Israël se prépare à des représailles des Houthis

L’armée israélienne se trouve en état d’alerte renforcée après une opération qui a coûté la vie au Premier ministre des Houthis, Ghalib al-Rahawi, ainsi qu’à huit de ses ministres, lors d’une frappe menée à Sanaa jeudi. Cet événement, qui marque une nouvelle escalade régionale, a immédiatement provoqué des menaces de représailles de la part du mouvement rebelle yéménite.

Tsahal en alerte maximale
Face à la perspective d’une riposte, Tsahal a décidé de renforcer ses systèmes de défense aérienne et d’adapter ses déploiements militaires. Selon des sources de l’armée de l’air israélienne, l’hypothèse de tirs de missiles ou d’attaques de drones est prise très au sérieux, même si l’arsenal exact des Houthis reste difficile à évaluer.

Les responsables militaires israéliens rappellent que le groupe dispose de capacités de production propres en matière d’armement, en particulier pour les drones et missiles, tout en bénéficiant d’un soutien technologique et logistique provenant de pays comme l’Iran ou la Corée du Nord. L’incertitude sur le nombre de lanceurs et la diversité de l’arsenal incite Israël à se préparer à plusieurs scénarios simultanés.

La promesse de vengeance des Houthis
À la suite de l’annonce des frappes, le chef du Conseil politique suprême des Houthis, Mahdi al-Mashat, a pris la parole dans un discours enregistré diffusé samedi soir. Il a qualifié l’opération israélienne de « succès fortuit » et a assuré que « des jours sombres » attendaient Israël.

Dans le même message, il s’est adressé directement au peuple de Gaza, promettant un soutien continu à sa cause. « Nous maintiendrons notre position jusqu’à ce que l’agression cesse et que le siège soit levé, quel qu’en soit le prix », a-t-il déclaré, réaffirmant l’alignement stratégique entre les Houthis et les groupes hostiles à Israël dans la région.

Une menace asymétrique
Même si les Houthis ne disposent pas d’un arsenal comparable à celui des grandes puissances régionales, leur capacité à mener des attaques asymétriques reste préoccupante pour Israël. Les drones, peu coûteux et difficiles à détecter, représentent une menace persistante, en particulier s’ils parviennent à saturer ou contourner les systèmes de défense comme le Dôme de fer.

Les experts militaires soulignent que ce type d’adversaire, mobile et difficilement identifiable, oblige Israël à maintenir une vigilance constante et à disperser ses unités de défense aérienne. Une telle posture mobilise des ressources considérables et accroît la pression sur les forces armées israéliennes, déjà engagées sur plusieurs fronts.

Une escalade régionale en perspective
La mort de hauts responsables houthis survient dans un contexte de tensions généralisées au Moyen-Orient, marqué par le conflit persistant à Gaza et la multiplication des fronts indirects impliquant Israël. Pour les Houthis, cette frappe israélienne constitue une atteinte directe à leur direction politique, ce qui accroît la probabilité d’une réponse symbolique ou militaire.

Si les menaces du mouvement yéménite venaient à se concrétiser, il ne s’agirait pas seulement d’un acte de représailles, mais aussi d’une démonstration de leur rôle grandissant dans l’axe régional opposé à Israël. Cela renforcerait leur image auprès de leurs alliés et complices stratégiques, tout en cherchant à affaiblir le moral israélien par une guerre psychologique.

Un climat d’incertitude
Pour l’heure, aucun calendrier ni mode opératoire précis n’a été communiqué par les Houthis. Mais le message est clair : la frappe de Sanaa aura des conséquences. Israël, conscient de ce risque, maintient son dispositif sur le qui-vive, tout en envoyant un signal de détermination à ses adversaires.

Entre riposte annoncée et dissuasion militaire, la confrontation entre Israël et les Houthis pourrait ouvrir un nouveau front dans une région déjà en proie à de multiples foyers de tension.

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