Rien ne sert de courir, il faut partir à point : La Cité Immersive des Fables ouvre ses portes à deux pas des Champs Elysées, à Paris*. Il ne s’agit pas d’une simple exposition : à travers un parcours en immersion dans l’univers de Jean de La Fontaine, petits et grands peuvent partager un temps ludique, mais aussi pédagogique et vivre un moment unique qui éveille tous les sens, comme 20 Minutes a pu le constater.
Un concept culturel novateur
Il y a le corbeau, le renard, le loup, la grenouille et le bœuf, le lièvre et la tortue… mais bien plus encore. « Les Fables, on les a dans la peau, dans la chair. Elles font partie d’un patrimoine commun qui n’a pas pris une ride », rappelle Jean Vergès, cofondateur et Président de Cités Immersives.
Les Cités Immersives ? Un concept novateur dans le monde de la culture, alliant scénographie immersive et expériences interactives. Alors que depuis juin 2024, La Cité Immersive Viking a planté ses décors et fait accoster ses drakkars à Rouen, l’équipe décline donc son concept à Paris*, cette fois, autour de l’œuvre de Jean de La Fontaine (1621-1695). À travers un parcours de 90 minutes environ sur 1.000 m2 d’espace à la scénographie foisonnante, le public plonge au cœur d’installations totalement inattendues. En cela, le pari est déjà réussi.
Des animaux fantastiques
Beaucoup pourraient ne pas miser très cher sur une sortie familiale autour de l’œuvre et la vie de l’auteur de 243 fables, dont Le Loup et l’Agneau, ou encore Le Lion et le Rat. Erreur !
La Cité Immersive des Fables et les animaux fantastiques de La Fontaine parviennent à séduire largement. Et bien au-delà d’un public, qui, nostalgique, a pu religieusement conserver en mémoire quelques « morales »… Qu’il ne vende donc pas la peau de l’ours avant de l’avoir tué. Car une fois franchies les portes de La Cité Immersive des Fables, on ne se contente pas de revoir ses classiques…
Au fil du parcours proposé, le visiteur passe de salle en salle. Les décors sont luxuriants, d’une richesse assez inattendue, reproduisant un environnement naturel dans lequel les animaux de La Fontaine vont pouvoir s’exprimer… en toute liberté. Ils prennent tour à tour vie sur différents écrans. Tandis que Laurent Stocker de la Comédie-Française incarne La Fontaine, on retrouve ici Charles Berling en Renard truculent ; Arielle Dombasle en Loup malicieux… ou Alexandre Astier en Lion animant une visio conférence ! Outre les Fables déclamées, toutes et tous se réapproprient les textes originaux dans une mise en scène totalement décalée.
Prime à la comédienne et vidéaste Marie S’Infiltre, en grenouille vaniteuse inspirée des… influenceuses. Sans doute La Fontaine se serait-il régalé de notre époque. Reste que l’on constatera dans notre déambulation, qu’elle demeure très en phase avec ce XVIIe siècle qu’il se plut à caricaturer : les morales d’hier sont d’une actualité troublante !
Rétro gaming, influenceuse et youtubeur
Mais à La Cité Immersive des Fables, le visiteur ne se contente pas de réviser ses écrits. L’immersion ludique proposée permet à tous de s’y frotter au plus près. Des tout-petits, invités à participer à différents jeux où les découvertes sont incessantes, aux ados, qui pourront par exemple s’approprier La Fontaine sur… une console de jeux rétro gaming, ou à travers des vidéos du YouYubeur vulgarisateur Nota Bene. Jusqu’à leurs aînés qui réécouteront sur un jukebox quelques fables qui furent hier interprétées par Georges Brassens, IAM ou… Chantal Goya !
C’est l’effervescence… jusqu’au final, dans une salle immense où des projections à 360° orchestrées par Bon Entendeur transcendent certaines Fables choisies : La Cigale et la Fourmi façon art rupestre ; Le Lièvre et la Tortue en mode street-art, etc.
Cette créativité débordante, n’empêche pas, tout au long de la visite, la rigueur scientifique, un comité d’experts et spécialistes de l’œuvre de La Fontaine ayant aussi été mis à contribution.
« Immersion sensorielle avec des décors, du lightning, du sound design ; immersion narrative avec des récits incarnés ; immersion ludique qui invite le visiteur à aller cueillir le savoir ; et exigence pédagogique, enfin, sont les quatre piliers de cette expérience », décrypte Jean Vergès, cofondateur et Président de Cités Immersives.
Selon lui, « c’est en picorant des briques d’autres loisirs, comme l’escape game, le théâtre, les parcs d’attractions… que l’on ouvre aujourd’hui à un public qui ne s’y rend pas ou plus, les portes des musées ».
Après Rouen et les Vikings, Paris et La Fontaine (mais aussi une Cité immersive Viking nomade, actuellement au Westfield Carré Sénart) l’équipe des Cités immersives compte multiplier ses nouvelles expériences et ouvrir une vingtaine de lieux de ce type en France dans les 5 ans. Mais attention : « Patience et longueur de temps font plus que force ni que rage »…
* Dès le 6 septembre, 5, rue de Berri, 75008 Paris. Ouvert tous les jours de 10h30 à 19h30 ; fermé le lundi et le mardi matin.
Tarifs : gratuit (moins de 6 ans) ; 13,90 euros (enfant) ; 16,90 euros (réduit) ; 19,90 euros (adulte).
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