Figure incontournable de la mode new yorkaise, Nili Lotan est née en Israël. son père, Moshe Shapira, y étant promoteur immobilier. Elle a servi pendant deux ans dans l’armée de l’air israélienne avant d’intégrer le Shenkar Fashion Institute à Tel Aviv. Lotan. Son père, d’origine russe, et sa mère, hongroise, se sont mariés deux semaines après leur rencontre dans un camp de réfugiés en Autriche, au lendemain de la Seconde Guerre mondiale. À la fin de son service militaire, elle intègre le Shenkar College of Engineering, Design and Art, dont elle sortira diplômée.
Lotan a déclaré publiquement que son enfance, passée auprès de parents européens en Israël, et son service militaire ont eu une influence importante sur son approche du design. [
Mariée à David Broza, un chanteur-compositeur et guitariste israélien plusieurs fois disque de platine, elle a trois enfants et elle réside dans le quartier de Tribeca à New York.
Ces jours-ci, elle lance sa première ligne de sacs à main et ouvre un showroom à Paris. Inspirée par le style androgyne des icônes rock, sa marque premium étend son empreinte internationale.
« Je ne veux pas que les vêtements prennent le dessus sur ma vie », confie la créatrice Nili Lotan. « Je veux simplement pouvoir les porter et qu’ils soient à mon service. »
Depuis 22 ans, Nili Lotan pilote sa marque éponyme, une collection concise qui mêle l’esthétique et l’esprit bohème des années 1960, des vestes militaires et le fameux pantalon « barrel ». « J’ai démarré en proposant aux femmes l’essentiel, ce dont elles ont besoin. Puis j’ai ajouté le superflu, ce dont elles ont envie » , explique-t-elle.
Après avoir découvert New York en 1978,elle a fait ses armes au sein des équipes de création de Liz Claiborne, Nautica et de Ralph Lauren.
« J’ai certainement toujours eu la fibre entrepreneuriale », dit-elle, « mais il m’a fallu du temps – 23 ans à travailler pour d’autres marques – avant d’être prête à me lancer et à suivre ma propre vision créative. »
Elle lance sa propre marque en 2003, avec 25 000 dollars de capital d’amorçage apportés par un investisseur. Une fois leur collaboration terminée, elle n’en aura jamais d’autre. À 50 ans, la vie personnelle et professionnelle de Nili Lotan connaît un tournant spectaculaire. Elle met fin à un mariage de 27 ans et crée son entreprise.
« On peut appeler ça une crise, si l’on veut, mais pour moi, ce n’en était pas une », dit-elle. « C’était plutôt une forme d’épiphanie. Ma démarche créative n’était plus de me dire : « Les femmes ont besoin de ça, alors je vais le leur offrir ». Il s’agissait davantage de moi, de mon propre cheminement. À partir de là, les vêtements sont devenus des outils. »
Nili Lotan a noué des liens d’amitié avec des groupes de rock, qui portent ses créations pour homme et pour femme. « J’ai toujours secrètement cherché à m’inspirer de Jane Birkin ou d’Anita Pallenberg à leur période la plus androgyne » , nous écrit par e-mail Jamie Hince, guitariste du groupe The Kills. « C’est un peu le look de mes rêves. »
Pendant des années, sa marque est restée une sorte de secret d’initiés du centre de Manhattan. « Il y a une dizaine d’années, je suis tombée par hasard sur sa boutique de Tribeca. J’ai acheté des pantalons, tout un tas de choses, et j’ai cru avoir fait une découverte », raconte Inez van Lamsweerde, du duo de photographes Inez & Vinoodh. Elle s’est vite rendu compte que beaucoup de ses connaissances y étaient déjà clientes.
Devenues amies, Nili Lotan a confié au duo la réalisation de certaines de ses campagnes publicitaires. « Elle se concentre sur la notion de garde-robe idéale ; ses vêtements ne sont donc pas conçus pour une saison ou une tendance particulière », ajoute la photographe.
Source : Challenges (résumé par Israël Valley)
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