Le ministre israélien des Finances, Betsalel Smotrich, également responsable des affaires liées aux implantations au sein du ministère de la Défense, a annoncé mercredi l’approbation de la construction de 3 401 logements dans la zone E1, située près de la localité de Maalé Adoumim, en Judée-Samarie. Ce projet, gelé depuis des années sous la pression internationale, est considéré par de nombreux observateurs comme l’un des principaux obstacles à la création d’un État palestinien viable.
Selon ses détracteurs, l’aménagement de la zone E1 couperait la Judée-Samarie en deux, empêchant la continuité territoriale entre Ramallah, Jérusalem-Est et Bethléem. L’organisation pacifiste « La Paix Maintenant » y voit un « coup de grâce » porté à la solution à deux États.
Smotrich, lui, assume pleinement la dimension stratégique du projet : « Il relie Maalé Adoumim à Jérusalem et rompt la continuité arabe entre Ramallah et Bethléem. C’est le dernier clou dans le cercueil de l’idée d’un État palestinien. » Il a ajouté que 3 515 logements supplémentaires seraient construits dans le quartier voisin de Tzippor Midbar, dans le cadre de sa politique de « souveraineté de facto » visant à étendre le contrôle israélien sur la Judée-Samarie.
Bien qu’aucune approbation formelle du gouvernement n’ait encore été donnée, l’annonce a été saluée par les dirigeants locaux. Israël Gantz, président du Conseil régional de Binyamin, a qualifié cette décision d’“avancée historique vers l’application de la souveraineté”. Le maire de Maalé Adoumim a, pour sa part, affirmé que cette expansion empêcherait toute tentative palestinienne de « ceinturer » la ville par des constructions jugées illégales.
Le projet E1 est au cœur des tensions entre Israël, l’Autorité palestinienne et la communauté internationale. Sa mise en œuvre constituerait, selon de nombreux diplomates, un message clair aux pays qui ont récemment reconnu ou exprimé leur soutien à un État palestinien. Smotrich a déjà utilisé des annonces de nouvelles implantations comme réponse directe à des initiatives diplomatiques du président palestinien Mahmoud Abbas.
Pour les partisans de la droite nationaliste et religieuse israélienne, cette décision prépare l’après-guerre à Gaza, période où ils s’attendent à une intensification des pressions en faveur de la reconnaissance d’un État palestinien. Le choix d’organiser la conférence de presse directement dans la zone E1, gelée depuis des années, est perçu comme un signal fort des intentions du gouvernement.
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