Le macronisme, une illusion déjà morte

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Dans un entretien accordé hier à Valeurs actuelles, Bruno Retailleau a prédit la fin du macronisme et fustigé l’impuissance politique du « en même temps ». Les macronistes sont furieux : ils reprochent au candidat de « la France des honnêtes gens » de faire trop de presse, de ne pas jouer collectif et de ne pas évoquer son bilan sécuritaire. Qu’ils se rassurent: Emmanuel Macron et Bruno Retailleau pourront en discuter très prochainement en tête-à-tête. Ils ont un rendez-vous prévu en fin de journée… Analyse.

Bruno Retailleau a tout dit dans un remarquable entretien accordé à Valeurs actuelles[1]. Outre sa volonté de rester au gouvernement tant qu’il s’estimera utile aux Français et nécessaire pour faire face à la menace que représente LFI, il a développé une double argumentation, s’appuyant à la fois sur sa fonction ministérielle et sur sa présidence des Républicains.

La première argumentation porte sur l’obligation, pour une droite authentique, de se débarrasser de l’influence pernicieuse d’une idéologie de gauche qui l’a gangrenée dans beaucoup de domaines, notamment judiciaire et culturel. Rien de ce que la gauche a de valable ne lui appartient en propre, une droite intelligente a le devoir de le récupérer, comme Nicolas Sarkozy l’avait d’ailleurs proposé en 2007. Je ne doute pas que Bruno Retailleau a pour objectif principal de redonner à la droite dont il a pris la tête, fierté, audace, sincérité et moralité. J’insiste sur ce dernier point qui est l’angle mort de la politique française, tous partis, responsables, opposants, ministres confondus. La droite, comme le souligne le ministre de l’Intérieur, ne doit pas se contenter d’être un peu mieux ou un peu moins mal que la gauche, elle se doit d’être tout autre chose, indépendante et inventive.

La seconde argumentation, qui a énoncé une évidence – le macronisme disparaîtra avec la fin politique d’Emmanuel Macron – a pourtant suscité une controverse et des réactions très vives de Renaissance. On comprend mal celles-ci. Dans une situation catastrophique dont l’initiateur, il ne faut jamais l’oublier, a été Emmanuel Macron, il était inévitable que la pratique gouvernementale ne ressemblât pas aux périodes ordinaires et fût secouée par des antagonismes qui n’excluent pas pour l’instant un accord de base sur l’essentiel souhaité par le Premier ministre.

Le dépassement, c’est dépassé

Je serais prêt à admettre que le macronisme, si on peut conceptuellement le définir, a d’abord, et surtout, été un dépassement affiché de la droite et de la gauche afin d’opérer une prise du pouvoir grâce à un électorat séduit par cette espérance, mais vite désabusé. Par la suite, la politique d’Emmanuel Macron a mélangé dans le désordre, avec des contradictions, des voltes voire des aberrations, des mesures plutôt libérales, une vision internationale se voulant gaulliste, beaucoup de repentance, longtemps un fiasco régalien, une manière narcissique, trop sûre de son fait, d’exercer le pouvoir, avec une indifférence totale à l’égard des critiques même les plus républicaines qui soient.

Si macronisme il y a eu, il a été tué par lui-même et depuis 2017, la seule preuve du macronisme est Emmanuel Macron lui-même, qui a tout fait par d’incessantes variations pour nous contraindre à ne considérer que lui comme point fixe. Celui-ci disparu, il n’y aura plus rien. Ce qui démontre la pertinence du point de vue de Bruno Retailleau, au demeurant déjà proféré mardi 20 mai sur un mode atténué par la porte-parole Sophie Primas.

L’action politique impose des arbitrages clairs

Bruno Retailleau affirme qu’il « ne croit pas au en même temps » et que « le macronisme alimente l’impuissance ». Il n’est plus personne, au regard des résultats nationaux ou internationaux, qui ne fustige pas cette prétendue simultanéité qui a rendu notre politique à la fois inefficace et illisible. L’action impose des choix, des arbitrages, des exclusions quand le « en même temps » conduit à la stérilité. Sa seule utilité est dans le débat intellectuel, personnel, où chacun, pour s’enrichir de plénitude, a le devoir de peser le pour et le contre, les idées et leur contradiction, son opinion et ce qui pourrait la nier.

La démonstration de la faillite du « en même temps » est facile à opérer. Par exemple quand on voit le sondage écrasant (la gauche à peine moins sévère que la droite) sur le fiasco régalien du président de la République. Le régalien, longtemps un domaine trop vulgaire, trop populaire pour lui. Puis il a tenté d’en apprendre la langue mais cela a toujours été une langue étrangère. Grâce à François Bayrou, pour la première fois de notre histoire, nous avons un couple régalien exceptionnel, exactement sur la même longueur d’onde. Il masque la faiblesse présidentielle.

M. Retailleau a toute légitimité pour s’exprimer sur l’ensemble des sujets et ce n’est pas, de son chef et enfin, la première mesure de rétorsion véritable à l’encontre des autorités algériennes qui va diminuer son crédit. Quatre-vingts dignitaires algériens privés des facilités diplomatiques dues à l’accord de 1968 ! La diplomatie à la Jean-Noël Barrot a vécu ! La seule question qui vaille est non pas de savoir si Bruno Retailleau restera au gouvernement – cela dépend de paramètres qui ne relèvent pas que de lui – mais si jusqu’en 2027 la droite dont il est aujourd’hui l’incarnation éclatante saura faire bloc pour gagner. Avec un adieu sans trop de regret au macronisme !

NDLR

Le macronisme, s’il faut l’appeler ainsi, est une non-pensée. Cette pensée n’a pas de colonne vertébrale, elle dit  la chose et son contraire et vice versa. C’est un discours à Tel-Aviv, un autre au Caire, un troisième à Paris. En mai 2025 il nous expliquait pourquoi la reconnaissance d’un état palestinien était impossible dans les conditions actuelles et en juillet 2025 alors que les choses ont empiré, il nous annonce en pleine nuit par un message subreptice qu’il reconnait l’État de Palestine qui n’existe sur aucune carte.

L’homme est un invertébré, un mollusque en quelque sorte. Sa pensée n’est pas saisissable, elle simplement inexistante. Pour mourir, encore faut-il exister. Sa reconnaissance de l’état palestinien, qui n’aura aucun effet sur le terrain, mais mettra une cible sur le dos des Juifs de France. Elle aura comme conséquence non le soulagement de la cause arabe, mais un risque mortel pour les Juifs de France et d’ailleurs.

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