, de racines. Des Israéliens — pas nécessairement d’origine polonaise —, des juifs haredim américains, et même des Français participent à des voyages de mémoire.
Lublin est une ville méconnue ; ce n’est ni Varsovie ni Cracovie. Pourtant, elle occupe une place centrale dans l’histoire du peuple juif.

Depuis le Moyen Âge, Lublin a accueilli une communauté juive florissante. Celle-ci vivait à proximité du château de la ville. En 1578, la communauté atteint son apogée et devient l’une des plus importantes du pays — voire de toute l’Europe. Mais c’est entre les deux guerres mondiales que s’écrivent à la fois le plus beau chapitre et la tragique fin de cette histoire.

Lublin, ville polonaise située à proximité de la frontière ukrainienne, n’est qu’à trois kilomètres de la ville de Lviv, de l’autre côté de la frontière. Le calme qui y règne est si profond qu’il est difficile d’imaginer qu’à moins de sept heures de route, une guerre fait toujours rage, préoccupant les grandes puissances mondiales. Et pourtant, malgré cette tranquillité apparente, la peur du « Grand Ours russe » reste palpable. Depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie en février 2022, quelques réfugiés ukrainiens ont trouvé refuge à Lublin.

Aujourd’hui, c’est un autre type de visiteurs qui vient à Lublin : non pas des touristes classiques, mais des personnes en quête de mémoire, de racines. Des Israéliens — pas nécessairement d’origine polonaise —, des juifs haredim américains, et même des Français participent à des voyages de mémoire.
Lublin est une ville méconnue ; ce n’est ni Varsovie ni Cracovie. Pourtant, elle occupe une place centrale dans l’histoire du peuple juif.

Depuis le Moyen Âge, Lublin a accueilli une communauté juive florissante. Celle-ci vivait à proximité du château de la ville. En 1578, la communauté atteint son apogée et devient l’une des plus importantes du pays — voire de toute l’Europe. Mais c’est entre les deux guerres mondiales que s’écrivent à la fois le plus beau chapitre et la tragique fin de cette histoire.

L’institution de la « Yeshiva des Sages de Lublin »

Quand on pense à Lublin aujourd’hui, on essaie d’abord de la situer sur une carte, dans le pays de Jean-Paul II. Aucun roi, président ou célébrité n’en est originaire. Sauf un : le Rav Meir Shapiro, immense figure du judaïsme (un gaon, un « géant de la Torah »), qui fut député représentant les juifs de Pologne dans un système politique où les communautés religieuses avaient leurs élus. Il est notamment connu pour avoir traité un député antisémite de « chien ».

Mais ce qui rend le Rav Meir Shapiro véritablement inoubliable, c’est son rôle de fondateur et dirigeant de la Yeshiva des Sages de Lublin (« Yeshivat ‘Hakhmei Lublin »), le premier centre talmudique moderne d’Europe de l’Est. À l’époque, les élèves rentraient chez eux après une journée d’étude. Le Rav Meir Shapiro fut le premier à instaurer l’internat obligatoire : les élèves logeaient sur place, nourris et hébergés grâce aux dons de la communauté. En échange, leur étude était considérée comme un mérite spirituel pour celle-ci.

Parmi ses autres innovations majeures : le Daf Yomi, le programme d’étude consistant à étudier une page de Talmud par jour, pour finir l’intégralité du Shas (le corpus complet du Talmud) en sept ans. Ce programme, lancé en 1923, est toujours suivi aujourd’hui dans le monde entier. Pour son anniversaire, ses élèves décidèrent de lui offrir un cadeau unique : la finalisation de l’étude complète de toute la Torah.

Majdanek : symbole de la fin de l’âge d’or 

Après la Première Guerre mondiale, la vie des juifs à Lublin reste relativement paisible, malgré un antisémitisme viscéral présent dans la population catholique polonaise. La communauté possédait, en plus de la yeshiva, sept synagogues, deux mikvaot (bains rituels), ainsi que plusieurs écoles juives.

À la veille de la Seconde Guerre mondiale, 45 000 juifs vivaient à Lublin. Après l’invasion du pays par l’Allemagne en septembre 1939, ils furent rapidement regroupés dans un ghetto dès 1941, avant d’être progressivement déportés à partir de mars 1942 dans le cadre de la « solution finale ».

Les cimetières furent profanés, la yeshiva réquisitionnée, les synagogues détruites. Ceux qui ne furent pas déportés dans les camps furent exécutés sur place.
Le camp de Majdanek, situé dans les faubourgs de la ville, à quelques kilomètres de la yeshiva (aujourd’hui transformée en musée), incarne ce destin funeste. La majorité des juifs de Lublin y furent exterminés.

Et pourtant, leur héritage est immense. Il rappelle au monde — et à la Pologne en particulier — que l’on ne pouvait ignorer ce qui se passait.
85 ans après la Shoah, ce que les juifs de Lublin ont construit spirituellement demeure intact : dans l’étude, dans la tradition, dans l’imaginaire collectif du judaïsme ashkénaze.

La rédaction de JForum, retirera d’office tout commentaire antisémite, raciste, diffamatoire ou injurieux, ou qui contrevient à la morale juive.

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