Tsahal a collecté des dizaines de vidéos sur les otages
Les familles des otages en colère
Les tensions autour du sort des otages israéliens détenus à Gaza se sont ravivées après la diffusion d’informations indiquant que l’armée israélienne avait récupéré des dizaines de vidéos récentes les montrant en captivité. Ces documents, collectés au cours d’opérations menées par Tsahal dans la bande de Gaza, révèlent l’état critique de nombreux prisonniers, confirmant des conditions marquées par la famine, les abus et une détresse physique et psychologique évidente.
Des vidéos insoutenables
Selon les familles qui ont eu accès à ces enregistrements, les images sont particulièrement éprouvantes : on y voit certains otages déjà libérés, d’autres qui ont été tués en captivité, et plusieurs encore retenus par leurs geôliers. Pour les proches, il ne fait aucun doute que les conditions de détention sont inhumaines.
Ces mêmes vidéos ont également été montrées aux ministres israéliens. Pourtant, selon les familles, aucune mesure politique significative n’a été prise pour avancer vers un accord. Le ressentiment est fort : « Comment les responsables peuvent-ils avoir vu ces images et ne pas placer la libération des otages en tête de l’ordre du jour ? », s’interrogent les proches.
La colère contre le gouvernement
Le cabinet politico-sécuritaire doit se réunir prochainement, mais la libération des otages ne figure pas à l’agenda. La priorité serait donnée à la poursuite de l’occupation de la bande de Gaza. Cette orientation provoque la colère des familles, qui dénoncent un détournement des priorités nationales.
En réponse, elles ont annoncé une intensification de leur mobilisation. Après un rassemblement massif place des Kidnappeurs à Tel-Aviv samedi soir, elles prévoient d’organiser dès mercredi une manifestation devant la résidence du Premier ministre à Jérusalem, installant une tente de protestation permanente. Leur objectif : maintenir la pression sur le gouvernement et rappeler à la population que chaque jour compte pour les captifs.
Un anniversaire douloureux
Ce dernier rassemblement a coïncidé avec la commémoration du premier anniversaire de l’exécution de six otages : Alex Lobanov, Carmel Gat, Uri Danino, Hirsch Goldberg-Polin, Eden Yerushalmi et Almog Saroussi. La douleur de leurs familles a renforcé le sentiment d’urgence et d’injustice.
Tuval Haim, dont le frère Yotam avait tenté de fuir avec deux compagnons, a raconté leur parcours tragique. Après avoir échappé à leurs geôliers, ils avaient erré cinq jours dans Gaza, survivant seuls avant d’être abattus. « Ils avaient cru rentrer chez eux », a-t-il témoigné avec émotion. Selon lui, les autorités avaient promis de retrouver et sauver son frère, mais n’ont pas tenu parole.
Témoignages poignants
D’autres proches se sont exprimés avec la même intensité. Noam Idan Ben Ezra, sœur de Tzachi Idan, a rappelé le prix payé : « Nous avons repris le combat, et au lieu d’une victoire, nous avons perdu nos proches. » Elle a exhorté la population à se mobiliser partout dans le pays, depuis Eilat jusqu’à Metula, pour maintenir la cause vivante dans l’espace public.
Moshe Or, frère d’Avinatan Or, a dénoncé un gouvernement focalisé sur des sujets secondaires. « L’ordre du jour public est ailleurs. Pendant que nos frères dépérissent en captivité, les autorités débattent de vols vers Ouman », a-t-il lancé, indigné.
De son côté, Einav Tsengauker, mère de Matan, a accusé directement le Premier ministre Benjamin Netanyahu. Selon elle, un plan de libération était prêt mais a été abandonné à la dernière minute. Elle affirme que, si son fils revenait dans un cercueil, elle tiendrait personnellement le chef du gouvernement pour responsable.
Enfin, Naomi Ofek, nièce de Dror Or, a mis en avant l’angoisse de toute une génération : « Nous, les jeunes, ne ressentons plus ni sécurité ni confiance dans nos dirigeants. Comment construire notre avenir si nos proches ne sont pas sauvés ? »
Une fracture grandissante
Ces témoignages traduisent un profond sentiment d’abandon et d’impuissance. Pour les familles, l’État a manqué à ses promesses et laisse les otages s’enfoncer dans la souffrance. Les critiques visent autant l’inaction supposée que les choix stratégiques qui semblent reléguer la question des captifs au second plan.
La fracture entre les proches et les responsables politiques paraît se creuser. À mesure que les semaines passent, la mobilisation gagne en intensité, portée par la conviction que la société israélienne doit rester mobilisée autour de ses citoyens encore prisonniers.
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