Raphaël Jerusalmy: « Le Burundi où près de 2 millions de personnes ne reçoivent pas le dixième de l’aide dont Israël inonde Gaza ».

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Parlons famine puisque c’est tant à la mode et de bon ton. Et rappelons ce que ce terme, si galvaudé ces temps-ci, signifie vraiment. La famine provient d’un manque d’aliments sur la durée. Elle peut être endémique ou occasionnelle. Quelles parties de la planète sont-elles aujourd’hui concernées par la carence alimentaire, inclus la carence aiguë ? Concentrons nous sur l’enfance. Et commençons par la France.

Bon nombre d’enfants français sont victimes d’une grave précarité alimentaire. En 2024, l’UNICEF estimait que 23 % des petits français (soit près d’un enfant sur quatre) ne bénéficiaient pas de trois repas par jour. Il faut dire qu’un enfant sur cinq résidant sur le sol français vit sous le seuil de la pauvreté. La privation alimentaire provient de situations économiques difficiles qui font que 32 % des français connaissent des difficultés à s’alimenter sainement. D’après une étude menée par les services hospitaliers, le nombre d’enfants hospitalisés pour malnutrition et carence extrême entre 2015 et 2023 était de 74 278. Après le Covid, soit d’avril 2020 à novembre 2023, on compte 61 082 hospitalisations de recensées pour les mêmes raisons, soit une augmentation de 20 % par rapport à la période précédente. Au total, 1 059 sont décédés des causes de leur malnutrition durant ces années.

En Égypte, selon le Programme Alimentaire Mondial (PAM), 9,5 % des enfants de moins de cinq ans souffrent de malnutrition aiguë et 22 % de retard de croissance tandis que 14 % de la population vit dans une constante précarité alimentaire. Cela veut dire que sur quatre millions et demi d’enfants égyptiens, près de 400 000 souffrent d’insuffisance pondérale aiguë et environ un million de retard de croissance chronique.

Gaza est loin, très loin, des taux de carence alimentaire constatés au Burundi où 57 % des enfants de moins de cinq ans présentent de graves retards de croissance. Madagascar et le Yémen (depuis le régime des Houthis) affichent des taux de 45 %. Au Soudan du Sud, 24 % des enfants souffrent de malnutrition aiguë et d’insuffisance pondérale sévère. Bref, dans le monde, 150 millions d’enfants de moins de cinq ans sont en grave retard de croissance et 42 millions souffrent de faim sévère.


La communauté internationale exige d’un pays de 10 millions, accablé de durs et intenses combats sur plusieurs fronts simultanés, d’en nourrir 2 millions de plus, à Gaza. Or, c’est cette même communauté internationale qui ne fait pas assez pour soulager les atroces conditions de millions de sinistrés dans des pays qui n’intéressent pas les prima donna de la presse, les vedettes de scène en quête de gloire facile et de sainteté, les ratés de la politique et de l’académie, tous obsédés par un seul endroit de la planète. On se demande pourquoi…

Sont-ils plus bêtes que méchants ou plus méchants que bêtes ? Toujours est-il que leur obsession antisémite gaspille énergie et moyens de façon disproportionnée au détriment d’Israël, certes, mais surtout à celui de nations tel que le Burundi où près de 2 millions de personnes ne reçoivent pas le dixième de l’aide dont Israël inonde Gaza. Dommage, ils n’ont pas de voisins juifs ! A quoi s’ajoutent aujourd’hui 120 000 réfugiés de la RDC, suite aux massacres tribaux et ethniques frappant la région. Là-bas, on consomme 50 % des calories quotidiennes recommandées. Une aide internationale des plus cosmétiques, pour se donner bonne conscience à bon marché, atteint péniblement quelques millions de dollars par an. Certainement pas les milliards que versent le Qatar et autres pays arabes aux palestiniens, en sus des dizaines de millions dispensés par l’Union européenne. On se demande pourquoi…

Mais parlons d’une autre famine. Celle qui affame la vérité. Le monde traverse actuellement une crise humanitaire plus grave encore que la pénurie alimentaire ou la carence en énergie. C’est la disette de l’honnêteté intellectuelle. On peut pallier le manque de nourriture par des aliments. Mais comment remédier au cruel manque d’éthique journalistique, d’étoffe des dirigeants, de distinction des milieux dits intellectuels et artistiques, face à une surabondance de tartufferie et de fausse morale, charriée par une déferlante de bêtise et de haine. Mauvaise hasbara, me direz-vous ? Dire la vérité ne suffit pas si nul ne veut l’entendre. Ou plutôt parce que les nuls ne sont plus capables de la distinguer de leur fake news, de leurs accusations rituelles, de leurs slogans vides de sens, et qu’ils laissent mourir des millions d’enfants parce qu’ils ne sont pas palestiniens.

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