Tours de surveillance pour sécuriser la frontière

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Tours de surveillance pour sécuriser la frontière
Tours britanniques à la frontière

Le Royaume-Uni a récemment proposé au Liban un plan visant à construire une série de tours de surveillance le long de sa frontière sud avec Israël, dans un objectif de renforcement sécuritaire régional et de soutien à la mise en œuvre de la résolution 1701 du Conseil de sécurité de l’ONU. L’information, rapportée par le journal Asharq Al-Awsat, révèle une initiative diplomatique et militaire d’envergure, s’inscrivant dans le prolongement de la coopération stratégique entre Londres et Beyrouth.

Cette proposition britannique, transmise au cours d’une visite à Beyrouth du ministre des Affaires étrangères David Lammy il y a deux semaines, s’inspire d’un précédent dispositif. Depuis plus de dix ans, le Royaume-Uni a en effet participé à l’installation de tours d’observation similaires le long de la frontière libano-syrienne, dans le nord et l’est du pays. Ce dispositif avait pour objectif de contrôler les flux, lutter contre les infiltrations et accroître les capacités de surveillance du territoire libanais.

Le plan actuellement sur la table envisage l’extension de cette infrastructure sécuritaire vers la frontière méridionale, directement exposée aux tensions entre Israël et le Liban, en particulier dans les zones sous surveillance de la Force intérimaire des Nations unies au Liban (FINUL). Si elle était mise en œuvre, cette extension serait placée sous le contrôle de l’armée libanaise, dans un souci affiché de respect de la souveraineté nationale et de consolidation de la stabilité régionale.

Du côté de Beyrouth, les autorités n’auraient pas fermé la porte à cette initiative, tout en fixant des conditions claires. Selon des sources citées par le quotidien panarabe, les responsables libanais ont souligné que toute discussion sérieuse sur ce projet devait être précédée de garanties politiques et militaires. Le Liban a notamment exigé un cessez-le-feu durable avec Israël ainsi qu’un retrait total des forces israéliennes stationnées sur le territoire libanais, conformément aux exigences de la résolution 1701 adoptée en 2006 à l’issue de la guerre entre le Hezbollah et Israël.

Par ailleurs, le gouvernement libanais a réaffirmé sa volonté de renouveler le mandat de la FINUL et son engagement à déployer jusqu’à 10 000 soldats le long de la frontière sud, en soutien aux forces onusiennes. Cette démarche s’inscrit dans une volonté de restaurer un minimum de contrôle national sur une région où les tensions demeurent élevées, notamment en raison des affrontements sporadiques et des incursions israéliennes dénoncées régulièrement par Beyrouth.

Interrogée sur cette proposition, l’ambassade britannique au Liban n’a ni confirmé ni démenti l’information. Toutefois, un porte-parole a rappelé que le Royaume-Uni entretient un partenariat ancien et solide avec l’armée libanaise. Depuis 2012, Londres a apporté plus de 115 millions de livres sterling d’aide, sous forme de formation, d’équipement, de véhicules, d’infrastructures et de soutien logistique à la mise en place de régiments spécialisés dans la surveillance frontalière.

Lors de sa visite à Beyrouth, David Lammy a été reçu par le président libanais Joseph Aoun au palais de Baabda. Selon un communiqué officiel, le chef de l’État a salué toute aide destinée à renforcer la stabilité le long de la frontière sud et à améliorer la coordination entre les forces armées libanaises et les troupes internationales. Il a également exhorté les puissances alliées à exercer une pression diplomatique sur Israël afin de garantir un retrait effectif de ses troupes, d’éviter toute nouvelle escalade et de respecter les engagements pris au niveau onusien.

Cette initiative britannique s’inscrit donc dans un contexte complexe, marqué par une instabilité persistante au Liban et une situation régionale tendue. Elle pourrait, si elle aboutit, contribuer à renforcer les moyens de surveillance de l’armée libanaise tout en affirmant la présence de l’État sur un territoire disputé. Toutefois, son succès dépendra en grande partie de l’évolution des relations israélo-libanaises et de la capacité des puissances impliquées à obtenir des garanties de part et d’autre.

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