Gaza après la guerre : le chef d’état-major de Tsahal, Zamir, présente trois alternatives
Alors que l’opération « Chariots de Gédéon » touche à sa phase finale, le chef d’état-major de l’armée israélienne, le lieutenant-général Eyal Zamir, a présenté trois scénarios possibles pour l’après-guerre dans la bande de Gaza. Ces options stratégiques sont désormais au centre des discussions entre les responsables militaires et les décideurs politiques israéliens, chacun comportant ses propres enjeux opérationnels, humanitaires et politiques.
Vers la fin de l’opération
D’après les dernières évaluations des services de sécurité, près de 75 % du territoire de Gaza serait sous contrôle israélien, et la quasi-totalité des objectifs militaires fixés aurait été atteinte. L’armée affirme avoir neutralisé plus de 1 200 combattants du Hamas depuis le début de l’opération, dont une centaine rien que ces derniers jours. Parmi eux figurent un commandant de la marine, plusieurs cadres du Hamas tués dans une frappe ciblée alors qu’ils se réunissaient dans un café, ainsi qu’un officier de l’unité d’élite Nukhba, impliqué dans les attaques du 7 octobre.
Option 1 : une occupation totale
La première possibilité évoquée par Tsahal serait la prise de contrôle totale de la bande de Gaza, ce qui reviendrait à instaurer une administration militaire israélienne. Cette solution est toutefois largement rejetée par les chefs militaires eux-mêmes. Plusieurs raisons expliquent cette réticence : le risque accru pour les otages encore détenus, utilisés comme boucliers humains par les chefs du Hamas, et l’importante pression logistique et humaine qu’impliquerait une telle opération pour les troupes israéliennes.
D’un point de vue pratique, occuper Gaza signifierait également gérer une population dense de plus d’un million et demi d’habitants, dans un contexte de forte hostilité. Un tel scénario mobiliserait durablement les forces régulières et de réserve, déjà largement engagées, et épuiserait les ressources militaires.
Option 2 : encerclement et guerre d’usure
La seconde alternative serait de maintenir un siège autour de la ville de Gaza et des camps environnants, tout en menant des opérations militaires ciblées par voie terrestre et aérienne. L’objectif serait ici d’épuiser les dernières forces du Hamas en les forçant à se déplacer et à s’exposer aux frappes.
Selon les renseignements recueillis, les combattants du Hamas seraient déjà très affaiblis par les mois de combats intenses. L’encerclement pourrait les pousser à bout, sans exposer inutilement les soldats israéliens ni risquer davantage la vie des otages. C’est une stratégie plus flexible, qui permettrait à Israël de garder la pression militaire tout en limitant les coûts humains et politiques.
Option 3 : accord et cessez-le-feu
La troisième voie envisagée est celle d’un accord pour la libération des otages, accompagné d’un cessez-le-feu. Cette solution offrirait à Israël le temps nécessaire pour redéployer ses troupes et se préparer à d’autres menaces, notamment au nord du pays ou en Cisjordanie. Ce scénario, bien qu’incertain, ouvrirait une fenêtre de désescalade potentielle, tout en préservant les résultats militaires obtenus.
L’état-major insiste sur le fait que toutes les étapes de l’opération ont été conduites conformément aux directives du gouvernement, et que les succès sont notables, notamment dans la neutralisation des infrastructures souterraines du Hamas. Ces avancées ont obligé les groupes armés à remonter à la surface, les rendant plus vulnérables aux forces israéliennes combinées – terrestres, aériennes et de renseignement.
Un choix stratégique déterminant
Les prochaines semaines seront cruciales pour l’avenir de Gaza et de la région. Si l’occupation militaire semble peu probable en raison de ses implications lourdes, l’armée israélienne semble osciller entre une stratégie d’attrition et la possibilité d’un arrangement négocié. Quelle que soit l’option retenue, elle devra répondre à un double impératif : garantir la sécurité d’Israël tout en assurant une stabilité minimale dans une zone déjà marquée par des décennies de conflits.
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