L’Iran dispose des capacités techniques pour recommencer à enrichir de l’uranium d’ici « quelques mois », avait estimé dimanche le patron de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), Rafael Grossi.
L’Iran dispose des capacités techniques pour recommencer à enrichir de l’uranium d’ici « quelques mois », a, de son côté, estimé le patron de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA), Rafael Grossi, dans une interview diffusée dimanche par la chaîne américaine CBS(Nouvelle fenêtre). « Franchement, on ne peut pas affirmer que tout a disparu et qu’il n’y a plus rien. » Mercredi, l’Iran a annoncé sa décision de suspendre sa coopération avec l’AIEA après les bombardements israéliens et américains.
POSITION DU PM ISRAELIEN. « Nous avons retardé le programme nucléaire iranien d’une décennie », affirme Benjamin Netanyahou
Dans une longue interview accordée cette nuit à l’analyste Mark Levin sur la chaîne américaine Fox News, le Premier ministre israélien, Benjamin Netanyahou, a déclaré que l’Iran aurait pu acquérir des capacités nucléaires il y a déjà une décennie, mais qu’Israël les avait « retardées », notamment par des opérations secrètes :
« Nous avons agi, nous avons éliminé des scientifiques. Pas comme aujourd’hui — mais nous les avons retardés. Si nous n’avions pas agi, ils nous auraient détruits. Littéralement. » À propos de l’opération de frappe récente contre l’Iran, nommée « Réveil du Lion », il a déclaré :
« Nous avons pris une décision — et nous avons agi. Nous avons gagné. Mais ce n’est pas fini, cela ne se terminera jamais. »
MEDIAS FRANCAIS: «
Depuis les frappes américaines, qui ont surpris tout le monde dans la nuit de samedi à dimanche 22 juin, des photos satellites datant d’avant l’attaque, montrent des camions autour du site de Fordo et font craindre un déplacement possible de l’uranium dans des tunnels que les frappes n’auraient pas détruits (il pourrait aussi s’agir d’une tentative d’ensablement du site pour mieux en protéger l’accès). Il est aussi question d’une cachette dans ce nouveau site nucléaire secret(Nouvelle fenêtre) dont l’Iran a révélé l’existence juste avant la guerre, le site de Kuh-e Kolang Gaz, près de l’usine de Natanz qui, elle, a été fortement bombardée. Bref, le mystère est total.
Le retour d’une solution politique ?
Ces doutes viennent en tout cas contredire les narratifs triomphateurs qu’on a entendus. Israël disait, mardi, avoir rempli ses objectifs de guerre, retardé de plusieurs années le programme nucléaire iranien. Et alors que le régime iranien s’affichait fièrement en résistants, Donald Trump se voyait, lui, en maître du monde incontesté.
Les différents protagonistes ont oublié – ou font mine d’oublier – un paramètre essentiel : l’évaluation des dégâts, le « damage assessment », comme l’appellent les militaires. Ce sont ces données qui conditionnent la suite des événements. La solution militaire n’est pas forcément suffisante. La solution politique revient donc au centre du jeu, à savoir le retour des négociations avec l’Iran après la trêve annoncée.
Reste à savoir où sont prêts à aller chacun des acteurs. Les États-Unis sont-ils prêts à lever massivement les sanctions contre Téhéran ? Les Iraniens sont-ils prêts à réellement limiter l’enrichissement de leur uranium à 3,5% pour un usage uniquement civil ? Et les Israéliens seront-ils alors prêts à cesser les combats ?
Il y a en tout cas un acteur qui peut retrouver des couleurs. C’est l’Europe, impuissante depuis 12 jours, mais que Donald Trump, qui affectionne peu les négociations complexes, pourrait appeler à la rescousse ».
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