L’armée israélienne a déclaré lundi avoir frappé des chars dans le sud de la Syrie, alors que les forces gouvernementales ont été prises à partie au beau milieu d’affrontements entre tribus bédouines et milices druzes. L’armée israélienne a annoncé lundi avoir frappé « plusieurs chars » dans le sud de la Syrie, une zone qui a été le théâtre d’affrontements entre tribus bédouines sunnites et combattants druzes ayant fait plus de 60 morts selon une ONG. « L’armée a attaqué plusieurs chars il y a peu de temps dans la zone située entre Soueïda et Samia, dans le sud de la Syrie », affirme un communiqué militaire
Selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH), au moins 89 personnes ont été tuées lors de ces violences dans la province de Sweida.
La violence, qui a éclaté au cours du week-end, s’est poursuivie lundi, les forces gouvernementales déployées pour rétablir l’ordre ayant été entraînées dans des confrontations avec des groupes armés locaux.
Selon l’OSDH, les hostilités ont été déclenchées lorsque des membres de tribus bédouines ont installé un poste de contrôle, où ils auraient attaqué et volé un jeune vendeur de légumes druze.
Cet incident a déclenché des représailles sous forme d’enlèvements de part et d’autre.
« Des affrontements ont eu lieu avec des groupes armés hors-la-loi, mais nos forces font de leur mieux pour éviter toute perte civile« , a déclaré le porte-parole du ministère de l’Intérieur, Noureddine al-Baba, à la chaîne de télévision publique al-Ikhbariya, confirmant que les forces de sécurité étaient entrées dans la ville tôt ce lundi.
Le ministère de l’Intérieur a qualifié la situation d’escalade dangereuse, imputant la détérioration de la sécurité à « l’absence des institutions officielles compétentes », qui, selon lui, a aggravé le chaos et entravé les efforts de la communauté locale pour rétablir le calme.
Israël et la minorité druze
Israël est déjà intervenu à plusieurs reprises ces derniers mois en Syrie pour protéger la minorité druze, notamment dans le sud du pays.
En mai, les forces israéliennes ont frappé un site près du palais présidentiel à Damas, dans ce qui a été considéré comme un avertissement au président intérimaire Ahmed al-Charaa.
Cette frappe est intervenue après que des dizaines de personnes ont été tuées dans des combats entre des hommes armés pro-gouvernementaux et des combattants druzes au début de l’année dans la ville de Sahnaya et dans la banlieue de Damas à majorité druze de Jaramana.
Une partie de cette communauté défend aujourd’hui l’État hébreu, non par adhésion politique, mais par pragmatisme : elle voit en Israël un rempart face aux groupes islamistes radicaux, soutenus notamment par l’Iran, qui menacent leur sécurité et leur existence.
Le Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu et le ministre de la défense Israël Katz, avaient alors déclaré dans un communiqué qu’Israël « ne permettra pas le déploiement des forces (du gouvernement syrien) au sud de Damas ni aucune menace pour la communauté druze« .
Les Druzes – un groupe ésotérique qui s’est séparé du chiisme ismaélien au 10e siècle – sont concentrés à Sweida et dans certaines banlieues de Damas telles que Jaramana et Ashrafiyat Sahnaya.
Pendant les 14 années de guerre civile en Syrie, les factions druzes ont formé leurs propres milices et sont restées largement autonomes.
Depuis l’effondrement du régime de Bachar el-Assad, ils sont divisés sur la question de savoir s’ils doivent se réconcilier avec le nouveau pouvoir de Damas.
Au début de l’année, certains groupes druzes se sont heurtés aux forces de sécurité alignées sur les autorités actuelles.
L’OSDH a affirmé que les forces gouvernementales s’étaient rangées du côté des Bédouins dans certains affrontements, ce qui a encore compliqué une dynamique de pouvoir locale déjà volatile.
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