Tensions avant le match de l’Hapoel Beer Sheva en Grèce

Sécurité renforcée pour les supporters israéliens à Athènes

Ce soir, l’Hapoel Beer Sheva affronte l’AEK Athènes dans le cadre du deuxième tour qualificatif de la Conference League. Mais au-delà de l’enjeu sportif, c’est la question de la sécurité des supporters israéliens qui inquiète les autorités, tant en Israël qu’en Grèce. Dans un climat tendu, alimenté par de récents incidents et une forte hostilité affichée par certains groupes de supporters grecs, l’atmosphère qui entoure cette rencontre s’annonce électrique.

Environ 200 supporters israéliens sont attendus pour assister au match, face à quelque 20 000 supporters locaux. Le club de Beer Sheva, en coordination avec les services de sécurité, a recommandé à ses fans de ne pas se rendre au stade de manière autonome, mais uniquement dans le cadre de convois sécurisés. Une précaution nécessaire dans un contexte marqué par des actes de violence ciblée contre des citoyens israéliens ces derniers jours.

Un climat tendu en Grèce
Les tensions entre certaines franges radicales du public grec et les symboles israéliens ne sont pas nouvelles, mais elles ont connu un regain récent. À Syros, des manifestants pro-palestiniens ont bloqué le débarquement d’un navire israélien, et à Rhodes, des adolescents israéliens ont été agressés à l’extérieur d’un établissement nocturne.

Cette hostilité se manifeste régulièrement dans les enceintes sportives. Lors de précédentes confrontations, les supporters de l’AEK Athènes ont multiplié les gestes provocateurs : jets de projectiles, feux d’artifice, drapeaux palestiniens brandis dans les tribunes, et même brûlure du drapeau israélien. En 2023, lors d’un match de basket-ball opposant l’Hapoel Jérusalem à l’AEK, des incidents ont contraint les arbitres à suspendre temporairement la rencontre.

Ces actes ne sont pas isolés. Lors d’une rencontre de Ligue des champions en 2018 face à l’Ajax Amsterdam — dont les supporters sont parfois associés à des symboles juifs — de violents affrontements avaient éclaté. La situation a dégénéré davantage en 2022, lorsqu’un jeune supporter grec a perdu la vie dans une rixe entre fans de l’AEK et du Dinamo Zagreb.

Un soutien pro-palestinien affirmé
Les supporters de l’AEK Athènes se démarquent par un engagement politique visible dans les stades. Drapeaux palestiniens, banderoles en solidarité avec Gaza ou inscriptions dénonçant l’occupation israélienne sont fréquents dans les tribunes. Certains fans arborent même des symboles plus radicaux, tels que des drapeaux du Hezbollah, surtout depuis le début du conflit armé connu sous le nom de guerre de l’Épée de fer.

Une image virale montre une pancarte où l’on peut lire : « La capitale de la Palestine est Jérusalem. » D’autres messages sur les réseaux sociaux expriment une solidarité basée sur l’histoire même de l’AEK, club fondé par des réfugiés grecs d’Asie Mineure : « L’AEK sait ce que signifient l’exil et l’injustice. » Ces messages, bien que porteurs d’un discours humanitaire, sont parfois récupérés dans un contexte de tensions géopolitiques, transformant les stades en espaces de confrontation politique.

Mesures de sécurité exceptionnelles
Face à ce contexte explosif, les autorités grecques, en lien avec l’ambassade israélienne et les responsables de l’UEFA, ont mis en place un dispositif de sécurité renforcé. Le club israélien a exhorté ses fans à éviter tout signe distinctif pouvant attirer l’attention, comme les drapeaux ou maillots. Les supporters seront escortés jusqu’au stade et placés dans une zone protégée, séparée du public local.

La rencontre de ce soir ne se jouera donc pas uniquement sur la pelouse, mais aussi dans une ambiance surveillée de près par les autorités. Si l’objectif reste de garantir le bon déroulement du match, le défi sera aussi d’éviter que l’opposition sportive ne déborde dans la rue, dans un climat régional déjà fragile.

Jforum.fr