Israël face au piège syrien

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Israël face à l’instabilité croissante à sa frontière orientale

Les derniers événements survenus en Syrie jettent une lumière crue sur l’instabilité croissante qui menace les frontières d’Israël. Alors que les combats s’intensifient à Soueida entre Bédouins sunnites et minorité druze, Jérusalem est contrainte de revoir ses priorités sécuritaires. Ce nouveau foyer de tensions, combiné aux troubles persistants à Gaza et en Cisjordanie, dessine un scénario régional particulièrement inquiétant pour l’État hébreu.

La situation à Soueida : une menace directe
La province syrienne de Soueida, peuplée majoritairement de Druzes, est le théâtre d’un affrontement brutal entre milices bédouines et civils druzes. Alors que le régime d’al-Sharaa peine à restaurer l’ordre, les appels au secours des leaders druzes, tant en Syrie qu’en Israël, se multiplient. L’État hébreu, inquiet de voir un massacre en cours à ses portes, a opéré un virage diplomatique inattendu : après avoir ordonné des frappes contre les troupes pro-régime, Israël en est venu à demander le redéploiement de ces mêmes forces dans le sud syrien, à condition qu’elles soient discrètes — sans uniforme ni armement lourd.

Cette volte-face, motivée par des impératifs humanitaires et sécuritaires, traduit un double enjeu : empêcher l’effondrement de la communauté druze, et éviter un débordement du conflit vers la Jordanie, pays voisin dont la stabilité reste cruciale pour la sécurité régionale.

Trois objectifs israéliens clairs
Face à ce désordre grandissant, Israël doit affirmer une politique cohérente à l’est de ses frontières. Trois axes stratégiques émergent :

Écarter les menaces immédiates : cela passe par le maintien d’une capacité de frappe ciblée contre les acteurs jugés hostiles, qu’ils soient affiliés au régime syrien, à des groupes jihadistes ou à des milices soutenues par des puissances régionales comme la Turquie ou le Qatar.
Préserver les équilibres géopolitiques : notamment la stabilité de la monarchie jordanienne, la surveillance des réseaux d’influence dans le sud syrien et la dissuasion face aux ambitions régionales de puissances rivales.
Protéger les alliés druzes : cette minorité, historiquement liée à Israël, représente un enjeu moral et stratégique. Sa déstabilisation pourrait entraîner des conséquences durables en termes de loyauté et de perception régionale.
Ces démarches doivent s’inscrire dans un dialogue étroit avec Washington, principal allié d’Israël, et s’appuyer sur une surveillance étroite des actions du président syrien al-Sharaa.

Gaza : un front qui s’enlise
Pendant ce temps, le sud d’Israël reste en alerte. À Gaza, les combats prennent une tournure de plus en plus asymétrique. Le Hamas, acculé, multiplie les actions de guérilla, infligeant des pertes croissantes aux Forces de défense israéliennes. L’usure des troupes et la complexité du terrain urbain soulèvent des risques accrus d’erreurs et de dommages collatéraux.

La possible visite du médiateur américain Steve Witkoff à Doha pourrait relancer les négociations sur les otages. Un accord envisagerait l’échange de dix captifs vivants et d’une quinzaine de corps contre un cessez-le-feu temporaire et la libération de prisonniers palestiniens. Malgré l’impasse apparente, les deux parties semblent motivées à parvenir à un compromis, ne serait-ce que pour des raisons tactiques.

Cisjordanie : un foyer négligé
Alors que l’attention reste focalisée sur la Syrie et Gaza, la situation en Cisjordanie devient préoccupante. Des éléments d’extrême droite israéliens entretiennent un climat d’instabilité que le gouvernement semble tolérer tacitement. La visite récente de l’ambassadeur pro-israélien Mike Huckabee dans le village chrétien de Taybeh, dénonçant les attaques de colons, rappelle que le calme apparent peut dissimuler de profondes tensions.

L’Iran : un adversaire affaibli mais toujours menaçant
Sur le front nucléaire, Israël et les États-Unis auraient récemment infligé un coup dur à Téhéran, selon plusieurs sources israéliennes. Les frappes ciblées auraient touché l’ensemble des sites nucléaires iraniens, retardant leur programme d’au moins 18 mois. Le régime iranien, fragilisé par cette opération, serait encore en train d’évaluer sa riposte. Toutefois, l’absence de réaction immédiate ne garantit pas la fin des ambitions nucléaires de l’Iran.

Une diplomatie à géométrie variable
Enfin, un certain paradoxe entoure les accusations israéliennes à l’égard de l’ingérence étrangère. Alors que des rapports américains évoquent un possible financement de manifestations anti-gouvernementales en Israël, certains membres du gouvernement entretiennent ouvertement des relations avec des États comme le Qatar. Ces contradictions pourraient nuire à la crédibilité diplomatique de Jérusalem, à un moment où elle a le plus besoin de soutien international.

Une région sous tension permanente
La complexité des enjeux actuels – conflits tribaux en Syrie, guerre d’usure à Gaza, instabilité en Cisjordanie, menace iranienne – oblige Israël à une vigilance extrême et à une clarification urgente de sa stratégie régionale. Dans ce contexte incertain, chaque décision pèse lourd, et chaque hésitation peut avoir des répercussions bien au-delà de ses frontières.

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