Australie : le Mossad avait fourni les informations

Australie : le Mossad avait fourni les informations

L’Australie a pris une décision diplomatique lourde de conséquences en expulsant l’ambassadeur d’Iran, à la suite d’informations révélant l’implication directe de Téhéran dans des attaques antisémites sur son territoire. Selon Sky News Australia, ces révélations ont été rendues possibles grâce à une coopération étroite entre les services de renseignement israéliens et l’ASIO (Australian Security Intelligence Organisation).

Un renseignement crucial venu d’Israël
Les premiers éléments transmis par Israël concernaient un projet d’incendie criminel préparé par des agents liés au régime iranien. Ces données initiales, jugées déterminantes, ont permis aux enquêteurs australiens de lancer une vaste opération visant à identifier les acteurs impliqués et à comprendre leurs méthodes.

L’ASIO a confirmé que ses propres investigations avaient permis de confirmer et d’élargir ces renseignements, en décryptant les communications cryptées utilisées par les suspects et en établissant les liens entre les différents acteurs. À l’issue de ses travaux, l’agence australienne a conclu à l’implication directe du Corps des gardiens de la révolution islamique, une branche militaire et idéologique centrale du régime iranien.

Une décision politique ferme
Ces conclusions ont poussé le gouvernement australien, dirigé par Anthony Albanese, à franchir une étape décisive : l’expulsion officielle de l’ambassadeur d’Iran. Canberra a justifié cette mesure par la gravité des faits et la nécessité de répondre de manière claire à des actes jugés inacceptables sur son sol.

Du côté de Téhéran, la réaction a été immédiate. Les autorités iraniennes ont dénoncé une décision « injustifiée » et accusé Israël d’être à l’origine d’une campagne d’influence visant à discréditer leur pays. Le gouvernement australien a, de son côté, fermement rejeté ces accusations, insistant sur le caractère indépendant et documenté de ses enquêtes.

Une coopération sécuritaire déjà ancienne
Si cette affaire illustre la sensibilité des relations diplomatiques entre l’Australie et l’Iran, elle met aussi en lumière la solidité des liens de coopération sécuritaire entre Canberra et Jérusalem.

Ce n’est en effet pas la première fois que les services israéliens apportent un soutien décisif à l’ASIO. En 2017, Israël avait déjà alerté sur un projet d’attentat visant un vol Etihad Airways au départ de Sydney. L’alerte avait permis de déjouer une attaque qui aurait pu avoir des conséquences dramatiques.

Sky News souligne que l’État hébreu a également collaboré à deux autres enquêtes menées en Australie sur des projets d’attentats imputés à des réseaux liés à l’Iran. Cette assistance technique, conjuguée à l’expertise locale, a permis de neutraliser plusieurs menaces terroristes.

Des tensions diplomatiques persistantes
Cette décision d’expulsion s’inscrit dans un contexte diplomatique tendu. Les relations entre le gouvernement d’Anthony Albanese et celui de Benyamin Netanyahou connaissent des désaccords sur certains dossiers, mais la coopération dans le domaine du renseignement reste solide.

Mike Burgess, directeur général de l’ASIO, a confirmé que son agence poursuit actuellement plusieurs enquêtes liées à des incidents antisémites, dont certains pourraient également impliquer des acteurs iraniens. Il a insisté sur la détermination de l’Australie à protéger sa communauté juive et à faire toute la lumière sur les ingérences étrangères.

Une affaire aux répercussions régionales
Au-delà de l’aspect bilatéral entre Canberra et Téhéran, cette affaire illustre les tensions grandissantes autour du rôle régional de l’Iran et de ses réseaux. Les accusations d’ingérence et d’actes hostiles menés à l’étranger alimentent un climat de méfiance croissant vis-à-vis de la République islamique.

Pour l’Australie, pays attaché à la lutte contre l’extrémisme et garant de la sécurité de ses minorités, la fermeté affichée à travers cette expulsion se veut à la fois un message diplomatique et un signal préventif. Quant à Israël, il confirme par cette collaboration sa place de partenaire clé en matière de lutte antiterroriste et de sécurité internationale.

Cette décision d’expulser l’ambassadeur d’Iran honore le Premier ministre australien. Par cette réponse ferme, Canberra envoie un message clair : de telles ingérences ne resteront pas sans conséquence et pourraient dissuader Téhéran de reproduire ces méthodes ailleurs. On se souvient de l’attentat meurtrier contre la communauté juive en Argentine, dans les années 1990, où l’Iran avait été pointé du doigt sans qu’aucune sanction sérieuse ne soit prise, même des décennies plus tard. Cette fois, l’Australie choisit de rompre avec l’inaction passée.

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