Qatar: l’émergence d’une puissance militaire (1)

Le Qatar émerge comme une puissance aérienne régionale grâce à la technologie américaine et israélienne malgré ses liens avec le terrorisme

Un rapport du MEMRI révèle que le Qatar, allié de l’Iran, du Pakistan et de la Turquie, promoteur de l’islam radical et propriétaire d’une chaîne médiatique qui diffuse des incitations venimeuses contre Israël, achète aux États-Unis des avions de combat avancés équipés de technologies américaines de pointe, qui incluent également des systèmes développés par Israël.

par Nadav Shragai

En avril de cette année, un an et demi après le massacre du 7 octobre perpétré par le Hamas, un exercice aérien multinational a eu lieu dans le ciel du Moyen-Orient, un exercice dont l’exécution a nécessité un certain cynisme. Aux côtés des forces aériennes israéliennes, françaises, indiennes, américaines et d’autres pays, l’armée de l’air qatarie y a également participé. Le Qatar a soutenu le Hamas, finançant l’organisation terroriste pendant de nombreuses années; il est l’un des principaux financiers et soutiens du terrorisme islamiste mondial, qui, selon des publications étrangères et locales, a soutenu de nombreux groupes terroristes sunnites et chiites, dont l’État islamique, Al-Qaïda, le Hezbollah et le Corps des gardiens de la révolution islamique iranien.

Bien qu’Israël n’ait pas légalement qualifié le Qatar d’État ennemi, ses liens étroits avec le Hamas rendent toute coopération sécuritaire avec lui, aussi limitée soit-elle, discutable.
Avant le 7 octobre, et certainement après, une telle coopération a suscité des inquiétudes.
À ce jour, le Qatar abrite le Hamas, responsable du massacre du 7 octobre, et accueille ses principaux dirigeants.
Pourtant, Israël ne l’a toujours pas officiellement qualifié d’État ennemi.

Aujourd’hui, un vaste projet de documentation et de surveillance mené par le MEMRI révèle que l’exercice aérien d’avril, auquel participaient également l’Italie, la Pologne, la Slovénie, l’Espagne et les Émirats arabes unis, n’était que la partie émergée de l’iceberg de la coopération de l’Occident avec cet émirat soutenant le terrorisme. Cette coopération a transformé l’armée de l’air qatarie, d’une petite force limitée de seulement neuf chasseurs Mirage il y a dix ans, en l’une des forces aériennes les plus avancées du Moyen-Orient. Paradoxalement, Israël a également participé à ce renforcement. Le MEMRI a découvert que les entreprises de défense israéliennes Elbit Systems et Rafael Advanced Defense Systems avaient par le passé vendu des technologies de pointe à l’armée de l’air qatarie, que de hauts dirigeants d’Israel Aerospace Industries (IAI) s’étaient rendus à Doha au moins vingt fois et qu’IAI avait même accueilli une délégation qatarie dans ses bureaux.

Acheter des savoirs

Le Qatar, soutien du Hamas qui entretient de bonnes relations avec l’Iran depuis des années et est considéré comme son allié, développe sa force aérienne grâce à des achats auprès de trois principaux fournisseurs occidentaux : Boeing aux États-Unis, Dassault en France et Eurofighter en Europe. Cela lui donne accès à toutes les technologies aérospatiales occidentales les plus avancées, qui pourraient facilement se retrouver entre les mains de l’Iran et de ses alliés, de la Turquie, hostile à Israël, et même de pays comme la Chine, qui soutiennent les ennemis d’Israël.

De plus, le projet de surveillance du MEMRI montre que le Qatar forme des pilotes de pays « voisins et amis » tels que la Jordanie, la Tunisie, la Somalie et le Rwanda. L’armée de l’air qatarie a adopté les modèles d’entraînement de l’OTAN, notamment les tactiques de combat de l’Italie, de la France, du Royaume-Uni et des États-Unis, tactiques qui pourraient facilement être transposées à des États hostiles à l’OTAN.

En fait, MEMRI affirme que ces transferts ont déjà commencé : en septembre 2024, le Qatar et la Turquie ont créé un escadron commun basé sur la base aérienne qatarie de Dukhan. Selon les médias internationaux, au sein de cet escadron, les pilotes qataris servent d’avions « ennemis » aux pilotes turcs, dont la flotte est relativement obsolète, afin de les familiariser avec le Rafale français exploité par le Qatar, le même modèle actuellement en service en Grèce, rival régional de la Turquie.

Comme indiqué, les avions de combat du Qatar proviennent de trois sociétés : le F-15QA « Ababil » de Boeing aux États-Unis, le Rafale de Dassault en France et l’Eurofighter Typhoon, développé conjointement par le Royaume-Uni, l’Allemagne, l’Italie, l’Espagne et la France, dont les forces aériennes, ainsi que le Qatar et Israël, ont participé à l’exercice conjoint d’avril.

Selon le MEMRI, le F-15QA est le chasseur « silencieux » le plus avancé au monde. Bien qu’il ne soit pas furtif, il possède des capacités de furtivité élevées. Le site web d’Elbit indique que le F-15 est équipé de composants fabriqués par l’entreprise, notamment des réservoirs de carburant, des postes d’armes, des stabilisateurs horizontaux et des adaptateurs. Selon les médias internationaux, le F-15QA est également équipé d’un système de guerre électronique produit par Elbit et Rafael.

Le Qatar est actuellement en cours d’acquisition de drones MQ-9B « SkyGuardian » auprès de General Atomics (États-Unis), considérés comme les drones les plus avancés au monde. Conçu principalement pour les missions de renseignement, le SkyGuardian peut également emporter des munitions à guidage de précision pour la destruction de cibles, voler pendant plus de 40 heures consécutives et est équipé de systèmes de guerre électronique avancés. General Atomics affirme que le SkyGuardian peut même contribuer à la détection et à la destruction de sous-marins ennemis depuis les airs.

SkyGuardian, le drone le plus avancé au monde. Bientôt disponible pour l’armée qatarie ? Photo : General Atomics

Comme dans les précédentes publications de MEMRI, le projet de surveillance réitère : « Le Qatar est le premier bailleur de fonds mondial du terrorisme islamiste, son proche allié l’Iran occupant la deuxième place. Israël et les États-Unis auraient pu attaquer les installations nucléaires iraniennes en sachant que l’armée de l’air iranienne, obsolète, ne représentait aucune menace réelle pour les avions d’attaque. Elle était principalement composée de vieux F-14 datant de la Guerre froide, détruits sur le tarmac. Cependant, une attaque similaire contre le proche allié de l’Iran, le Qatar, constituerait un défi bien plus grand pour toute force d’attaque, compte tenu du niveau de l’armée de l’air qatarie, désormais équipée des meilleures technologies aériennes américaines, européennes et israéliennes, et connaissant parfaitement les tactiques de combat de l’OTAN. »

Malgré le profond engagement idéologique du Qatar envers le terrorisme et les mouvements islamistes extrémistes à travers le monde, son incitation constante au terrorisme et à l’antisémitisme sur la chaîne publique qatarie Al Jazeera, et son incitation à la haine contre les États-Unis, Washington continue de promouvoir des liens de défense étroits avec le Qatar. Cela comprend des achats qataris auprès des États-Unis pour une valeur d’environ 26 milliards de dollars. Selon le Département d’État américain, ces acquisitions comprennent des F-15QA et des hélicoptères Apache AH-64E, des modèles bien plus avancés que ceux de l’armée de l’air israélienne.

Néanmoins, l’Occident continue de renforcer l’armée de l’air qatarie et l’inclut même dans des exercices conjoints. Un mois après l’exercice d’avril impliquant le Qatar et Israël, un autre exercice conjoint a eu lieu en Turquie, au cours duquel le Qatar a présenté ses escadrons d’hélicoptères ainsi que ses capacités de ravitaillement aéroporté et de déploiement de commandos et de parachutistes. Parmi les participants figuraient les États-Unis, l’Allemagne, l’Azerbaïdjan, l’Italie, la Pologne, la Roumanie, la Slovénie et l’Arabie saoudite. Le Qatar mène également régulièrement des entraînements aériens conjoints avec le Pakistan. A Suivre

Source: ILH

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