« No Jews, no news »
Pourquoi les médias et les militants occidentaux sont-ils obsédés par Gaza quand une tragédie plus grave se joue au Soudan où, selon le Programme alimentaire mondial, « 24,6 millions de personnes (environ la moitié de la population) souffrent d’insécurité alimentaire aiguë, tandis que 638 000 personnes (le plus élevé au monde) sont confrontées à des niveaux de faim catastrophiques »?
Réponse : parce que cette situation ne leur donne pas un prétexte pour dénoncer Israël.
Imaginons : demain, Israël bombarde le Soudan avec ses avions de chasse. Les rédactions mondiales se jetteraient dessus, caméras à l’épaule, éditorialistes chauffés à blanc. Présidents, ministres des Affaires étrangères, ONG et « grands témoins » se précipiteraient à Khartoum. Mais le Soudan ne réveille aucun fantôme de 1945. Et surtout, il ne fournit pas cette matière première si précieuse : le Juif coupable.
La (vraie) famine qui frappe des centaines de milliers de Soudanais n’intéresse personne. Pas de « génocide » brandi sur les plateaux télé. Pas de « il faut qu’on nous montre les images » ou « on nous cache quelque chose » de Reporters sans frontières. Les chiffres de Gaza – environ 200 morts par malnutrition selon les derniers bilans – déclenchent un tsunami médiatique. Ceux du Soudan, infiniment plus lourds, sont réservés pour la page « brèves » au cœur du journal.
Car ce n’est pas la famine qui passionne, mais l’idée qu’un État juif affame des Arabes. Le Soudan n’a pas à légitimer son existence. Israël, lui, est né sur les cendres de la Shoah : il doit donc, dans le fantasme collectif, rejouer le rôle du bourreau. C’est tellement jouissif d’inverser les rôles qu’on ne s’encombre plus d’éthique. La ruse de l’Histoire – fabriquée – est trop belle pour être ignorée.
Comme l’écrivait Vladimir Jankélévitch en 1986 dans L’imprescriptible. Pardonner ? Dans l’honneur et dans la dignité : « L’antisionisme est une introuvable aubaine, car il nous donne la permission et même le droit et même le devoir d’être antisémite au nom de la démocratie ! L’antisionisme est l’antisémitisme justifié, mis enfin à la portée de tous. Il est la permission d’être démocratiquement antisémite. Et si les Juifs étaient eux‑mêmes des nazis ? Ce serait merveilleux. Il ne serait plus nécessaire de les plaindre ; ils auraient mérité leur sort ».
C’est ainsi qu’on s’affranchit des guillemets autour du mot « génocide » à propos de Gaza. Ceux qui affirment qu’il n’y en a pas risquent d’être classés négationnistes du « génocide palestinien » au même titre que Garaudy niait les chambres à gaz. « Le mensonge, c’est la vérité. La guerre, c’est la paix. L’ignorance, c’est la force ». Nous vivons dans 1984 et personne ne veut en sortir : c’est plus confortable d’y prospérer.
Si Israël était musulman, bouddhiste ou protestant, la question palestinienne n’existerait ni historiquement, ni médiatiquement. Les Palestiniens ne seraient qu’une tribu oubliée, comme les Bédouins. Si Benjamin Netanyahu était roi de Jordanie, il ne craindrait aucune Cour pénale internationale. Al Jazeera, obsédée par Gaza à longueur d’antenne, classerait l’affaire dans la rubrique « conflits interarabes » – donc insignifiante, comme les 600 000 morts syriens, la majorité du fait de Bachar el-Assad.
Macron, Merz et Starmer détourneraient le regard pour se focaliser sur des thèmes plus porteurs électoralement. Et, bien sûr, les communautés juives vivraient tranquillement et sans danger.
Si Israël n’était pas juif, Rima Hassan n’existerait pas politiquement. Pas de flottille financée, pas de Greta Thunberg embarquée, pas de promotion de l’Université Libre de Bruxelles à parrainer, pas de tapis rouge à Science Po. Les cercles étudiants cesseraient leur transe pour Gaza.
Si Israël n’était pas l’État hébreu, le Hamas ne serait pas le ventriloque des rédactions européennes. On le qualifierait non pas de « mouvement militant » (AP, AFP) mais ce qu’il est : une banale organisation terroriste comparable à Daech ou Al Qaeda.
Voilà la réalité : en 2025, pour faire une bonne « une », il faut des Juifs. Sans eux, pas d’histoire vendable.
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