La journée nationale de protestations organisée dimanche en Israël pour exiger la libération des otages détenus à Gaza a provoqué de vives réactions politiques et sociales. Alors que plusieurs villes ont vu des rassemblements et des grèves, certains responsables de droite et même des familles d’otages ont dénoncé l’initiative, accusée de servir des intérêts partisans plutôt que la cause des captifs.
Le ministre des Finances Betsalel Smotrich (Sionisme religieux) a fustigé une campagne qu’il qualifie de « nuisible » et de « cadeau au Hamas ». Selon lui, malgré une « médiatisation démesurée » et « des millions dépensés », la mobilisation n’aurait rassemblé qu’un nombre limité de participants. « Israël ne peut pas se permettre de céder à ses ennemis et d’arrêter la guerre au moment crucial de l’élimination du Hamas », a-t-il affirmé sur X, estimant que la pression devait être exercée « sur le Hamas et non sur le gouvernement israélien ».
Un ton encore plus virulent a été adopté par le nouveau président de la commission des Finances de la Knesset, Hanoch Milwidsky (Likoud), qui a qualifié les manifestations d’ »émeutes de soutien au Hamas ». Selon lui, les manifestants « brûlent le pays pour empêcher la destruction du Hamas ».
Les critiques ne se limitent pas aux sphères politiques. Dans une interview accordée à Ynet, Zvi Mor, père d’Eitan Mor, l’un des otages toujours détenus à Gaza, a exprimé son rejet des protestations. « Nous y sommes opposés, cela n’a rien à voir avec les otages. C’est une journée de cohésion pour la gauche », a-t-il déclaré. Selon lui, ces actions, en bloquant routes et activités publiques, visent davantage « les citoyens israéliens que nos ennemis ». « Tout cela ne fait qu’enterrer davantage les otages », a-t-il ajouté.
Ces prises de position tranchées soulignent la fracture profonde au sein de la société israélienne quant aux moyens de faire pression pour obtenir la libération des captifs. D’un côté, les familles et associations qui appellent à amplifier la mobilisation publique afin d’obliger le gouvernement à un compromis. De l’autre, ceux qui considèrent que ces protestations affaiblissent Israël face au Hamas et détournent l’attention de l’objectif militaire : la destruction du mouvement terroriste.
La source de cet article se trouve sur ce site

