Kiriya , l’état major de Tsahal quitte Tel-Aviv

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Kiriya , l’état major de Tsahal quitte le centre ville

Réflexion stratégique à Tel Aviv : l’attaque balistique massive survenue récemment dans le centre d’Israël, et notamment sur la région densément peuplée de Gush Dan, a provoqué une onde de choc jusque dans les plus hautes sphères militaires et gouvernementales du pays. Pour la première fois, des missiles iraniens ont atteint le cœur même du territoire, remettant en cause l’idée que les centres urbains du pays bénéficiaient d’une relative invulnérabilité.

Parmi les conséquences immédiates figure la nécessité désormais pressante de relocaliser les installations militaires majeures, notamment le complexe stratégique de la Kiriya à Tel Aviv – le « cerveau » de Tsahal –, vers des zones moins exposées.

Une menace devenue réelle
L’impact direct d’un missile sur la tour Da Vinci, un gratte-ciel proche du quartier général militaire, a été un signal d’alarme clair : les infrastructures vitales du pays sont désormais à portée directe d’attaques balistiques. Ce n’est plus une hypothèse stratégique mais une réalité opérationnelle.

Les habitants de Tel Aviv s’interrogent d’ailleurs ouvertement : « Pourquoi devrions-nous défendre l’état-major avec nos corps ? » La question n’est plus rhétorique. La cohabitation entre installations militaires et populations civiles est devenue trop risquée.

Un calendrier d’évacuation accéléré
Dans ce contexte, le ministère des Finances et le ministère de la Défense se sont entendus pour accélérer un processus qui était déjà en cours depuis plusieurs années : la délocalisation de sept grandes bases militaires situées au cœur ou à proximité des zones urbaines denses.

Voici le calendrier actuellement envisagé :

2026 : fermeture de la base de Tzrifin (Rishon LeZion), Mahane 80 (Pardes Hanna) et d’un site à Tirat HaCarmel.
2027 : fermeture de la base de Glilot.
2028 : retrait de la base de Beer Sheva.
2029 : départ des installations de Haïfa.
À une date encore non fixée : démantèlement du complexe de la Kiriya.
S’ajoutent à cela Mahane Sirkin (Petah Tikva) et Tel Hashomer (Ramat Gan), également concernés par le projet.

Le principal obstacle est logistique : ces bases ne sont pas monolithiques. Elles regroupent des dizaines d’unités et de services, souvent sans lien direct les uns avec les autres. Leur relocalisation nécessite donc une planification complexe.

Une opération coûteuse mais rentable
Le projet, selon les estimations du média Ice, devrait coûter entre 15 et 20 milliards de shekels. Cette somme sera financée par l’Autorité foncière israélienne, mais l’État prévoit un retour sur investissement très conséquent.

En effet, la valeur foncière des terrains libérés dans les centres urbains est extrêmement élevée. En transformant ces terrains en projets immobiliers résidentiels ou commerciaux, les recettes générées pourraient atteindre 30 milliards de shekels, soit le double des coûts. De plus, l’État percevra d’importantes recettes fiscales supplémentaires via la TVA, les impôts fonciers et les droits de mutation.

Une stratégie gagnant-gagnant ?
Pour l’Autorité foncière, ce projet constitue l’un des piliers de sa stratégie pour la décennie à venir. Tsahal est l’un des plus grands détenteurs de terrains constructibles dans le pays. Leur réaffectation à des fins civiles pourrait non seulement diminuer les risques sécuritaires, mais également répondre à la crise du logement en Israël, où la demande est forte et les prix atteignent des sommets.

En parallèle, Tsahal bénéficiera de bases modernisées, situées dans des zones moins exposées aux frappes ennemies et plus adaptées aux réalités géopolitiques actuelles.

Un changement de paradigme
Au-delà des chiffres, cette décision marque une évolution majeure dans la doctrine de sécurité israélienne. Pendant longtemps, les centres urbains, notamment Tel Aviv, étaient perçus comme des sanctuaires. Mais la guerre contre l’Iran a bouleversé cette perception. La réalité stratégique impose désormais de séparer les zones civiles des installations militaires sensibles, dans un souci de protection des populations comme de continuité opérationnelle.

Ce redéploiement militaire, amorcé pour des raisons sécuritaires, pourrait donc, à terme, redessiner la géographie urbaine d’Israël, tout en posant les bases d’une meilleure résilience face aux conflits futurs.

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