En Israël, le miracle économique est une composante essentielle du mythe de résilience qui entoure Benyamin Netanyahou. Un récit qu’il a lui-même savamment entretenu au cours de ses années passées à la tête de l’Etat hébreu, de 1996 à 1999 puis à partir de 2009. En 2015, à Davos, il vantait les mérites de son action au poste de Premier ministre : baisse des dépenses de l’Etat, réduction de la dette publique… « Nous sommes une start-up nation », scandait-il en préambule de son discours, vantant la dynamique d’un peuple tout entier tourné vers l’innovation.
Le pays n’avait pas attendu le retour au pouvoir du leader de la droite conservatrice pour s’ériger en champion de la tech mondiale, un secteur qui pèse actuellement plus de 15 % du PIB et plus de 50 % des exportations. En 2009, les journalistes Dan Senor et Saul Singer avaient marqué les esprits avec leur livre Israël, la nation start-up (Maxima), dans lequel ils détaillaient « les ressorts du miracle économique israélien ». Niveau d’éducation élevé, capitaux abondants, implication des mondes académiques et militaires… Autant de facteurs que l’indéboulonnable patron du Likoud allait s’appliquer à amplifier pour en faire le symbole de sa politique probusiness.
En fin stratège, l’homme a su s’entourer, s’adjoignant notamment les services d’Eugene Kandel, l’un des artisans de la refonte du Nasdaq, dans les années 1990, qui fut son conseiller économique entre 1999 et 2015, avant de prendre la tête de Start-up Nation Central, une organisation à but non lucratif chargée de favoriser les développements des investissements high-tech étrangers dans le pays.
Mais le miracle touche ses limites. L’émergence de cette Silicon Valley israélienne crée d’importantes inégalités de richesses que le gouvernement ne parvient pas à endiguer. Surtout, l’acharnement de Netanyahou à vouloir réformer le système judiciaire pour mieux se protéger, soulève les protestations des milieux de la tech. Et certains de ceux qui furent autrefois ses premiers soutiens se montrent désormais ouvertement hostiles.
CAPITAL.
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